Notre programme électoral
1. Pour une rémunération correcte de la disponibilité
Les services de garde sont un service à la population. Mais il peut bien y avoir une contrepartie, car la disponibilité requise du médecin pèse lourdement sur l'équilibre entre sa vie professionnelle et sa vie familiale. Pour l’ABSyM, il est tout à fait logique que ce service à la population soit rémunéré conformément au marché et correctement. En plus de la rémunération normale à l’acte, notre syndicat plaide pour un honoraire de disponibilité de base de 50 euros par heure de service de garde prestée.
Les moyens financiers prévus par le gouvernement pour les postes de garde sont insuffisants et leur attribution n'est pas suffisamment transparente. Cette combinaison a pour conséquence que de nombreux PMG parviennent encore à peine à garder la tête hors de l'eau.
L’INAMI a promis de recalculer le financement des PMG en tenant compte de l’indexation et de l’ancienneté du personnel et de poursuivre le remboursement de la 'fonction de double accueil' via une mesure dite ‘de crise’. L’ABSyM veillera à ce que l’INAMI tienne ses promesses.
A l'ABSyM, votre avenir, c'est notre priorité !
2. Plus d'équilibre dans la loi relative aux droits du patient
Lorsque la Loi sur les droits du patient a vu le jour en 2002, elle était principalement axée sur la protection du patient d’un point de vue de la relation individuelle médecin-patient. Entretemps, cette relation a considérablement évolué, avec un empowerment du patient croissant, ce qui, selon l’ABSyM, est une bonne chose dans le processus de guérison du patient. Mais il y a des limites.
En effet, l’évolution sociétale et la juridicisation croissante de cette relation médecin-patient ont déjà donné lieu à une médecine de plus en plus défensive. La ‘modernisation’ de la loi qui est sur la table ne va que renforcer cette tendance défensive.
Si les prestataires de soins doivent désormais transmettre des informations par écrit aux patients lorsqu’il s’agit d’informations ‘complexes’, il s'agit d'une évolution inquiétante qui requiert toute notre attention. Pour l’ABSyM, cela ne peut en aucun cas encore augmenter la surcharge administrative. En outre, si les patients ont le droit d'effectuer des enregistrements audio, ils ne peuvent le faire sans vous en avertir et votre consentement est nécessaire.
L’ABSyM insiste pour que les patients soient aussi responsabilisés. On ne peut imaginer que les patients n'aient que des droits et les médecins que des devoirs.
A l'ABSyM, votre avenir, c'est notre priorité !
3. Co-gouvernance au sein des réseaux hospitaliers
Avec la création des réseaux hospitaliers, l’ABSyM est parvenue à accroître et renforcer l’implication stratégique et opérationnelle des médecins au sein de la gouvernance de l’hôpital, et par extension, des réseaux, mais il y a encore du pain sur la planche pour arriver à une réelle co-gouvernance.
En effet, pour l’ABSyM, il est évident qu’il faut une réelle cogestion entre le Conseil médical et l’hôpital pour toute activité médicale, et non se contenter d’avis. C’est cohérent quand on sait que le médecin conserve une responsabilité civile et pénale. A partage de responsabilité doit s’adjoindre un partage de décisions.
Par ailleurs, si l’on veut que des médecins puissent s’impliquer pleinement dans la gestion de leur hôpital et participer activement aux décisions qui y sont prises, il faut leur en donner les moyens. A l’ABSyM, nous plaidons pour que certains postes au sein de l’hôpital, tels que président du Conseil médical, soient financés.
A l'ABSyM, votre avenir, c'est notre priorité !
4. Les maîtres de stage méritent de l'attention
La convention collective relative aux conditions minimales de travail et de salaire était un fer de lance pour les médecins spécialistes en formation. Mais qu’en est-il ressorti sur le terrain ? Lors de notre récent sondage à l’attention des maîtres de stage, il est apparu que 30 à 40% des maîtres de stage rencontrent encore des problèmes en ce qui concerne l’enregistrement du temps de travail, la rémunération et les services de garde.
Un maître de stage sur sept rapporte que leurs relations avec les MACCS se sont dégradées depuis la réforme. Ce n’était bien sûr pas le but. L’ABSyM en a immédiatement informé Jo De Cock, président de la Commission paritaire médecins-hôpitaux, qui va organiser une réflexion à ce sujet. La façon dont les maîtres de stage ressentent l’impact du nouveau statut de leurs assistants est un point d’attention constant pour l’ABSyM.
Un autre enseignement inquiétant de l’enquête est que pour 65% des maîtres de stage, la qualité de la formation a diminué. Seuls 2% ont vu la qualité augmenter. Pour l’ABSyM, il n’est pas acceptable qu’après 5-6 ans de formation, un chirurgien, par exemple, ne puisse pas opérer de manière autonome.
Dans ce cadre, l’ABSyM plaide notamment pour un retour à la situation qui prévalait jusqu'à 2019 où deux années de formation avaient lieu dans un hôpital non universitaire si l’excédent d’assistants en milieu universitaire ne permettait pas une supervision de qualité, au lieu de la situation actuelle où ce n'est plus qu'un an.
A l'ABSyM, votre avenir, c'est notre priorité !
5. Un meilleur équilibre entre vie professionnelle et vie privée
A l’ABSyM, nous sommes persuadés que des soins de qualité passent aussi par le bien-être du médecin. Pour qu’un médecin puisse donner le meilleur de lui-même pour ses patients, il est impératif qu’il se sente bien lui-même, tant physiquement que psychologiquement.
La gestion du stress et des émotions ainsi que le respect des limites que vous vous êtes fixées en tant que médecin sont nécessaires pour prévenir le burn-out. Si l'on ne prête pas attention à la prévention, le burn-out chez les médecins risque de devenir endémique.
Pour maintenir l'équilibre entre vie professionnelle et vie privée, il est essentiel que tout médecin puisse faire ses propres choix, tant au niveau du temps de travail (temps plein ou temps partiel) que dans le choix de sa pratique (en groupe, en duo ou en solo).
L’ABSyM souhaite aller plus loin que la seule prise en compte de la féminisation de la profession. Tout parent, qu’il soit en couple ou monoparental, femme ou homme, a droit à voir grandir ses enfants. Il est dès lors essentiel aux yeux de notre syndicat que tout médecin - quelque soit son sexe ou sa situation familiale - puisse adapter sa pratique à ses besoins organisationnels et à ses contraintes familiales.
A l'ABSyM, votre avenir, c'est notre priorité !
6. Pour la réforme de la nomenclature, ce sera tout ou rien
La réforme de la nomenclature est un projet qui s’étale sur plusieurs années et en trois phases. Nous sommes actuellement au milieu de la phase 2, qui consiste à déterminer, pour les différentes prestations, discipline par discipline, le temps qu’elles prennent ainsi que le risque médical et l'expertise nécessaire. Parallèlement, cette phase comporte également l'évaluation des coûts de fonctionnement nécessaires aux actes médicaux.
A terme, la réforme aboutira, dans la phase 3, à une réévaluation globale et à une redistribution des revenus entre les médecins. Mais pour l’ABSyM, cela ne signifie en aucun cas qu'elle peut se transformer en une opération d’économies. Nous veillerons à ce que tous les accords conclus soient respectés.
Maintenant que l’on parle de plus en plus de budgets transversaux, il existe un risque réel de voir les budgets destinés aux médecins se déplacer vers d'autres disciplines non médicales sans pour autant donner lieu à des soins plus efficaces. Ce sera hors de question pour l’ABSyM. Toute tentative dans ce sens se heurtera immédiatement à notre veto.
Pour l’ABSyM, ce sera tout ou rien. Cette réforme de la nomenclature ne peut se faire que si elle couvre l'ensemble de la nomenclature et si toutes les modifications sont apportées en même temps. Une redistribution ne peut se faire qu'entre toutes les prestations, et non entre une partie de celles-ci. Sans accord sur l'ensemble, il n'y aura tout simplement pas d'accord. C'est clair et net.
A l’ABSyM, votre avenir, c’est notre priorité !
7. Revenons-en à l’essence même du certificat médical
Avec le Covid, on l’a vu plus que jamais. Vague après vague, les médecins généralistes, fatigués, ont rédigé toutes sortes de certificats inutiles à la demande des autorités, des employeurs, des mutualités, des écoles et des clubs sportifs.
La question n'est pas de savoir s'il faut limiter ces règles, mais comment s'y prendre. L’ABSyM prône l'uniformité. Plus de certificats distincts pour la police et l'armée ou pour l'enseignement. Plus de carnets jaunes, bleus ou autres. Une attestation qui convient pour tout le monde doit suffire.
Avec la multiplication des certificats, il semble que le certificat médical ait perdu beaucoup de sa valeur. Pour l’ABSyM, c'est une erreur. Nous devons revenir à l'essentiel. Attester une maladie reste l'une de nos tâches essentielles. Qui d'autre sinon dispose de l'expertise nécessaire pour juger de la gravité d'une plainte et de la période pendant laquelle le patient doit rester chez lui ?
Ou voulons-nous également céder cette partie de notre domaine de compétence ? En tout cas, pour nous, à l’ABSyM, la réponse est non. Nous ne sommes pas favorables à la suppression du certificat, même pour les trois premiers jours. D’aucuns ne demandent qu'à nous retirer cette tâche. Il suffit de penser aux vaccinations et à la revue de médication que les pharmaciens veulent s'approprier. Nous devons plutôt tendre vers une uniformisation. Mais battons-nous aussi pour notre terrain où nous voulons rester des experts.
A l’ABSyM, votre avenir, c’est notre priorité !
8. Des solutions pragmatiques contre la pénurie de MG
Dans les zones touchées par la pénurie de médecins généralistes, c’est à la fois les médecins généralistes de la région qui subissent la pression car ils ont l’impression de ne plus pouvoir répondre correctement aux demandes de tous les patients, et les patients qui sont pénalisés car trouver un médecin est parfois une réelle sinécure.
Pour s’attaquer à ce problème, l’ABSyM propose six pistes concrètes, à savoir six incitants à l’installation dans les communes à pénurie, et ce à différents niveaux.
Au niveau communal, l’ABSyM plaide tout d’abord pour que la commune finance une prime mensuelle pour les étudiants en médecine toute la durée de leurs études en contrepartie qu’ils s’installent dans la commune pendant cinq ans au moins. Ensuite, nous suggérons que la commune mette à disposition une infrastructure gratuite où le MG qui s’installe pourrait exercer à l’acte pendant cinq ans. Et enfin, une exonération des taxes communales pendant cinq ans pour les généralistes qui s’installent dans la commune pourrait aussi être un incitant.
Au niveau régional, l’ABSyM propose un financement par la Région de la totalité des frais de secrétariat pendant cinq ans quand un MG s’installe dans une commune en pénurie. Au niveau communautaire, notre syndicat plaide pour une attribution par les commissions communautaires de planification d’un certain sous-quota supplémentaire de numéros INAMI aux MG qui s’installent dans une telle commune pendant cinq ans.
Et enfin, au niveau fédéral, l’ABSyM plaide pour une extension de l’indemnité supplémentaire de déplacement des MG dans les régions rurales à plus de communes. Mais en tout cas, jamais, l’ABSyM ne soutiendra une loi d’installation qui obligerait les MG à ouvrir leur cabinet dans des zones en pénurie.
A l’ABSyM, votre avenir, c’est notre priorité !
9. Pour la mise sur pied d’un plan contre le burn-out
Si la prévalence du burn-out a sensiblement augmenté dans la population au cours des dernières années, les médecins n’y échappent pas non plus. La pénibilité de la profession, les horaires irréguliers, les gardes, les exigences de plus en plus élevées des patients, … sont autant de facteurs qui expliquent que la profession médicale est en soi un facteur de risque de burn-out.
Une récente enquête de l’ABSyM a montré que pas moins de 48% des médecins ont déjà constaté des symptômes de burn-out chez eux. A la question de savoir quels remèdes les aideraient le mieux, les pistes de solution suivantes ont obtenu un score élevé: ‘moins de charge administrative’, ‘une meilleure compensation financière’, ‘moins de régulation par les pouvoirs publics’ et ‘davantage de respect de la part des patients’.
Un autre élément frappant : 60% des répondants estiment que c’est la tâche d’un syndicat médical d’élaborer un plan contre le burn-out. L’ABSyM entend relever ce défi et déposera un plan sur la table pour lutter contre le burn-out. Un tel plan passerait inéluctablement par l’allègement du temps médical à faible valeur ajoutée pour le patient.
Pour être épanoui, le médecin doit pouvoir (re)trouver du sens dans chaque minute de son temps de travail. Rien de plus frustrant de devoir écourter des consultations pour pouvoir avoir le temps de remplir des papiers. Dans ce cadre, nous entendons nous battre pour lutter contre les rapports administratifs inutiles, les doubles encodages, les logiciels inadéquats, les formulaires pour les Bf, …
A l'ABSyM, votre avenir, c'est notre priorité !
10. Pas question d’un NHS belge
Qualifier le National Health Service (NHS) britannique de catastrophe est un euphémisme. En 2022, 23.000 patients sont décédés parce qu'ils n'ont pas été soignés à temps. En janvier 2023, 7,2 millions de Britanniques étaient sur la liste d'attente pour une procédure chirurgicale. La crise au sein du NHS a déclenché un exode massif d'infirmiers et de médecins. Au début de l'année, on a enregistré un nombre record de 9.000 postes vacants de médecins.
Il n'est donc pas surprenant que huit médecins sur dix déclarent dans une enquête de l’ABSyM qu'ils ne veulent en aucun cas passer à un système de médecine étatique comme le NHS. Vous vous demandez peut-être pourquoi cette question est pertinente. Tout simplement parce que les germes d'un système de médecine étatique sont également en train d'être semés dans notre pays.
Presque toutes les mesures récentes du gouvernement se résument à la même chose : favoriser les médecins salariés au détriment des médecins indépendants et les médecins rémunérés au forfait au détriment des médecins principalement rémunérés à l’acte. La campagne de dénigrement incessante contre la médecine à l’acte et le médecin entrepreneur libéral n'a qu'un seul but : créer un soutien public pour une médecine forfaitaire et étatique. Seule l’ABSyM s’y oppose.
Pour nous, l'enjeu des élections médicales de juin est clair : il s'agit de choisir entre la médecine étatique et la médecine libérale. Opter pour l’ABSyM est la meilleure garantie pour stopper l'évolution rampante vers un NHS belge.
A l’ABSyM, votre avenir, c’est notre priorité !
11. Les spécialistes extra-hospitaliers ne peuvent être oubliés !
Les derniers temps, si de nombreuses réformes hospitalières ont été engagées, force est de constater que les spécialistes extra-hospitaliers bénéficient de bien peu d’attention de la part de nos politiques, au point que certains médecins craignent tout simplement d’être oubliés.
Par ailleurs, les fédérations hospitalières vont freiner autant que possible par rapport au transfert d’activités hospitalières vers le secteur extra-muros. Ceci signifie que toutes les activités qui auraient pu s’effectuer en extra-muros - et donc coûter moins cher - sont restées à l’intérieur des murs de l’hôpital.
A l’ABSyM, on déplore que ces économies n’aient pu être réalisées, ce qui rend notre médecine inutilement onéreuse. L’activité des spécialistes extramuros aurait pu être un tiers de l’activité totale des spécialistes. L’ABSyM regrette que la réalité soit toute différente.
Prenons l’exemple des ophtalmologues. Ils ont démontré qu’ils pouvaient opérer des cataractes en toute sécurité en dehors de l’hôpital, et ce, à un prix nettement moindre étant donné que l’environnement hospitalier est beaucoup plus coûteux. La question est alors de savoir pourquoi cette intervention ne peut être remboursée en dehors de l’hôpital que si le patient a une assurance privée complémentaire. Il s’agit là d’une méconnaissance totale du politique par rapport à l’evidence based medicine. Et il en va de même aussi pour les dermatologues, les chirurgiens maxillo-faciaux, les ORL, les gastro-entérologues, …
L’ABSyM se battra pour que les quelques 9.000 médecins spécialistes avec une activité médicale extramuros que compte notre pays aient droit aux mêmes règles du jeu équitables et bénéficient des mêmes opportunités que leurs confrères hospitaliers.
A l’ABSyM, votre avenir, c’est notre priorité !
12. Pour une indexation correcte des honoraires
Aux yeux de notre syndicat, une indexation correcte des honoraires doit au minimum suivre l’inflation, et ce, de façon linéaire pour tous les honoraires.
Le tarif d’une consultation chez le médecin généraliste a augmenté de 10 % en un an : de 27,25 euros début janvier 2022 à 30 euros le 1er janvier 2023 et ce, grâce à la lutte sans relâche de l’ABSyM. De même, les consultations des spécialistes ayant les honoraires de consultation les plus bas ont également été revalorisées le 1er janvier 2023. Les 30 euros sont donc non seulement acquis pour les généralistes, mais aussi pour toute une série de spécialistes qui travaillaient à un tarif inférieur à 30 euros.
Pour notre syndicat, ces 30 euros ne sont toutefois qu’une étape. En effet, les malades chroniques sont de plus en plus nombreux dans les salles d’attente des médecins. Ces patients requièrent des consultations plus longues. Il n’est pas rare qu’un médecin ne voit plus que deux patients par heure. Il n’est pas concevable qu’après autant d’années d’études, il se contente d’une rémunération brute de 60 euros/heure.
A nos yeux, il est donc important qu'un mécanisme d'indexation, basé sur l’indice pivot, soit prévu à l'avenir pour tous les médecins, qu'ils soient salariés ou indépendants. Et l’ABSyM va plus loin encore: elle refuse que cette indexation soit de quelque manière que ce soit liée au statut de conventionnement.
Pour l’ABSyM, la revalorisation des honoraires intellectuels constitue un chantier inachevé auquel elle continuera d’œuvrer sans relâche.
A l’ABSyM, votre avenir, c’est notre priorité !
13. Déléguer des tâches : oui mais dans une mesure limitée
La population vieillit, la demande de soins devient de plus en plus complexe, la réalisation des soins prend de plus en plus de temps et ce, avec des patients qui deviennent de réels acteurs de leur prise en charge.
A l’ABSyM, nous sommes convaincus que dans le cercle des acteurs de soins entourant le patient responsabilisé, le médecin généraliste doit être et rester le copilote de ce patient et utiliser son expertise médicale pour déterminer avec lui quels objectifs sont réalisables pour lui.
Bien entendu, pour ce faire, nous devrons déléguer des tâches à d'autres prestataires de soins, mais nous continuerons à défendre notre position de mandataire exclusif de la prescription de soins et de médicaments.
En effet, l’ABSyM considère le généraliste comme le ‘mandataire’ de la prescription. Qu’il s’agisse de médicaments, d’imagerie médicale, de biologie clinique, de kinésithérapie ou de soins infirmiers, la prescription ne peut être sous-traitée à des non-médecins. Les sage-femmes, par exemple, peuvent certes prescrire certains médicaments, mais cela doit rester dans une mesure très limitée. Pour nous, cela ne peut pas aller plus loin.
Enfin, nous entendons également conserver notre domaine d'expertise entre nos mains et sous notre propre gestion, tout en respectant l'expertise des autres acteurs des soins de santé, y compris les pharmaciens. Et que ce soit clair : la vaccination fait partie de notre domaine d’expertise !
A l'ABSyM, votre avenir, c'est notre priorité !
14. Un New Deal accessible à tous les MG qui le souhaitent
Le New Deal, conçu comme une sorte de ‘troisième voie’ entre le modèle à l’acte et le modèle forfaitaire, est un modèle en trois parties dans lequel les généralistes sont payés pour 40 à 45 % par capitation, pour 40 à 45 % par prestation et pour 10 à 15 % via des primes de soutien à la pratique. Les MG pourront opter volontairement pour le nouveau système qui existera à côté des systèmes existants.
Toutefois, dans les premiers projets, les MG non conventionnés et les pratiques solos étaient exclus du New Deal. Pour l’ABSyM, toutes les formes de pratiques se valent. Nos négociateurs n’ont pas ménagé leurs efforts. Et ce, avec succès, car le New Deal est à présent accessible également aux pratiques solos, et ce, peu importe le statut de convention du médecin.
Et nous sommes encore parvenus à faire annuler de nombreuses autres conditions. Ainsi, le seuil minimum de 1000 patients fixes – un frein pour les jeunes médecins et les médecins en fin de carrière – a été supprimé à la demande de l’ABSyM. De même, l’obligation pour les médecins de salarier l’infirmier et l’assistant de pratique a également été retirée. Ils peuvent désormais aussi avoir un statut d’indépendant.
L’ABSyM entend obtenir plus clarté quant au modèle finalement. Il n’est pas envisageable que les MG qui passent au New Deal soient confrontés à une perte de revenus. En outre, cette troisième voie doit aussi conserver suffisamment d’incitants liés aux prestations. Le New Deal ne peut pas conduire à ce que les médecins veuillent prendre en charge moins de patients car cela entraînerait un réel problème en matière d’accessibilité aux soins.
A l'ABSyM, votre avenir, c'est notre priorité !
15. Un meilleur statut pour les MGF et les MSF
L’ABSyM a été l'un des co-fondateurs du nouveau statut qui accorde aux médecins spécialistes en formation (MSF) de nombreux droits et une meilleure rémunération. Nos efforts ont abouti à une convention collective avec les fédérations hospitalières sur le salaire minimum et les conditions de travail.
Celle-ci leur a donné droit à une augmentation immédiate de leurs revenus ainsi qu’une augmentation supplémentaire cumulée à 125 % pour le travail de nuit et 150 % pour le travail du dimanche. Pour la première fois, le temps de travail effectif des MSF est recensé objectivement afin de mettre fin aux abus du passé. Au moins aussi importantes sont la garantie de salaire dès les premiers jours de maladie et l'exonération du travail hospitalier à partir de la 26e semaine pour la MSF enceinte.
Et les négociations ne sont certainement pas terminées. L’ABSyM veillera à ce que l’outil d’enregistrement du temps de travail promis depuis si longtemps devienne réalité. L’ABSyM s'engage également – tant pour les MSF que les médecins généralistes en formation (MGF) - à récupérer d'autres droits essentiels, comme l’inclusion des années travaillées en tant que médecin en formation dans le calcul de l'âge de la retraite, ou encore des indemnités de chômage pour les médecins nouvellement diplômés qui ne trouvent pas de travail après leur formation.
Cela dit, un processus d’évaluation reste nécessaire. Dans celle-ci, nous veillerons à concilier au mieux les intérêts des MSF et des MGF et ceux des maîtres de stage.
A l’ABSyM, votre avenir, c’est notre priorité !
16. Du respect pour le corps médical!
Dans une récente enquête de l’ABSyM, 46% des répondants qui avaient remarqué des symptômes de burn-out chez eux pointent le manque de respect des patients envers eux comme l’une des causes de burn-out. Les différentes crises ont augmenté la pression sur le système de soins, mais également sur les prestataires de soins.
Dans une société où l’on veut tout, tout de suite, force est de constater que de nombreux patients ne savent plus attendre et attendent du médecin qu’il accède également à leurs demandes sur le champ.
A l’ABSyM, certes, nous ne sommes pas attachés à la médecine paternaliste d’autrefois, mais nous estimons néanmoins que le médecin a toujours bel et bien droit au respect. Le respect mutuel est en effet une condition pour une bonne relation de confiance. Dans la vision de l’ABSyM, les patients peuvent aussi être responsabilisés.
Par ailleurs, si l’ABSyM attend des patients plus de respect à l’égard de leur médecin, elle en attend de même de la part des autorités et des mutualités. Ces derniers temps, les critiques – souvent non justifiées - pleuvent à l’encontre des médecins. Toutes ces campagnes de dénigrement à l’égard des médecins ne peuvent plus durer. Aujourd’hui, l’ABSyM dit non au ‘docteur bashing’.
A l'ABSyM, votre avenir, c'est notre priorité!
17. La sécurité des médecins reste une priorité au quotidien!
Les années passent, mais les médecins n’oublient pas. Avec le décès de leur confrère, Patrik Roelandt, le 1er décembre 2015 restera gravé pour eux comme une journée noire. Très engagé envers ses patients et ses collègues, le Dr Roelandt était un médecin de famille qui se dévouait corps et âme à sa profession.
Il y a juste un an, une jeune généraliste qui avait refusé des médicaments à sa patiente, était prise en otage par celle-ci pendant une heure. Il s’agit d’une expérience traumatisante pour cette médecin, mais c’est aussi comme si le médecin ne pouvait plus refuser d’accéder à une demande d’un patient. Heureusement, le médecin garde son libre arbitre et son droit à refuser d’accéder à une demande quand celle-ci ne remplit pas les conditions déontologiques minimales de soins par exemple.
Ce meurtre et cette prise d’otage restent heureusement exceptionnels. Toutefois, ils ne constituent que la partie visible d’un iceberg où les faits de violence, physique et verbale, touchent de nombreux soignants, comme en témoignent les chiffres du point de contact « Médecins en difficulté » mis en place par l’Ordre des médecins. Depuis sa création en 2016, ce point de contact a déjà collecté plus de 400 plaintes de violence verbale, psychique et physique à l’encontre de médecins, dont 72 en 2022 comme chiffre record. Pour l’ABSyM, c’est un réel problème qu’il faut prendre à bras le corps.
L’ABSyM continuera à soutenir toutes les initiatives visant à accroître la sécurité des médecins et continue à demander au ministre Vandenbroucke de se constituer partie civile dans toute procédure pénale de violence à l’encontre d’un médecin.
A l'ABSyM, votre avenir, c'est notre priorité !
18. Ne dites pas 'suppléments d'honoraires' mais 'honoraires libres'
Le terme ‘suppléments d'honoraires’ ayant une connotation négative, nous préférons, à l’ABSyM, parler d'‘honoraires libres’, un terme qui couvre d'ailleurs beaucoup mieux la charge. Par analogie aux différents piliers de pension, nous considérons ces ‘honoraires libres’ comme un troisième pilier de l'assurance maladie. Cela ne peut être un sujet tabou. Notre système de santé comporte déjà des éléments importants du marché libre et ils constituent un complément utile à la sécurité sociale financée par les pouvoirs publics.
Quels sont donc les premier et deuxième piliers dont nous vous parlons ? Le remboursement des soins de base par l'assurance maladie obligatoire est le premier pilier. Les polices d'assurance complémentaire des mutualités constituent le deuxième pilier. Force est de constater que les économies sont nombreuses sur ces deux premiers piliers. La disette budgétaire entraîne de plus en plus de limitations dans le remboursement des soins médicaux par les autorités. Et il en va de même pour les mutualités. Elles commercialisent leurs polices avec de plus en plus de restrictions.
La position de l’ABSyM est claire et nette. Si nous voulons éviter que nos soins de santé ne ratent le train du progrès, nous devons avoir le courage de tendre vers un équilibre entre les soins de santé publics et privés. Cela fait déjà longtemps que le troisième pilier est une réalité que l’on ne peut plus nier.
A l'ABSyM, votre avenir, c'est notre priorité !
19. Préserver la profession libérale du médecin
Pensez-vous que le ministre Vandenbroucke respecte suffisamment la profession libérale de médecin ? Dans une enquête récente de l’ABSyM, les trois quarts (76 %) des médecins ont répondu par la négative à cette question. Ce pourcentage élevé n'est pas surprenant, car le ministre saisit toutes les occasions pour freiner la libre initiative des médecins. Pour ce faire, il peut compter sur le soutien des deux plus grandes mutualités.
L'offensive contre le modèle de rémunération essentiellement à l’acte et contre le médecin en tant qu'entrepreneur libre a commencé. C’est en quelque sorte un fil rouge dans toutes les mesures récentes, du New Deal pour les médecins généralistes à la discrimination des médecins conventionnés, en passant par l'interdiction des suppléments.
L’ABSyM continue à considérer le médecin comme un praticien passionné d'une profession libérale, avec un sens de l'entreprenariat éthique et de l'initiative. Le contraste avec l'idéologie rigide de Vandenbroucke ne pourrait être plus fort. Nous sommes convaincus que le maintien d'une médecine libérale est la meilleure garantie de soins accessibles et de qualité. Et ce, tant pour les médecins que pour les patients.
Pour l’ABSyM, construire la médecine de demain signifie défendre sans relâche les intérêts des médecins et des patients. Nous ne sommes pas là pour faire plaisir aux politiques ou aux mutualités. L’ABSyM mettra tout en œuvre pour préserver la profession libérale du médecin.
A l’ABSyM, votre avenir, c’est notre priorité !
20. L'ABSyM Next Generation
Le partage de l'expertise, le transfert des connaissances et du savoir-faire d'une génération à l'autre est la formule du succès pour le syndicalisme médical de demain. Les différentes Chambres de l’ABSyM peuvent déjà se réjouir de l'affiliation de nombreux jeunes médecins. Le rajeunissement de nos membres et de nos organes d’administration est un processus que nous voulons encore accélérer.
Le projet ‘ABSyM, Next Generation’ est l'un des projets prometteurs sur la table. Il découle de notre campagne électorale et vise à impliquer structurellement davantage de jeunes médecins dans le fonctionnement de l’ABSyM. L'objectif est de préparer la jeune génération de talents syndicaux émergents à assumer à terme des responsabilités au sein de notre syndicat.
Cette relève repose sur un système de coaching individuel dans lequel des syndicalistes confirmés deviennent marraine ou parrain d'un ou deux jeunes qu'ils accompagnent dans un parcours de deux ans pour leur donner le goût au syndicalisme médical. Le parcours que suivent les jeunes médecins peut comprendre des séances d'information sur les mandats et la nomenclature, la participation à quelques réunions officielles de l'INAMI ou encore du média-training.
Prenez votre avenir en mains et contactez-nous via info@absym-bvas.be, en mentionnant ‘The Next Generation’. N’attendez pas ! Faites-le aujourd’hui !
A l’ABSyM, votre avenir, c’est notre priorité !