L’ABSyM s’offusque du droit à la substitution en faveur des pharmaciens

29 octobre 2019

 
Dans La Libre Belgique, Jean-Paul Knaepen, administrateur délégué de la coopérative de distribution pharmaceutique EPC-Familia, plaide de manière flagrante en faveur de la reconnaissance du droit à la substitution aux pharmaciens. L’ABSyM se demande si cette position reflète celle de tous les pharmaciens.
 

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Dans La Libre Belgique, Jean-Paul Knaepen, administrateur délégué de la coopérative de distribution pharmaceutique EPC-Familia, plaide de manière flagrante en faveur de la reconnaissance du droit à la substitution aux pharmaciens. L’ABSyM se demande si cette position reflète celle de tous les pharmaciens.

 

Bruxelles, le 29 octobre 2019

 

Samedi dernier, La Libre Belgique[1] a publié une interview avec Jean-Paul Knaepen, le numéro 1 d’EPC-Familia, une entreprise coopérative wallonne exploitant 100 pharmacies. Il y exprime sa vision du rôle du pharmacien dans la société actuelle, qui est purement et simplement, pour le citer, « dans une forme d’exécution de la prescription ». Cette image devrait évoluer. Knaepen estime qu’il serait intéressant d’un point de vue sociétal de conférer au pharmacien le droit à la substitution par rapport à la prescription du médecin.

 

Les arguments qu’il avance en ce sens sont scandaleux. Le rôle du pharmacien devrait évoluer, dit-il, « car les médecins n’ont pas toujours une connaissance actualisée des médicaments, certains prescrivent des choses qui à la limite ne sont même plus sur le marché ». L’ABSyM se demande ce qu’il sous-entend par là. Que les médecins prescrivent des médicaments qui sont provisoirement indisponibles? Ou que leur connaissance des médicaments n’est pas à jour, ce qui est une allégation des plus choquantes.

 

Selon Knaepen, le pharmacien doit se voir octroyer la possibilité de « répondre à la demande du patient en fonction de ses besoins. » Si le pharmacien se voyait octroyer le droit à la substitution, « le patient serait alors bien mieux servi et aurait accès à un médicament moins cher ».

 

L’ABSyM trouve cette position outrancière et surtout injurieuse à l’égard de l’ensemble des médecins. Nous acceptons que les pharmaciens puissent travailler de manière complémentaire aux médecins mais il est totalement inacceptable qu’ils se substituent à ces derniers. Il appartient au médecin de poser un diagnostic et de démarrer un traitement en fonction des besoins médicaux du patient.

 

L’ABSyM se demande si tous les pharmaciens partagent l’avis de M. Knaepen. Ou s’agirait-il d’un lapsus du PDG d’EPC-Familia ?

 

Dr Philippe Devos

 

[1] « Quand Maggie De Block est arrivée, elle a dit aux pharmaciens : ‘Soyez contents d’exister encore…’ », La Libre Belgique, samedi 26 octobre 2019, p. 29

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