Un pavé Vidis sur MyInami : mais de quoi parle-t-on ?

25 février 2021

Vidis, pour Virtual Integrated Drug Information System, tend à l’intégration virtuelle de données liées aux médicaments qui sont actuellement éparpillées entre divers systèmes (Recip-e, le DPP (dossier pharmaceutique partagé) des pharmaciens, les coffres-forts des réseaux de santé…). Cet automne, l’ABSyM avait fustigé la pression exercée selon elle par les pharmaciens, dans le cadre de ce projet, pour obtenir des médecins leurs diagnostics en échange de l’accès au DPP. « Ce lundi, en médico-mut, on nous a présenté Vidis dans une version heureusement édulcorée », relate Luc Herry, co-président de l’ABSyM-Wallonie. « Nous avons pu constater que notre opposition ouverte à ce que le prescripteur ait l’obligation de mentionner l’indication a été entendue en haut lieu. »

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Début de semaine, l’Inami a signalé que les médecins, dentistes, sages-femmes et infirmières pouvaient désormais - en s’authentifiant via le service Vidis actif dans l’application MyInami et en introduisant le NISS d’un patient qu’ils prennent en charge - consulter les infos sur les traitements médicamenteux que prend ce dernier.  

 

Cette nouvelle fonctionnalité mise en avant par l’Inami peut être comparée au programme web « Paris », qui a été développé pour autoriser les prescripteurs non équipés d’un logiciel métier à générer malgré tout des prescriptions électroniques. Il y a des softs qui ne permettent pas à leurs usagers de consulter les infos existantes sur les médicaments. Vidis sert donc à ces professionnels (médecins, dentistessages-femmes et infirmières, en respect de la matrice d'accès définie par eHealth, et plus tard dans l’année, pharmaciens) à ‘atteindre’ les données sur les traitements médicamenteux d’un patient (*). Ils accèdent, par cette filière, aux mêmes informations que celles que ce dernier voit s’il va dans son « schéma de médication » disponible sur le portail Ma santé.be, précise l’Inami.

 

L’institut clarifie le concept : un schéma de médication partagé est un document partagé électroniquement entre des prestataires ayant un lien thérapeutique avec un patient, dans le cadre de la continuité des soins. « Il peut être créé et/ou mis à jour par les dispensateurs impliqués dans la prise en charge médicale de ce patient (…) C’est un aperçu schématique et global de tous les médicaments actifs qui ont été prescrits à celui-ci, ou délivrés sans ordonnance. » Il est adapté au fur et à mesure que les dispensateurs apportent des modifications, indique encore l’Inami (nouvelle prescription, délivrance en officine…)

 

Pour employer le service Vidis, un professionnel doit s’identifier afin d’entrer dans MyInami et y introduire le numéro de registre national du patient. Il accédera aux infos le concernant s’ils sont bien unis par un lien thérapeutique. Tous les principes du RGPD et de l’eHealth sont respectés, signale l’Inami. De plus, Vidis ne stocke pas de données du patient, elles sont ‘appelées’ depuis leur source authentique, présentées au professionnel puis effacées en fin de session.  

 

Si le terme Vidis vous dit quelque chose, c’est qu’il désigne un projet plus vaste que la facilité technique évoquée ci-dessus. Vidis, pour Virtual Integrated Drug Information System, tend à l’intégration virtuelle de données liées aux médicaments qui sont actuellement éparpillées entre divers systèmes (Recip-e, le DPP (dossier pharmaceutique partagé) des pharmaciens, les coffres-forts des réseaux de santé…). Cet automne, l’ABSyM avait fustigé la pression exercée selon elle par les pharmaciens, dans le cadre de ce projet, pour obtenir des médecins leurs diagnostics en échange de l’accès au DPP. « Ce lundi, en médico-mut, on nous a présenté Vidis dans une version heureusement édulcorée », relate Luc Herry, co-président de l’ABSyM-Wallonie. « Nous avons pu constater que notre opposition ouverte à ce que le prescripteur ait l’obligation de mentionner l’indication a été entendue en haut lieu. »

 

« Tout ce projet est bien compliqué, pas dénué d’intérêt – quoique limité pour les médecins qui ont déjà leur schéma de traitement à eux – mais peut avoir des implications en termes de secret médical partagé », commente pour sa part le Dr Bauval (GBO). « Il faudra quand même beaucoup de prudence pour avancer dans ce dossier, vers les étapes ultérieures de réelle intégration de données, notamment quant à l’aspect confidentialité. »

 

(*) qui a donné son consentement au partage de données électroniques

 

Source: Le Spécialiste©

 

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