L’état d’urgence pandémique est bien terminé pour les patients, mais pas pour les pharmaciens
A partir de janvier prochain, l'INAMI n'interviendra plus dans le coût des autotests Covid que les patients ayant droit à une intervention majorée achètent en pharmacie. L'INAMI économisera ainsi 2,6 millions d'euros sur base annuelle. C'est ce qu'indique un projet d'AR approuvé lundi par le Comité de l’assurance, qui motive notamment la fin de l'état d’urgence pandémique. La forte baisse du prix des autotests est une motivation supplémentaire.
L’ABSyM, qui a voté contre la proposition au sein du Comité de l’assurance, trouve étrange que cette même urgence pandémique soit simultanément invoquée comme motivation pour permettre aux pharmaciens d’administrer des vaccins contre la grippe. Notons que lorsqu'il s'agit des pharmaciens, il n'est pas question de la fin de l'état d’urgence, mais de son maintien.
Comment comprendre autrement l’intitulé de l’AR du 9 octobre 2023 « modifiant l'arrêté royal du 6 décembre 2022 visant l'instauration d'honoraires pour la préparation, la délivrance et l'administration de vaccins COVID » paru au Moniteur Belge du 11 octobre qui mentionne aussi les honoraires pour la vaccination de la grippe par les pharmaciens? Celui-ci stipule d’entrée de jeu : « Vu la loi du 13 juin 2021 portant des mesures de gestion de la pandémie COVID-19 et d'autres mesures urgentes dans le domaine des soins de santé, l'article 42, alinéa 1er ».
Une logique bizarre, estime l’ABSyM. Devant le comptoir du pharmacien, c'est-à-dire du côté du patient, la pandémie est terminée et il est mis fin à une intervention de 2,6 millions d'euros. Mais derrière le comptoir, du côté du pharmacien, la pandémie est toujours bien active et une lourde intervention budgétée à au moins 5 millions d'euros y est injectée à partir du 1er octobre 2023.
Conclusion : le gouvernement ne peut pas déclarer la fin de l'état d’urgence pandémique pour les uns et pas pour les autres. Si l'urgence est terminée, elle l’est pour tout le monde.
Dr Johan Blanckaert, président de l’ABSyM
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