Mieux diagnostiquer le « Covid long » chez les patients
Aujourd’hui, une littérature de plus en plus abondante pointe des preuves des atteintes à long terme et des séquelles de longue durée de l’infection au SARSCov-2. « Actuellement, beaucoup de médecins ne diagnostiquent pas le long Covid. » explique Le Dr Gilbert Bejjani qui ajoute : « La pathologie aigue et critique au début, devient une vraie forme de maladie chronique. »
On estime qu’au moins 10% des personnes atteintes de Covid-19 aiguë présentent des symptômes qui ne disparaissent pas au cours des mois suivants. Il est bien entendu que la prévalence de ces atteintes avec les mois qui passent est différente selon que l’atteinte aiguë a été légère ou a nécessité une hospitalisation voire un séjour aux soins intensifs. Dans ces derniers cas, elle est plus importante. L’enjeu du diagnostic est essentiel selon lui : « Pour reconnaître une pathologie, il faut pouvoir l’identifier, la diagnostiquer. Celle-ci semble complexe en l’absence de sérologie et/ou de PCR qui peut confirmer un diagnostic clinique mais aussi radiologique et/ou fonctionnel. De plus, certaines des manifestations sont difficiles à mesurer. Cette maladie ne touche pas seulement les poumons. Le virus peut, en effet, affecter les systèmes cardiaques, musculo squelettique et neurologique. »
Atteintes multiples
Une étude italienne montre que 87% des patients hospitalisés ont encore un symptôme à 60 jours et 55% ont même plusieurs symptômes, dont la fatigue, les douleurs articulaires, l’essoufflement et les douleurs thoraciques. Il y a également des atteintes cardiovasculaires (arythmies), des reins, des intestins (vécu proche) et même le cerveau avec le développement d’une encéphalite et d’autres troubles. « Il ne faut pas sous-estimer non plus la perte de goût et d’odorat ainsi que les troubles du sommeil. Les symptômes sont fluctuants ce qui génère des doutes chez les patients qui ont du mal à les identifier ou à comprendre leur propre corps."
La revalidation
Une autre étude de Johns Hopkins montre, chez des patients à faible risque (âge moyen de 44 ans et suivi de 140 jours) que les symptômes les plus fréquents sont la fatigue (98%), les douleurs musculaires (88%), l’essoufflement (87%), la céphalée (83%), et 52% ont montré des difficultés à reprendre une vie normale. « Le besoin de revalidation est proéminent chez les patients qu’ils aient été hospitalisés ou non. »
Reconnaissance de la maladie
Pour Gilbert Bejjani, « la reconnaissance de la maladie est nécessaire pour permettre d’adapter le travail, mais également de déplafonner certains remboursements des soins comme c’est le cas avec les remboursements préférentiels pour des pathologies chroniques. De plus, il ne faut pas se focaliser sur la revalidation respiratoire, mais établir un cadre, un référentiel auquel les prestataires de la première ligne peuvent se référer pour une prise en charge exhaustive et psychologique aussi. »
Pour lui, ce statut permettrait de ce fait la mise en place de soins et/ou de remboursements ciblés pour cette maladie. « Prenons l’exemple de l’atteinte des organes olfactifs qui nécessitent une rééducation spécialisée. »
S’il est vrai que l’Agence fédérale des risques professionnels (Fedris) reconnaît le Covid-19 comme maladie professionnelle, tel n’est pas le cas pour sa forme longue. « La reconnaissance actuelle nécessite un test de laboratoire. Une réflexion serait utile sur ce point, notamment pour les professionnels de la santé qui ont contracté la maladie lors de la première vague, sans oublier les indépendants. Une définition objectivable, biologiquement et/ou cliniquement devrait être établie pour éviter les confusions et/ou dérives mais aussi pour identifier la pathologie. Enfin, le statut de maladie professionnelle devrait être reconnu pour le « Covid long » et devrait être réservé aux soignants et pas seulement limité aux atteintes lors de la première vague. », ajoute-t-il.
Source: Médi-Sphère
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