Communiqué de l'ABSyM: Pénurie de médecins généralistes en Wallonie.

3 octobre 2017

L’ABSyM a récemment pris connaissance du cadastre définitif des médecins généralistes wallons[1]. Il est grand temps que les universités francophones prennent la formation en médecine générale au sérieux. 

L’ABSyM a récemment pris connaissance du cadastre définitif des médecins généralistes wallons[1].

 

Malgré les faiblesses concédées par le rapport lui-même, il est clair que dans certaines régions et surtout à certains moments, une pénurie de médecins généralistes se fait sentir. La très défavorable pyramide des âges des généralistes wallons – l’âge moyen chez les hommes étant de 56,8 ans et de 46,3 ans chez les femmes, soit une moyenne d’âge de 52,8 ans – est la conséquence de plusieurs décennies de refus de la part des facultés francophones de médecine de reconnaître la profession de médecin généraliste comme une spécialité médicale importante. Si l’on n’est pas repris pour une des spécialités reconnues, on ne devient « que » médecin généraliste.

 

Au travers de l’Union européenne des médecins omnipraticiens (UEMO), l’ABSyM plaide, comme elle le fait depuis de nombreuses années, pour la reconnaissance de la médecine générale en tant que spécialité médicale à part entière. À ce jour, seuls quelques États membres y sont parvenus.

 

Il est grand temps que les universités francophones prennent la formation en médecine générale au sérieux. Il faut cesser d’opter pour cette dernière par dépit. Ces dernières années, l’ABSyM s’est évertuée à revaloriser considérablement la médecine générale en termes de revenus notamment : plus 70% en 12 ans. Il appartient maintenant aux universités (francophones) de faire de même en matière de formation.

 

Des médecins flamands diplômés l’année académique passée, 41% ont opté pour la médecine générale. Parmi les francophones, seuls 27% ont fait ce choix. Cette différence est la principale cause de la pénurie de généralistes constatée. Les facultés francophones de médecine doivent faire preuve de davantage de respect envers cette discipline. Dans le même esprit, elles doivent souligner la valeur et l’importance de cette branche auprès des étudiants en médecine. En collaboration avec les différentes facultés de médecine, l’ABSyM peut contribuer à faire mieux connaître les possibilités qu’offre notamment la prime d’installation Impulseo pour en outre améliorer l’attractivité d’un choix d’installation adéquat.

 

Les universités francophones doivent sans plus attendre changer leur fusil d’épaule. Se borner à former plus de spécialistes afin de pourvoir aux besoins en personnel de leurs propres services universitaires n’est pas la bonne façon de répondre aux besoins de santé croissants du citoyen vieillissant qui réclame de plus en plus de soins, de préférence chez lui, à la maison. Pour faire face à ce type de demandes, les différentes facultés francophones de médecine doivent former davantage de spécialistes en médecine générale.

 

Dr Jacques de TOEUF                                                                                         Dr Marc MOENS

Vice-Président                                                                                                      Président

 




[1] Cadastre des médecins généralistes actifs en Région Wallonne. Avril 2017. Dr Dominique Dubourg. Conseil de stratégie et de  prospective. AViQ

À propos de l'ABSYM

Nous défendons une médecine libre avec un modèle de rémunération à l'acte, complétée par des forfaits.
Par exemple, en médecine générale, nous défendons toutes les formes de pratique et pas seulement les pratiques de groupe multidisciplinaires comme nos concurrents.

Le médecin généraliste solo doit pouvoir garder sa place.

En ce qui concerne les spécialistes, nous défendons tous les spécialistes y compris ceux qui exercent en dehors de l'hôpital.