Suspension du budget pour les téléconsultations, le cri d'alarme des médecins généralistes

18 octobre 2024

Par un courrier adressé au Ministre Vandenbroucke et au Président de la médicomut, l'ABSyM-BVAS vous faire part des très nombreuses réactions reçues de ses membres après avoir appris que l’INAMI voulait suspendre temporairement le budget pour les téléconsultations à partir du 1er janvier 2025.

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teleconsultatie psychiatrie

Les raisons indiquées par les médecins concernant la suspension temporaire des téléconsultations à partir du 1.01.2025 sont les suivantes :

1/ Le budget global pour les consultations des médecins généralistes (=consultation physique, télé- et vidéo consultation) est neutre :

Le budget INAMI  depuis 2019 à 2023 (ticket modérateur MG 1 et 4€ - Sp 3et 12€) concernant la médecine générale :

- en 2019,  le budget total pour les consultations et visites s’élève à 1.224.781.000€

- en 2023, le budget total pour les consultations, visites et la téléconsultation s’élève à 1.451.566.884€.

⮑ PROGRESSION DE 19%

Tenant compte de l’INDEX 2019/2023 + 17% sur consultations (cfr les accords INAMI) + le trend population vieillissement de 3,75%, on arrive à une augmentation de  20,75%

2/ Les prestations fournies qui sont justifiées d'un point de vue médical doivent être remboursées de manière équitable.

Les consultations téléphoniques en sont un bon exemple car elles répondent à un besoin médical. Le nombre de contacts des patients vers les médecins, c’est le choix du patient et non celui du médecin sauf si un suivi médical pour la santé du patient est nécessaire.

Les médecins ne sont pas responsables des demandes de contacts du patient.

3/ La téléconsultation est un outil actuel, mis en place dans nombreux pays.

Il a permis de contrôler la crise Covid. Mais c’est aussi un bien pour le patient malade chronique connu du médecin, pour éviter des déplacements difficiles et régler des situations rapidement.

C’est encore un bien pour les zones en pénurie de MG, pour répondre à l’accessibilité des patients et le bien-être des médecins.

C’est un bien également pour l’organisation de la garde qui permet d’évaluer des situations par téléphone plutôt que de déplacer les patients sur de longues distances, d’éviter la surcharge de travail au poste de garde et le mauvais choix de se présenter aux urgences hospitalières. Soit dit en passant, 9,3€ pour une téléconsultation et plusieurs centaines d’€ pour le service d’urgence !

4/ Pourquoi ne pas augmenter le ticket modérateur d’1,00€ pour les non-BIM ?

Le ticket modérateur des consultations est fixé par un arrêté royal qui a 20 ans, et il n’y a jamais eu d’indexation de ce ticket modérateur. Cette non-indexation est supportée par le budget soins de santé des médecins. Et il ne fait plus son rôle de modération de la part des citoyens. On peut récupérer 50 à 60 millions d’€.

5/ A nouveau, ce sont les médecins qui tarifient à l’acte qui subissent les conséquences alors que les pratiques new deal et forfaitaires ne sont pas concernées : les téléconsultations sont intégrées dans leur forfait.  Il s’agit-là d’une injustice de plus.

6/ On demande toujours des efforts aux médecins, ils ont répondu à la digitalisation qui fait des économies énormes aux mutuelles en temps de travail. Mais où sont leurs économies ?

L’ABSyM-BVAS soutient cet appel des médecins généralistes !

L’ABSyM-BVAS est le seul syndicat qui n'a pas retenu l'hypothèse d'une fraude massive comme facteur de suspension des téléconsultations. Cela contraste fortement avec le silence assourdissant de Domus Medica et de l’AADM au cours des discussions. Au sein des maisons médicales et des pratiques New Deal, les téléconsultations sont comprises dans le forfait. Cela signifie qu’elles restent hors danger.

Les médecins prestataires à l’acte sont les plus touchés.

Or que demandent les médecins si ce n’est une rémunération juste pour le travail qu'ils accomplissent…. La pétition le prouve abondamment.

L’ABSyM-BVAS continuera à se battre pour l’intérêt des médecins et le maintien de la téléconsultation.

À propos de l'ABSYM

Nous défendons une médecine libre avec un modèle de rémunération à l'acte, complétée par des forfaits.

Par exemple, en médecine générale, nous défendons toutes les formes de pratique et pas seulement les pratiques de groupe multidisciplinaires comme nos concurrents.

Le médecin généraliste solo doit pouvoir garder sa place.

En ce qui concerne les spécialistes, nous défendons tous les spécialistes y compris ceux qui exercent en dehors de l'hôpital.