L’ABSyM soutient la télémédecine mais s’inquiète de l’application Doktr de Proximus

24 mai 2021

L’ABSyM soutient le développement de la télémédecine depuis plusieurs années déjà. L’arrivée d’un nouvel outil permettant ce développement ne peut être que saluée.  C’est pourquoi l’ABSyM avait d’ailleurs initialement approuvé l’application Doktr que Proximus a présentée lors de sa conférence de presse cette semaine.  Jusqu’à ce que nous découvrions l’usage imaginé par cette application …

Et que nous avons pu comprendre comment Proximus souhaitait utiliser précisément cette application.  Comme toute innovation technologique, le produit est souvent moins important que l’usage que l’on en fait. La technologie nucléaire peut guérir des cancers en médecine mais peut aussi servir à fabriquer des bombes.

C’est la raison pour laquelle l’ABSyM défend la création d’un cadre spécifique à la télémédecine. Le but de ce cadre est de garantir à tous les patients un même niveau élevé de qualité médicale peu importe que la consultation se déroule en présentiel, contact physique avec le médecin, ou en virtuel. Pour maintenir ce niveau de qualité, l’ABSyM pense qu’il est indispensable de pouvoir basculer de la consultation virtuelle en présentielle avec le même médecin si cela s’avère nécessaire.

La distance de la consultation virtuelle doit être compensée par la proximité de la relation entre le patient et son médecin traitant. Hormis dans des situations spécifiques (consultation pré-opératoire d’un anesthésiste, …), l’ABSyM pense que la téléconsultation devrait se faire entre un médecin et un patient qui se connaissent déjà.

Dès lors, l’usage proposé par Proximus d’une téléconsultation expresse avec un médecin inconnu ne correspond pas aux normes de qualité auxquelles s’attendent les patients belges.

Par ailleurs, l’usage du remboursement Inami de 20,- € pour l’avis à distance est une dérive utilisée par Proximus. En effet, ce remboursement a été créé lors de la première vague de la pandémie afin d’assurer un suivi des patients connus et non pas pour partir à “la découverte” de patients inconnus.

L’ABSYM marque donc toujours son soutien à tout outil améliorant l’accessibilité de la télémédecine mais  elle ne bradera pas ses standards de qualité médicale et restera vigilante à l’usage adéquat d’une technologie prometteuse et bien réfléchie.

Dr Philippe Devos, Président

 

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