Vacciner dans les pharmacies est loin d’être une bonne idée

8 décembre 2020

Les pharmaciens mettent la pression pour être autorisés à administrer eux-mêmes le vaccin contre le coronavirus dans leur pharmacie, lors de la prochaine campagne de vaccination. Depuis un certain temps déjà, ils se battent pour élargir leur champ d’attributions, notamment en matière de vaccination. Sous prétexte d’offrir un « coup de main », les pharmaciens veulent désormais créer un précédent. Mais vacciner sans supervision d’un médecin n’est dans l’intérêt ni des patients ni de la santé publique.
 

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Les pharmaciens mettent la pression pour être autorisés à administrer eux-mêmes le vaccin contre le coronavirus dans leur pharmacie, lors de la prochaine campagne de vaccination. Depuis un certain temps déjà, ils se battent pour élargir leur champ d’attributions, notamment en matière de vaccination. Sous prétexte d’offrir un « coup de main », les pharmaciens veulent désormais créer un précédent. Mais vacciner sans supervision d’un médecin n’est dans l’intérêt ni des patients ni de la santé publique.

 

Bruxelles, le 8 décembre 2020

 

Maintenant que la stratégie pour la campagne de vaccination contre le Covid-19 est en cours d’élaboration, le réseau flamand des pharmaciens (VAN*) propose que les pharmaciens puissent vacciner. Selon eux, il devrait être possible que les pharmaciens administrent les vaccins contre le coronavirus dans les pharmacies. Toujours selon le VAN, 700 pharmaciens bruxellois et flamands auront suivi et bouclé une formation à la vaccination d’ici mars 2021.

 

L’ABSyM salue chaque main tendue en vue d’alléger la charge de travail des médecins. Toutefois, autoriser les pharmaciens à vacciner au sein de leur pharmacie comporte de graves risques sanitaires pour la population. Vacciner est et reste un acte médical qui ne peut être posé que par des médecins ou du personnel infirmier sous la surveillance de médecins. En raison du risque potentiel d’effets secondaires, d’éventuelles contrindications ou complications, la présence d’un médecin est requise en vue de la pose rapide d’un diagnostic et d’un traitement médical adapté.

 

À condition qu’ils soient correctement formés dans ce but, les pharmaciens pourraient en revanche prêter main forte en se voyant attribuer un rôle dans les centres de test ou dans d’autres structures dédiées à la vaccination à plus grande échelle. Un grand nombre de personnes en bonne santé y seront vaccinées sous la supervision de médecins et dans des conditions sûres. Il est toutefois moins recommandé de faire intervenir les pharmaciens dans des centres de triage car les patients présentant des plaintes spécifiques y font l’objet d’un tri minutieux. Charger les pharmaciens de vacciner au sein des centres de soins résidentiels ou encore des patients atteints de comorbidité n’est pas non plus une bonne idée et ce, pour des raisons purement médicales.

 

L’ABSyM insiste pour que la « Taskforce de vaccination Covid-19 » reconnaisse le médecin généraliste comme la force motrice de la médecine préventive. Au cours des précédentes vagues du coronavirus, les médecins généralistes se sont en effet considérablement impliqués pour éviter que les services d’urgences hospitaliers ne soient saturés. Les médecins généralistes ont ainsi fait éviter bon nombre d’admissions. Ils ont également aidé la population à traverser cette période physiquement et psychologiquement très sombre et continuent à le faire au quotidien. À l’aube de la phase préventive de la lutte contre le Covid-19, l’ABSyM plaide pour que le médecin généraliste prenne la place qui lui revient, à savoir la gestion de la campagne de vaccination.

 

Dr Philippe Devos

Président

 

*Vlaams Apothekersnetwerk

 

 

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