Communiqué de l'ABSyM - Tiers payant obligatoire : une menace pour la relation de confiance avec le patient

27 mars 2015

Bruxelles, le 27  mars 2015
Garantir l'accessibilité aux soins pour les plus démunis est de première importance. Les médecins généralistes s'associent à cette préoccupation, étant les témoins de la dégradation des conditions socio-économiques de la population. L'accès à la bonne santé est tributaire de facteurs culturels géographiques, psychologique, organisationnels, et financiers.

 

COMMUNIQUÉ DE PRESSE

 

 

 

Tiers payant obligatoire : une menace pour la relation de confiance avec le patient

 

 

Bruxelles, le 27  mars 2015

Garantir l'accessibilité aux soins pour les plus démunis est de première importance. Les médecins généralistes s'associent à cette préoccupation, étant les témoins de la dégradation des conditions socio-économiques de la population. L'accès à la bonne santé est tributaire de facteurs culturels géographiques, psychologique, organisationnels, et financiers.

La gestion de l'accessibilité par le seul facteur financier est dangereusement réducteur et risque de n'être que démagogique. D'autant plus que le législateur envisage l'application contraignante du tiers payant pour les bénéficiaires de l'intervention majorée (BIM) et restreint fortement son application pour les autres bénéficiaires. Cette restriction menace l'accessibilité aux soins pour certaines personnes en difficultés mais non BIM. 

L’Association Belge des Syndicats Médicaux flamands et francophones (ABSyM-BVAS), le Groupement Belge des Omnipraticiens (GBO), la Société Scientifique de Médecine Générale (SSMG), le Forum des Association de Médecins Généralistes (FAG) et le Syndicat des Médecins généralistes flamands (SVH) se sont réunis pour s'opposer  en front commun  à l’obligation de l'application du tiers payant pour les patients BIM qui consultent un médecin généraliste et à l’interdiction du tiers payant aux autres patients.

Ils estiment que le médecin généraliste détenteur du dossier médical global (DMG) est bien placé pour reconnaître les patients dont la situation financière nécessite le tiers payant. Beaucoup d’entre eux  bénéficient déjà du TP ou du paiement différé qui leur permet de ne rien avancer.

Dans l’un et l’autre cas, c’est un service que le médecin généraliste offre à la population dans le besoin. En aucun cas, ce service ne doit devenir ni obligatoire ni se généraliser sous peine de dévaloriser la médecine générale et d’altérer la relation médecin-patient.

De plus le tiers payant, jugé utile par le MG, doit pouvoir se faire sans coût pour le médecin, de manière aisée et immédiate comme par l’usage d’un terminal de paiement. Il ne doit pas être entravé par des exigences fréquemment non réalisables, comme l’utilisation de la carte d’identité (perdue, oubliée, non utilisable ou non fonctionnelle comme chez les enfants). Le paiement par les mutuelles doit être fait sans délai. Signalons que les conditions techniques actuelles obligent souvent le médecin de travailler gratuitement, au service de certains patients. Les dispositions futures prévues aggraveront ce phénomène.

Le front commun demande instamment au gouvernement de postposer l’application du tiers payant obligatoire jusqu’à l’obtention  d’un consensus tenant compte de la position des médecins qui repose  sur la nécessité de maintenir la confiance dans la relation médecin/patient.

 

 

Pour l’ABSyM-BVAS,                Pour le GBO,         Pour la SSMG,              Pour le FAG,            Pour le SVH,

Dr R. Lemye                                 Dr A. Gillet            Dr L. Lefebvre               Dr G. Delrée        Dr H. Moeremans

 

À propos de l'ABSYM

Nous défendons une médecine libre avec un modèle de rémunération à l'acte, complétée par des forfaits.
Par exemple, en médecine générale, nous défendons toutes les formes de pratique et pas seulement les pratiques de groupe multidisciplinaires comme nos concurrents.

Le médecin généraliste solo doit pouvoir garder sa place.

En ce qui concerne les spécialistes, nous défendons tous les spécialistes y compris ceux qui exercent en dehors de l'hôpital.