L'ABSyM en faveur d'un "certificat d'aptitude" pour les malades de longue durée

8 octobre 2021

Deux tiers des membres de l'ABSyM (66,4%) sont favorables à l'idée d'une « fit note » (certificat d'aptitude) qui permet aux médecins d'indiquer les tâches que les patients malades de longue durée peuvent encore accomplir. Les avis sont partagés au sujet du certificat de maladie de courte durée : une majorité de nos médecins francophones veulent conserver le certificat de maladie, alors qu'une majorité de nos médecins flamands veulent le supprimer.

 

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Tant la suppression du certificat de maladie de courte durée que le certificat d'aptitude pour les malades de longue durée figurent en tête de l'agenda politique. Afin d'adopter une position nuancée, l'ABSyM a décidé d'interroger ses propres membres (médecins généralistes et spécialistes) via une enquête en ligne. Bien que l'enquête ait duré moins de deux jours, les réponses ont été si nombreuses que les résultats sont représentatifs de notre base.

La grande surprise de notre enquête est le soutien apporté au « certificat d'aptitude », qui permet à un médecin d'indiquer ce que ses patients malades de longue durée sont encore capables de faire. Comme la proposition est encore relativement nouvelle, il n'est pas surprenant que près d'un quart (23,3 %) des membres de l'ABSyM ne se soient pas encore forgé une opinion. Si l'on fait abstraction des "sans opinion", alors 66,4% sont en faveur de l'introduction d’un certificat d'aptitude. Un tiers des membres (33,6%) le rejette.

Si l'on ventile les résultats par rôle linguistique, on constate que 60,9% des francophones sont favorables à cette approche pour les malades de longue durée et que 39,1% ne le sont pas. Parmi les Flamands, 71,7% sont pour et 28,3% sont contre. Les résultats montrent que les membres de l'ABSyM sont des médecins rationnels avec un grand sens de la responsabilité sociale.

On savait déjà que tous les médecins n'étaient pas partisans de jeter le certificat de maladie de courte durée à la poubelle. Si l'on fait abstraction des 11,1% de membres "sans opinion", alors 40,1% sont en faveur de l'abolition et 59,9% contre. Derrière ces chiffres belges, il y a un fossé entre la Flandre et la Wallonie. Au-delà de la frontière linguistique, 54% sont en faveur de l'abolition et 46% contre. En dessous de la frontière linguistique, le tableau est différent : 75,7% sont contre et 24,3% pour.  

Les raisons pour lesquelles des membres de l'ABSyM veulent que le certificat médical de courte durée soit mis à la poubelle sont plus ou moins les mêmes dans les deux groupes linguistiques. Par ordre d'importance, on retrouve : "plus de temps pour les actes médicaux par la diminution des tâches administratives", "moins de pression sur le médecin dans la relation médecin-patient", "moins de médicalisation inutile" et "moins d'abus des certificats". Chez les médecins en faveur de la suppression, les avis divergent quant au nombre de jours pour lesquels le certificat de maladie devrait être supprimé. Et environ autant de partisans d'un jour que de deux ou trois jours. Une très petite minorité se prononce en faveur de 4 à 7 jours.

Lorsque l’on s’interroge sur les raisons des médecins opposés à la suppression du certificat de maladie, les participants à notre enquête répondent qu'ils craignent une "augmentation du coût pour la société à cause des abus".  Autres raisons de conserver le certificat de maladie : "autodiagnostic erroné par le patient et diagnostic tardif par le médecin avec des conséquences médicales plus graves" et "risque plus élevé d'automédication (erronée)".

Si le certificat de maladie de courte durée est supprimé, les trois quarts des membres ne s'attendent pas à une baisse de revenus.

Dr. Luc Herry

Président de l’ABSyM

 

 

 

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