Qu’attendez-vous d’un syndicat médical? Les résultats de notre enquête nationale

20 juin 2023

A l’ABSyM, il est de tradition de prendre le pouls de ce qui préoccupe les médecins généralistes et spécialistes. Qu'attendent les médecins d'un syndicat médical ? Que pensent-ils des sujets les plus brûlants et à quel sujet se font-ils des soucis ? Voici quelques-uns des résultats.

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La grande majorité des 652 participants à notre enquête (90 %) ont le statut d'indépendant et préfèrent presque tous le rester. Environ la moitié d'entre eux (47 à 49 %) déclarent travailler de 40 à 60 heures par semaine. Pour un sur trois, la semaine de travail dure plus de 60 heures.

Et ne pensons pas que tout médecin aspire à réduire son temps de travail. Ils sont encore près de 1 sur 2 répondants (47%) à vouloir continuer à travailler plus de 40 heures par semaine.

La plupart des médecins consacrent de 5 à 15 heures par semaine aux tâches administratives. Il est intéressant de noter que 17 % des participants ont déclaré consacrer 15 à 25 heures par semaine à des tâches administratives.

Quelque 60 % des personnes ayant répondu à notre enquête sont favorables à une rémunération principalement à l’acte, tandis que 10 % préfèrent être rémunérés principalement sur la base d'un montant forfaitaire. Un quart des participants (26 %) sont favorables à un modèle mixte avec une rémunération pour moitié à l’acte et pour moitié au forfait.

Une rémunération adéquate ?

Êtes-vous rémunéré de manière adéquate par rapport à votre charge de travail et à vos responsabilités ?  Pour un peu plus de la moitié (54 %), la réponse est négative. Six participants sur dix pensent que d'autres praticiens d’une profession libérale ayant un niveau de formation similaire ont des revenus plus élevés.

Qu'en est-il de la proposition visant à obliger les médecins généralistes à accepter de nouveaux patients ? Comme attendu, la majorité (59 %) rejette une telle obligation d'acceptation. 22 % pensent que c'est une bonne idée et 19 % n'ont pas d'opinion.

Respect de la profession libérale ?

Pensez-vous que le ministre Vandenbroucke respecte suffisamment la profession libérale du médecin ? A peine 11 % des médecins participants sont de cet avis. Neuf médecins sur dix (89 %) pensent que le ministre n'est pas à la hauteur.  Nous avons également demandé aux médecins s'ils souhaitaient évoluer vers une forme de médecine étatique par analogie au NHS britannique. Une petite minorité (11 %) n'y voit aucun inconvénient, mais une écrasante majorité (89 %) est opposée à une telle évolution.

Plus d'un quart des participants pensent que les hôpitaux académiques et les grands hôpitaux suprarégionaux devraient pouvoir se faire concurrence.

Hôpitaux académiques versus suprarégionaux

Notre enquête comprenait également une question sur la façon dont les médecins perçoivent le rôle des hôpitaux académiques par rapport aux hôpitaux suprarégionaux. Le nombre total d'hôpitaux est peut-être déjà en train de diminuer, mais les hôpitaux restants sont de plus en plus grands. Les hôpitaux académiques restent aussi grands qu'ils l'étaient. Les hôpitaux suprarégionaux, quant à eux, ont intégré un grand nombre de médecins spécialistes et offrent de nombreuses sous-spécialités. Que doit-il s’y faire ?

Les participants pouvaient cocher plusieurs réponses. Ainsi, 29 % sont favorables au maintien du nombre de lits universitaires, tandis que 17 % préféreraient voir ce nombre diminuer. Plus d'un quart des participants (27 %) pensent que les HA et les grands hôpitaux suprarégionaux devraient pouvoir se faire concurrence. Pour 42% des répondants, certaines fonctions doivent rester strictement limitées aux HA.

La question logique suivante était alors quelles fonctions devraient rester limitées aux hôpitaux académiques. Voici les fonctions qui revenaient le plus souvent :

  • transplantations (86%)
  • cardiochirurgie pédiatrique (73%)
  • oncologie pédiatrique (70%)
  • onco-hématologie pédiatrique (59%)
  • protonthérapie (58%)
  • chirurgie du sarcome 49%)
  • carbonethérapie (42%)
  • détermination de l’ADN (31%)

65% des participants sont d’avis que le régime généralisé du tiers-payant a rendu la médecine générale trop accessible pour des problèmes non médicaux.

Autres résultats en bref

  • Seuls 15% des participants estiment que les autorités ont suffisamment de respect pour les pratiques solos des MG.
  • 68% des répondants trouvent que les autorités discriminent les médecins spécialistes extrahospitaliers.
  • 15% estiment que les autorités devraient obliger les MG qui débutent à s’installer dans une commune ou une zone à faible densité de MG.
  • 65% sont d’avis que le régime généralisé du tiers-payant a rendu la médecine générale trop accessible pour des problèmes non médicaux.
  • Alors que le ministre Vandenbroucke vient à nouveau de se prononcer en faveur de la suppression du certificat médical pour les absences de moins de 4 jours, 27% des répondants souhaiteraient même réintroduire le certificat pour les absences d’un jour.
  • Quant à la question de la vaccination par le pharmacien, plus de la moitié (54%) se disent contre cette possibilité et 15% se montrent favorables mais uniquement dans le cas bien précis du vaccin contre le Covid-19.
  • Enfin, notre enquête montre que les médecins ont aussi tout intérêt à veiller à leur propre santé car ils sont près d'un sur deux (48%) à avoir déjà identifié des signes de burn-out chez eux. 60% estiment d’ailleurs que c’est la tâche d’un syndicat médical d’élaborer un plan contre le burn-out.

 

À propos de l'ABSYM

Nous défendons une médecine libre avec un modèle de rémunération à l'acte, complétée par des forfaits.

Par exemple, en médecine générale, nous défendons toutes les formes de pratique et pas seulement les pratiques de groupe multidisciplinaires comme nos concurrents.

Le médecin généraliste solo doit pouvoir garder sa place.

En ce qui concerne les spécialistes, nous défendons tous les spécialistes y compris ceux qui exercent en dehors de l'hôpital.