Billet d'humeur du Dr Marc Moens: une chambre de maternité (onéreuse) n'a rien d'une salle de réception

24 juillet 2013

Comme c'était attendu, la duchesse Kate Middleton, l'épouse de William, l'héritier en second du trône britannique, a quitté la maternité le lendemain de son accouchement du nouveau petit prince. Il ne faut pas chercher la cause dans le prix de journée de la suite luxueuse du Saint Mary’s Hospital de Londres, qui est juste inférieur à 7.000 livres britanniques, mais bien dans le fait que n'importe quelle femme britannique dont l'accouchement s'est déroulé normalement – que ce soit dans un hôpital du NHS ou dans une clinique privée – regagne son domicile dans les 24 ou les 36 heures suivant son accouchement.

Comme c'était attendu, la duchesse Kate Middleton, l'épouse de William, l'héritier en second du trône britannique, a quitté la maternité le lendemain de son accouchement du nouveau petit prince. Il ne faut pas chercher la cause dans le prix de journée de la suite luxueuse du Saint Mary’s Hospital de Londres, qui est juste inférieur à 7.000 livres britanniques, mais bien dans le fait que n'importe quelle femme britannique dont l'accouchement s'est déroulé normalement – que ce soit dans un hôpital du NHS ou dans une clinique privée – regagne son domicile dans les 24 ou les 36 heures suivant son accouchement.

 

Dans bon nombre de maternités européennes, les gynécologues renvoient à la maison les jeunes mères et leur progéniture dans un délai plus court qu'en Belgique en cas d'accouchement par voie naturelle. Bien évidemment uniquement lorsque c'est raisonnable d'un point de vue médical. Les directions des hôpitaux européens estiment à juste titre qu'une chambre de maternité onéreuse n'a rien d'une salle de réception et que, si tout se passe à merveille, le champagne ou toute autre boisson alcoolisée ou non peut bien couler à flot pourvu que ce soit dans le cadre familial. Et le fait que ce cadre familial contribue plus encore au rétablissement de la mère est un bonus qui est bon à prendre.

 

Dans la mesure où les chiffres en disent parfois plus que les mots : en 2012, après un accouchement normal (par voie vaginale), une jeune mère belge a séjourné en moyenne 4,5 jours en maternité, soit la durée la plus longue sur les 12 pays européens étudiés devant la France qui enregistre une durée de 4,2 jours. Au Royaume-Uni, ce chiffre n'est que de 1,5 jour, au Danemark 1,6 jour, en Suède 2,2 jours et en Espagne 2,5 jours (1). Autrement dit, on n'a guère le temps de faire sauter les bouchons de champagne ou de cava dans la maternité au Royaume-Uni, en Scandinavie et en Espagne. Il n'existe aucune raison médicale susceptible de justifier des différences de pays à pays dans le nombre de journées d'hospitalisation après un accouchement normal. Par ailleurs, un accouchement par voie naturelle, par voie vaginale, est tout aussi éprouvant sur les plans physique et mental pour une mère britannique ou scandinave que pour une Belge ou une Française.

 

A l'instar de ce qui se passe en Belgique, la facture d'une hospitalisation pour cause d'accouchement est prise en charge par les assurances maladie publiques au Royaume-Uni et dans les pays scandinaves. Dans la mesure où la Belgique figure en tête du classement des douze pays européens, les autorités pourraient envisager de raccourcir d'un jour la durée de séjour remboursée dans une maternité. Sur un total de ± 120.000 accouchements par an pour un prix moyen de ± 275 euros par jour, une réduction d'un jour de la durée d'hospitalisation permettrait de réaliser une économie de ± 33 millions d'euros par an. En ces temps difficiles en termes de moyens financiers pour les soins de santé, toute économie est bonne à prendre. Ce type de mesure dans le cas d'un accouchement normal n'hypothèque ni la santé de la mère ni celle de son enfant.

 

Si les jeunes parents préfèrent, pour des motifs d'ordre personnel, séjourner un peu plus longtemps dans la maternité avec leur nouveau-né, cela peut être envisagé à condition qu'ils en supportent le coût. 

 

Le Dr Marc Moens, vice-président de l'ABSyM 

 

Référence:

1. Chiffres 2012 de l'OCDE

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