Une position rigide en matière de postes de garde ne peut que compliquer les négociations en vue d’un nouvel accord médicomutualiste
L’ABSyM déplore que la Ministre De Block campe sur ses positions dans le dossier des postes de garde. « D’ici juillet 2021 au plus tard, le médecin généraliste devra intégrer un poste de garde fixe. On peut donc dire adieu aux médecins généralistes qui assurent leur service de garde depuis leur propre pratique* », rapportait-elle récemment au journal flamand ‘De Standaard’[1]. Pour l’ABSyM, une chose est sûre : l’attitude rigide adoptée par la Ministre rendra les négociations pour un nouvel accord médicomutualiste difficiles.
Bruxelles, le 13 décembre 2019
Dans un courrier adressé à la Ministre De Block à la fin du mois de novembre, l’ABSyM avait contesté le projet d’AR qui disposait que les médecins généralistes ne pourraient à l’avenir organiser leur permanence qu’au sein de postes de garde, plus spécifiquement au sein de coopérations de minimum trois postes de garde en médecine générale pour au moins 300 000 habitants. L’ABSyM n’est pas opposée au système des postes de garde mais tient au principe selon lequel les médecins généralistes doivent conserver le libre choix d’organiser leur permanence de la manière qui convient le mieux à leur situation géographique et qui se prête surtout le mieux aux besoins de leurs patients. Ainsi, la garde doit pouvoir se faire tantôt dans un poste de garde dédié tantôt dans le cabinet déjà existant du médecin généraliste de garde.
Hier, le Conseil d’administration de l’ABSyM a pris connaissance de la réaction de la Ministre De Block à sa lettre, dans un article signé ‘De Standaard’. Elle y confirme vouloir faire adopter son projet d’arrêté. À partir de la mi-2021, les médecins généralistes se verraient donc dans l’obligation de participer à des postes de garde. L’ABSyM avertit la Ministre que cette prise de position rigide risque de compliquer les négociations en vue d’un nouvel accord médicomutualiste.
Par son projet d’AR, la Ministre entend exécuter une partie de la ‘loi relative à la qualité de la pratique des soins de santé’ mais l’ABSyM ne peut que constater que ce projet d’arrêté va indubitablement à l’encontre même de cette ‘loi qualité’, qui laisse aux médecins généralistes la liberté en matière de coopérations pour la permanence médicale.
L’ABSyM s’étonne de ne voir à aucun moment la Ministre De Block démontrer que le seul système de permanence envisagé par son projet d’AR offrirait davantage de qualité en matière de soins que l’autre. Ce qui est indéniable, pour l’ABSyM, c’est qu’imposer un système de postes de garde coûtera plus d’argent, ne serait-ce déjà qu’en termes de construction ou d’achat des bâtiments qui vont de pair avec le système proposé.
Enfin, l’ABSyM soupçonne l’existence d’un lien entre le but recherché par la Ministre en érigeant des postes de garde sur l’ensemble du territoire et ses plans relatifs à la fermeture d’un grand nombre de services d’urgence hospitaliers. Si la Ministre a pour objectif de remplacer les services d’urgence par des postes de garde en médecine générale, elle doit avoir le courage politique de s’en expliquer auprès de la population et d’en avertir les cercles de médecine générale afin qu’ils organisent leur garde en fonction.
Dr Philippe Devos
Président de l’ABSyM
[1] Nooit meer zoeken wie nu weer dokter van wacht is, De Standaard du 3 décembre 2019
*Traduction libre
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