Rien n’arrête plus les pharmaciens!

14 décembre 2023

Le mémorandum pour les élections 2024 de l’association des pharmaciens APB donne à réfléchir à ceux qui pensaient qu’il n’y avait pas de problème par rapport aux pharmaciens qui souhaitent s’attribuer les tâches des médecins. L’ABSyM s'offusque de la liste des propositions visant à étendre les compétences des pharmaciens. Trop, c'est trop.

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La machine à lobbying des pharmaciens tourne à plein régime cette semaine. Le titre du flash info diffusé mardi par l'Association Pharmaceutique Belge (APB) montrait clairement qu’ils persistent et signent. La décision du Conseil des ministres de prolonger jusqu'à fin décembre 2024 l'autorisation pour les pharmaciens de vacciner contre la grippe en est à l'origine.

Elle a été suivie un jour plus tard par le mémorandum adressé au gouvernement contenant pas moins de 36 propositions de l'APB « pour renforcer notre système de santé en utilisant pleinement le potentiel des pharmaciens d'officine ».

Les pharmaciens demandent au gouvernement de « capitaliser davantage sur ce potentiel des pharmaciens d'officine lors de la prochaine législature et de leur confier de nouvelles missions, complémentaires à l'offre de soins actuelle, mais qui la renforceront encore et la rendront plus résiliente. »

Voici quelques nouvelles missions que l’APB revendique:

  • Une extension, à d'autres pathologies, des compétences du pharmacien en matière de dépistage, notamment via le Point-of-Care Testing (POCT), et ce, dès lors qu’une valeur ajoutée peut être apportée, par exemple en vue de lutter contre l’antibiorésistance ;
  • Une extension et la pérennisation des compétences vaccinales du pharmacien pour la grippe et d’autre maladies évitables ;
  • Une extension des compétences du pharmacien en matière de prescription (avec droit au remboursement pour le patient). Le texte mentionne la prolongation de traitements chroniques de manière autonome ainsi que la prescription et la délivrance, sur la base de protocoles validés, des médicaments soumis à la prescription pour des pathologies bénignes telles que les cystites non récidivantes ;
  • La reconnaissance et la subsidiation (de manière forfaitaire) des pharmacies en tant que porte d’accès aux soins de santé dans le cadre de programmes de dépistage de la population (dépistage du cancer), de campagnes de sensibilisation, etc., soutenus par la gestion de la santé de la population et des algorithmes pilotés par des données.

Pour l’ABSyM, la coupe est désormais pleine. Nous appelons les politiques à ne pas suivre cette énième démarche de l'APB qui vise à fragmenter les missions du médecin et à miner son rôle de coordination.

 

Si les pharmaciens peuvent libérer du temps pour toutes ces tâches supplémentaires, cela signifie-t-il qu'ils ont été surfinancés pour les tâches accomplies ces dernières années. Il est donc grand temps de freiner ‘l'expansionnisme’ débridé des pharmaciens. 

 

Dr Johan Blanckaert, Président ABSyM

Dr Jos Vanhoof, administrateur ABSyM

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Par exemple, en médecine générale, nous défendons toutes les formes de pratique et pas seulement les pratiques de groupe multidisciplinaires comme nos concurrents.

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