Communiqué de l'ABSyM: Un pur scandale! Les hôpitaux augmentent unilatéralement les suppléments sur les honoraires des médecins et encaissent eux-mêmes la totalité de la différence

15 décembre 2017

De plus en plus d’hôpitaux belges décident unilatéralement d’augmenter les suppléments d’honoraires et encaissent intégralement les revenus ainsi engendrés. 

Image

De plus en plus d’hôpitaux belges décident unilatéralement d’augmenter les suppléments d’honoraires et encaissent intégralement les revenus ainsi engendrés. L’ABSyM est sous le choc des publications dans les médias relatives au malaise qui plane à l’hôpital CHR de La Citadelle de Liège. Pour sortir du rouge, la direction de l’hôpital a décidé d’augmenter les suppléments d’honoraires de 50% et d’empocher elle-même l’intégralité des revenus supplémentaires.

 

Les hôpitaux sont structurellement sous-financés par le gouvernement et cherchent donc d’autres sources de financement. Leur stratégie est la même depuis de nombreuses années déjà: encourager les médecins à demander des suppléments d’honoraires plus élevés aux patients en chambres individuelles afin que les hôpitaux puissent y puiser davantage de fonds. Parfois, les hôpitaux décident sans recourir d’aucune façon à l’avis des médecins, autrement dit unilatéralement, de procéder à une augmentation des suppléments médicaux, que les hôpitaux exploitent ensuite intégralement.

 

Dans d’autres cas, tel celui du CHR de La Citadelle de Liège, l’augmentation des suppléments sur les chambres individuelles s’est même vu imposer au conseil médical. Selon la RTBF(1) et d’autres médias, les gestionnaires hospitaliers de La Citadelle entendent compenser un déficit de 12 millions d’euros sur le budget au moyen d’une vague de licenciements parmi les membres du personnel ainsi que d’une augmentation de 50% des suppléments d’honoraires en chambres particulières. Le plafond des suppléments pour les médecins passe ainsi de 200 à 250%. Les médecins, quant à eux, ne toucheront pas un euro de plus.

 

Le déficit enregistré par le CHR La Citadelle est une conséquence indirecte du scandale Publifin. Après que la Région wallonne n’avait pas approuvé les comptes annuels de Publifin, les communes ont perdu les recettes issues des dividendes. Il y a fort à parier que l’hôpital intercommunal de La Citadelle a donc vu le flux d’argent provenant habituellement des communes membres de l’intercommunale diminuer. Le déficit sur le budget qui s’est ainsi fait sentir doit maintenant être compensé par des économies sur les frais de personnel et via des revenus supplémentaires : lisez l’augmentation de 50% des suppléments d’honoraires. C’est ce qu’on appelle un effet domino ! L’hypocrisie règne sur la discussion relative aux suppléments. L’ABSyM refuse d’accepter plus longtemps que, dans ce dossier, l’opprobre soit en permanence jeté sur les médecins. D’autant que l’ABSyM préconise un standstill en matière de suppléments dans les négociations en cours pour parvenir à boucler un nouvel accord médicomutualiste, les hôpitaux insistent pour un élargissement. C’est également l’une des raisons pour lesquelles l’ABSyM continue à insister sur la nécessité d’une cogestion avec les médecins au sein des réseaux hospitaliers qui doivent encore voir le jour.

 

La même hypocrisie sévit également parmi certaines mutualités, qui ne cessent jamais de pointer les médecins du doigt. Elles sont néanmoins elles-mêmes en charge de la gestion de plusieurs hôpitaux ou y ont des conseillers. Que penser, par exemple, de l’hôpital universitaire Saint-Luc (UCL) qui, selon Solidaris(2), se trouve dans le top dix des hôpitaux les plus chers, affichant une moyenne de 208% de suppléments d’honoraires. Sans parler du fait que Jean Hermesse n’est pas seulement membre du conseil de gestion de Saint-Luc mais également un fervent opposant aux suppléments, en sa qualité de Secrétaire Général de l’Alliance nationale des Mutualités chrétiennes.

 

Dr Jacques de Toeuf                                                                       Dr Marc Moens

Vice-président de l’ABSyM                                                             Président de l’ABSyM

 

 

 

À propos de l'ABSYM

Nous défendons une médecine libre avec un modèle de rémunération à l'acte, complétée par des forfaits.
Par exemple, en médecine générale, nous défendons toutes les formes de pratique et pas seulement les pratiques de groupe multidisciplinaires comme nos concurrents.

Le médecin généraliste solo doit pouvoir garder sa place.

En ce qui concerne les spécialistes, nous défendons tous les spécialistes y compris ceux qui exercent en dehors de l'hôpital.