Communiqué de l'ABSyM : Un budget d'austérité pour les soins de santé
Le budget des soins de santé proposé par le gouvernement a été adopté par le Conseil général – sans enthousiasme.
Il s’agit bien d’un budget d’austérité comprenant notamment un saut d’index, une réduction de la norme de croissance et une économie de 355 millions d’euros. Les médecins qui ne votent pas au Conseil général contribuent pour une grosse part à l’économie puisque leur budget est amputé à lui seul de 122 millions d’euros. 70 millions représentent une mesure générale sur les honoraires. Une simplification des tickets modérateurs des consultations spécialisées (v. tableau ci-joint) engendre presque 33 millions d’économie.
En ce qui concerne les médecins généralistes, la partie non utilisée du budget prévu pour le Dossier Médical Global (DMG), soit près de 17 millions d’euros, est confisquée pour 2015.
Enfin, le tiers payant obligatoire pour les bénéficiaires du régime préférentiel et surtout celui pour les malades chroniques est reporté. L’économie envisagée par ce moyen est de 38,5 millions d’euros. Il s’agit plutôt d’une dépense qui est reportée et probablement sous-évaluée. En tous cas, le tiers payant obligatoire va à l’encontre de la volonté exprimée de responsabiliser tous les acteurs, y compris le patient.
En dehors des économies, la proposition contient un catalogue de bonnes intentions dont on accepte l’augure sans trop y croire car elles sont peu compatibles avec toutes les réformes structurelles annoncées.
Il est cependant toujours agréable d’entendre que les objectifs du gouvernement respecteront le libre choix du patient et la liberté diagnostique et thérapeutique des prestataires et donneront des garanties de protection de la vie privée, tout en limitant les charges administratives.
Les médecins se réjouissent également à l’idée que la concertation sera privilégiée. Ils souhaitent cependant que la concertation médico-mutuelliste retrouve un juste équilibre, sans lequel elle ne sera tout simplement pas possible.
D’ailleurs, au moment où les organismes assureurs réclament de la transparence et de la rigueur, il serait souhaitable qu’ils participent à l’effort budgétaire par une réduction de leur financement administratif et par la publication de leurs dépenses et recettes à l’intention du Conseil général.
Dr Roland Lemye
Président de l’ABSyM
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