« Nos prestataires de soins ne peuvent plus faire face à une troisième vague »

1 décembre 2020

« Expliquez aux médecins généralistes le mode d’action du vaccin contre le coronavirus. Cela permettra de réduire les inquiétudes en matière de vaccins ». Telle est la déclaration de Dirk Scheveneels, médecin généraliste et vice-président du syndicat des médecins ABSyM, en réaction à une récente enquête sur l’acceptation de la vaccination contre le COVID-19.

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« Expliquez aux médecins généralistes le mode d’action du vaccin contre le coronavirus. Cela permettra de réduire les inquiétudes en matière de vaccins ». Telle est la déclaration de Dirk Scheveneels, médecin généraliste et vice-président du syndicat des médecins ABSyM, en réaction à une récente enquête sur l’acceptation de la vaccination contre le COVID-19.

 

Les membres du Comité de concertation (qui comprend des représentants des différents Gouvernements belges) ont enfin fait preuve de leadership le vendredi 27 novembre. La Belgique connaîtra les fêtes de Noël et de Nouvel An les plus strictes d'Europe occidentale.

 

Néanmoins, il y a de très bonnes nouvelles pour la population et les prestataires de soins. Tous les indicateurs COVID-19 sont en baisse depuis début novembre : infections, hospitalisations, décès, patients en soins intensifs. Le nombre de tests de dépistage est également en baisse.

 

Rouvrir la porte maintenant et assouplir les règles aurait été un coup de massue pour tous les acteurs de la santé qui ont donné le meilleur d'eux-mêmes. Nos prestataires de soins n'ont pas encore récupéré de la première vague (ni physiquement ni mentalement). Pourtant, en raison du comportement irresponsable de nos dirigeants politiques en à peine cinq mois, ils sont à nouveau confrontés à une deuxième vague, encore plus forte. Tout le monde est en colère, frustré, paniqué et épuisé.

 

L'année 2020 restera à jamais dans les mémoires comme une annus horribilis

 

Cette crise a durement frappé le monde et l'a perturbé. L'université Johns Hopkins de Baltimore rapporte actuellement 62 millions d'infections au coronavirus. Par conséquent, non seulement toutes les structures de santé du monde sont menacées, mais notre société tout entière est obligée de réagir.

 

Des scientifiques ont cherché jour et nuit la pathogénèse de ce virus virulent, afin de traiter de façon scientifiquement correcte les patients infectés par le virus COVID-19 dans la phase aiguë de la maladie, et plus tard dans la période post-infectieuse. C'est un apprentissage difficile, et nous sommes encore loin d'être au bout.

 

Mais la course en vue d'un vaccin efficace et sûr occupe encore davantage la communauté et domine toutes les informations dans les médias. À juste titre, bien sûr, car il apporte de l'espoir en ces temps difficiles.

 

La Belgique a commandé 20 millions de vaccins COVID-19

 

L'Union européenne a commandé près de 2 milliards de doses. La Belgique atteint déjà la barre des 20 millions. Suite aux accords conclus avec AstraZeneca, Janssen Pharmaceutica et Pfizer/BioNTech, la Belgique souscrit désormais également à l'achat de CureVac, une société biopharmaceutique allemande.

 

Comme Pfizer/BioNTech, CureVac travaille sur le développement d'un vaccin à ARNm. Ce vaccin donne à l'organisme l'instruction de produire des ‘morceaux' de coronavirus. Ces derniers garantissent la production d'anticorps par le système immunitaire.

 

Les autres vaccins sont basés sur des technologies plus courantes.

 

La semaine dernière, une enquête menée par le Journal du Médecin/Artsenkrant auprès de plus de 830 médecins à la fin du mois de septembre, a fait grand bruit. Les médecins généralistes hésitent à recommander le vaccin contre le coronavirus à leurs patients. 68% le feraient, 15% ne le feraient pas et 15% ne savent pas encore. Et, plus fou encore : 37% des médecins généralistes ne se feraient pas vacciner. La panique règne et l'Agence flamande pour les soins et la santé lance maintenant une campagne de communication sur l'utilité et la sécurité du vaccin COVID-19. 

 

Note de la rédaction : les premiers résultats du sondage de MediQuality en ligne depuis hier montrent que 77% des médecins sont prêts à être vaccinés contre le COVID-19, 13% ne le sont pas et 8% ont encore des doutes.

 

Les médecins généralistes sont des scientifiques et sont dotés d'une pensée critique. La rapidité avec laquelle les vaccins arrivent sur le marché mondial (bien que toutes les règlementations en matière d'essais cliniques aient été rigoureusement suivies et que plus de sujets que d'ordinaire aient été testés) mais surtout la technique encore inconnue de l'utilisation de l'ARN messager, ont fait douter les médecins généralistes.

 

Atteindre 70% de couverture vaccinale

 

Si l'on refaisait cette enquête aujourd'hui, les chiffres seraient déjà très différents. J'en suis certain, et c'est désespérément nécessaire, car si nous alimentons le moindre doute chez nos patients, qui nous ont toujours fait confiance, alors nous n'atteindrons jamais les 70% de couverture vaccinale.

 

Le professeur Dirk Ramaekers, directeur médical de l'hôpital Jessa à Hasselt, va diriger le groupe de travail sur l'opérationnalisation de la stratégie de vaccination COVID-19. Il devra, dans la complexité des soins de santé de ce pays, jeter des ponts entre tous les acteurs dans le seul but de vacciner au moins 70% des citoyens belges (par ordre de priorité), de manière sûre et rapide. Un suivi rigoureux des données est nécessairement lié à cette mission.

 

Les citoyens eux-mêmes portent également une responsabilité écrasante pour ne pas amener notre système de soins, et donc eux-mêmes, au bord d'un troisième gouffre.

 

Car, bien que les perspectives soient favorables grâce aux vaccins, nous devons continuer à appliquer les mesures avec rigueur. Le virus ne sait pas (encore) que des vaccins sont en cours d'élaboration et continuera donc à faire des ravages. Vous pouvez en être sûr. Les modèles indiquent que les chiffres ne seront pas suffisamment bas avant la mi-janvier pour que les mesures soient relâchées.

 

Les fêtes de Noël et de Nouvel An de l'année 2020 resteront dans les mémoires comme des réunions intimes avec des êtres chers. L'amitié, le bonheur familial et le respect de la vie n'ont pas besoin de salles combles.

 

Se souhaiter une bonne santé au début de la nouvelle année aura une très grande signification.

 

Dirk Scheveneels

Médecin généraliste Antwerpen-Zuid

Vice-président de l'ABSyM

 

Source: Mediquality

 

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