L’ABSyM a voté contre la rémunération pour les pharmaciens qui vaccinent

20 juillet 2022

Les pharmaciens qui préparent et administrent un vaccin Covid19 peuvent compter sur une rémunération de 18,72 euros. C'est ce qui est indiqué dans un projet d'Arrêté Royal du ministre Vandenbroucke que le Comité de l'assurance examine cette semaine. Les quatre délégués de l'ABSyM ont voté contre.

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Covid-vaccins

Les membres du Comité de l’assurance ont été consultés par écrit sur le projet d’arrêté royal « visant l’instauration d’honoraires pour la préparation, la délivrance et l’administration de vaccins Covid ». Le vote se poursuit encore jusqu’au lundi 25 juillet. Selon le ministre Vandenbroucke, le projet d’AR s’inscrit dans sa stratégie visant à mobiliser les généralistes, les pharmaciens et les infirmiers dans les phases ultérieures de la campagne de vaccination.

La procédure est la suivante : les Communautés flamande, bruxelloise ou wallonne livrent les vaccins aux pharmaciens, qui soit les préparent et les administrent eux-mêmes, soit les préparent pour une infirmière ou un médecin qui vient les chercher et les injectent ensuite. Le pharmacien peut facturer 3,22 euros pour la préparation et, le cas échéant, la délivrance. S'il administre également le vaccin au patient, il peut facturer 15,5 euros pour cet acte. Les infirmières et les médecins ont également droit à 15,5 euros lorsqu'ils injectent un vaccin Covid, mais ils doivent le rechercher eux-mêmes à la pharmacie. Les médecins ne peuvent cumuler cette honoraire avec une consultation ou une visite à domicile que si celle-ci a été programmée pour une raison autre que la vaccination.

La raison pour laquelle l'ABSyM a voté contre le projet d'AR est évidente. En mai, le conseil d’administration de l'ABSyM a décidé de saisir la Cour constitutionnelle d'une demande d'annulation de la loi du 28 février 2022 qui autorise les pharmaciens à vacciner contre le Covid19 dans leurs officines. Il est donc logique qu'un projet d'AR réglementant la rémunération des pharmaciens vaccinateurs se heurte également à l'opposition de l'ABSyM.

La loi de février viole, entre autres, l'article 23 de la Constitution qui garantit à tous les Belges le droit à la protection de leur santé. Si la vaccination est effectuée par un prestataire de soins non qualifié, tel qu'un pharmacien, ce droit peut être mis en péril. En outre, la loi fait du pharmacien un "auto-prescripteur" qui a un intérêt financier à prescrire un vaccin, car il peut alors également facturer la vaccination. Afin d'éviter un conflit d'intérêts, il est essentiel qu'un prestataire de soins ne soit pas autorisé à cumuler ces deux tâches.

Mais il y a d'autres raisons pour lesquelles le projet d'AR dépasse les bornes aux yeux de l'ABSyM. Avant que les médecins puissent vacciner leurs patients contre Covid, ils doivent faire un détour par la pharmacie. Les médecins sont censés commander et rechercher le vaccin auprès du pharmacien et lui fournir les données d'identification du patient. Il est inutile de faire un dessin sur la manière dont cette procédure lourde et inutile va alourdir encore une fois la charge administrative des médecins.  

Dr Johan Blanckaert

Président ABSyM

Les médecins sont censés commander et rechercher le vaccin auprès du pharmacien et lui fournir les données d'identification du patient. Il est inutile de faire un dessin sur la manière dont cette procédure lourde et inutile va alourdir encore une fois la charge administrative des médecins.

À propos de l'ABSYM

Nous défendons une médecine libre avec un modèle de rémunération à l'acte, complétée par des forfaits.

Par exemple, en médecine générale, nous défendons toutes les formes de pratique et pas seulement les pratiques de groupe multidisciplinaires comme nos concurrents.

Le médecin généraliste solo doit pouvoir garder sa place.

En ce qui concerne les spécialistes, nous défendons tous les spécialistes y compris ceux qui exercent en dehors de l'hôpital.