Tribune libre :Journée de la femme, médecine et coronavirus : cherchez le lien
Le 8 mars sera la Journée internationale des femmes, une bonne occasion évidemment de reparler de la place de plus en plus importante de la femme dans la fonction médicale… Mais plutôt que de reparler des causes ou des conséquences de la féminisation dans notre profession, j’aimerais aujourd’hui vous proposer l’exercice pratique de lire la crise actuelle autour du coronavirus, et sa gestion, à la lumière de cette féminisation justement.
Bruxelles, le 5 mars 2020
Tout d’abord certaines études tendant à prouver que les femmes auraient une immunité plus importante que les hommes. En cause, le chromosome X qui opère un rôle spécifique sur les cellules immunitaires (1). De ce fait, les femmes développent une meilleure immunité contre les infections courantes. Première conséquence positive de la féminisation de la profession médicale, nous sommes plus résistantes aux infections, bonne nouvelle avec la pandémie de coronavirus qui nous tombe dessus !
On pourra continuer à assurer le service pendant que nos collègues médecins seront en quarantaine. Qui plus est, le système immunitaire vieillirait moins vite que chez les hommes et enfin, la production d’œstrogènes chez la femme aurait un effet positif sur l’immunité innée en stimulant la réponse inflammatoire contre les bactéries (2). Donc, même malades, nous combattrons mieux le virus !
Deuxièmement, même si les études sont contradictoires à ce sujet (3), la croyance populaire veut que les femmes soient plus multitâches que les hommes. Elles peuvent entre autres passer plus facilement d’une tâche à l’autre (« task switching ») et réaliser deux tâches simultanément (« dual tasking »). Capacités que nous avons probablement développée en corrélation avec la charge mentale importante qui nous est dévolue. Et bien, laissez-moi vous dire que cette capacité va s’avérer très pratique quand nous devrons gérer en même temps les malades dans la famille, dans la patientèle et chez les collègues...
Troisièmement, une féminisation de la fonction médicale pourra s’avérer très précieuse quand il s’agira de gérer humainement et pratiquement les enjeux autour d’une épidémie de coronavirus. En effet, bien qu’il n’existe pas à proprement parler de « management au féminin » (4), on peut dire que les femmes ont tendance à être plus « solutions orientées » et à encourager la participation de chacun dans la résolution des difficultés. Elles travaillent en réseau, s’appuient sur la solidarité et sont plutôt dans un leadership bienveillant et moins dans la coercition. Elles ont, en outre, une vue globale, qui sera bien nécessaire pour couvrir le spectre large auquel s’attaque le Covid19 et qui va de la prévention de base aux mesures de soins intensifs et d’isolements.
Vous l’aurez compris, même si les références scientifiques sont exactes, cette tribune a une visée plus humoristique, afin de mettre un peu de légèreté dans le discours ambiant ponctué de scandales autour de me too et des droits de la femme en 2020 et de scénarios catastrophes concernant le coronavirus. Et d’ailleurs, l’humour… autre arme féminine dans l’arsenal à disposition pour une gestion plus humaine ?
Et à l’ABSyM, que ce soit pour la journée des femmes ou pour le coronavirus, nous sommes prêts !
Dr Caroline Depuydt (ABSyM)
1- Actes de l’Académie des Sciences américaine, PNAS March 2016.
2- Sciences et Avenir, mai 2009.
3- PLOS One, août 2019
4- Management International, Volume 17, Numéro
À propos de l'ABSYM
Nous défendons une médecine libre avec un modèle de rémunération à l'acte, complétée par des forfaits.
Par exemple, en médecine générale, nous défendons toutes les formes de pratique et pas seulement les pratiques de groupe multidisciplinaires comme nos concurrents.
Le médecin généraliste solo doit pouvoir garder sa place.
En ce qui concerne les spécialistes, nous défendons tous les spécialistes y compris ceux qui exercent en dehors de l'hôpital.