Liège : les hôpitaux ne payent pas leurs assistants médecins lorsqu'ils sont malades

6 octobre 2020

Des futurs médecins qui n’ont pas de salaire garanti en cas de maladie. C’est le cas de la plupart des assistants en médecine, en province de Liège. Une situation que certains d’entre eux jugent inadmissible, tout particulièrement en période de Covid, et qu’ils dénoncent sur les réseaux sociaux.
 

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Un statut "Sui generis""de son propre genre"

Ils ne sont ni salariés ni indépendants. En Belgique, les médecins spécialistes en formation, ont ce qui s’appelle un statut "sui generis". Traduction : "de son propre genre". Cela en dit long sur leur situation.

Les hôpitaux qui les emploient sont certes soumis au respect d’un cadre légal, mais bénéficient d’une large marge de manœuvre. Ils peuvent par exemple décider d’offrir, ou non, un revenu garanti à leurs assistants, en cas de maladie. Les trois grands hôpitaux liégeois le CHU, le CHC et le CHR, ne le font pas.

Un employé classique bénéficie de la rémunération pleine de son employeur pendant 30 jours. Au-delà, c’est l’assurance maladie-invalidité qui intervient.

 

 

 

Un assistant malade va tout de même venir travailler

Il en va différemment pour les futurs médecins spécialistes, employés par les hôpitaux liégeois : dès leur premier jour d’absence, ils doivent se tourner vers leur mutuelle. Leur salaire est alors raboté de 40%.

"C’est loin d’être anodin", estime Jean-Michel Mot, responsable liégeois du CIMACS, qui représentant les assistants médecins spécialistes. "Le problème, c’est qu’un assistant malade va tout de même venir travailler. On expose nos collègues et nos patients".

 

Ce sont eux qui ont été les premiers contaminés

Une situation particulièrement problématique en période de Covid, selon Philippe Devos le président de l’ABSYM, l’Association belge des syndicats médicaux. "Le coronavirus est très dangereux pour les personnes âgées et les assistants en médecine sont les médecins les plus jeunes. Dans beaucoup d’hôpitaux, ils se sont proposés pour se mettre au front et dans d’autres, on les a proposés pour se mettre au front. Résultat : ce sont eux qui ont été les premiers contaminés. Certains ont été malades pendant plusieurs semaines et ils ont découvert qu’ils étaient mal protégés en cas de maladie."

Un accord vient d’être obtenu par les représentants des médecins auprès du ministère de la santé. 100 millions d’euros, devraient être débloqués pour indemniser ces jeunes médecins tombés malades. Une solution provisoire, qui ne change rien au statut des assistants médecins liégeois.

 

Source: rtbf.be

 

 

 

 

À propos de l'ABSYM

Nous défendons une médecine libre avec un modèle de rémunération à l'acte, complétée par des forfaits.
Par exemple, en médecine générale, nous défendons toutes les formes de pratique et pas seulement les pratiques de groupe multidisciplinaires comme nos concurrents.

Le médecin généraliste solo doit pouvoir garder sa place.

En ce qui concerne les spécialistes, nous défendons tous les spécialistes y compris ceux qui exercent en dehors de l'hôpital.