Le Ministre Vandenbroucke offense les médecins généralistes en solo

30 septembre 2022

Le Ministre de la Santé, Frank Vandenbroucke, a l’art de présenter les pratiques en solo comme un vestige d'une époque révolue. Lors d’une séance de proclamation de 300 médecins généralistes à Anvers, il a qualifié la disparition du médecin solo d’une "bonne évolution".  L’ABSyM est choquée de ce énième coup désobligeant à l’encontre des généralistes qui exercent en solo.

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Lors de son discours à l'université d’Anvers, Frank Vandenbroucke est allé encore plus loin dans ses propos qui qualifiaient la disparition du médecin solo de "bonne évolution". Il a ajouté que, selon lui, cette évolution n’allait pas assez vite.

Dans Medisquare, il a dit :  « Aujourd’hui - 20 ans plus tard - il est temps d'accélérer vraiment cette évolution, de lui donner un nouvel élan décisif. Car le défi auquel nous sommes confrontés aujourd'hui est que nous ne pouvons plus nous permettre qu'un médecin généraliste soit seul responsable de la prise en charge totale de tous les patients ».

C'est insultant pour les nombreuses pratiques médicales de petite taille qui prennent en charge une grande partie du travail du médecin généraliste. Récemment, la fermeture de plusieurs cabinets en solo a provoqué une crise, des milliers de patients se retrouvant sans médecin généraliste. Les médecins généralistes en cabinet solo et en duo garantissent une grande disponibilité et peuvent développer une relation de confiance étroite avec leurs patients.

Alors qu’il devrait mériter tout le respect, le médecin qui travaille en solo est méprisé par le Gouvernement qui privilégie la médecine forfaitaire, et les maisons médicales, et les pratiques multidisciplinaires larges à l’acte qui n’ont aucune aide spécifique. Le généraliste solo est désormais lui ouvertement conduit à la porte de sortie par Vandenbroucke.  Quelle dramatique image de l'avenir ! Et ce n'est pas la disparition du médecin solo qui va régler la pénurie loco-régionale, car le temps plein est plus important pour les solos que les multis.

Avec son 'New Deal', le ministre Vandenbroucke veut "sauver" la médecine générale en misant sur une organisation différente de la pratique et un modèle de financement dans lequel les médecins généralistes sont majoritairement rémunérés au forfait et seulement une petite part à la prestation. Cela va à l'encontre du souhait de la grande majorité des médecins généralistes qui préfèrent être majoritairement rémunérés à la prestation. Si le ministre met en place ce New Deal, le risque est réel qu'un grand nombre de médecins généralistes en pâtissent.

Mais ce ‘New Deal’ aura aussi des conséquences considérables pour les patients. La liberté de choisir un médecin généraliste sera restreinte et ils devront accepter de moins le voir. La relation de confiance avec le médecin généraliste laissera place à une relation plus anonyme avec des médecins qui changent constamment selon les disponibilités.

L’ABSyM a toujours défendu la liberté et le libre choix de la pratique. Pour l’ABSyM, toutes les formes de pratique sont égales et les cabinets de médecins généralistes à petite échelle méritent aussi d’être pris en considération par le gouvernement. Décourager les petites pratiques conduira à un plus grand démantèlement et, par conséquent, le Ministre réalisera exactement le contraire de ce qu'il a en tête.

 

Dr Johan Blanckaert, président de l’ABSyM

Dr Luc Herry- vice-président de l’ABSyM

Dr Jos Vanhoof, administrateur de l’ABSyM et président du Vlaams Artsensyndicaat

Dr Stijn Geysenbergh, administrateur du Vlaams Artsensyndicaat

 

Décourager les petites pratiques conduira à un plus grand démantèlement et, par conséquent, le Ministre réalisera exactement le contraire de ce qu'il a en tête.

À propos de l'ABSYM

Nous défendons une médecine libre avec un modèle de rémunération à l'acte, complétée par des forfaits.
Par exemple, en médecine générale, nous défendons toutes les formes de pratique et pas seulement les pratiques de groupe multidisciplinaires comme nos concurrents.

Le médecin généraliste solo doit pouvoir garder sa place.

En ce qui concerne les spécialistes, nous défendons tous les spécialistes y compris ceux qui exercent en dehors de l'hôpital.