L’ABSyM salue le report du droit de vaccination par le pharmacien

28 septembre 2023

Normalement, une loi devait être votée hier au Parlement fédéral afin d’autoriser les pharmaciens à administrer le vaccin contre la grippe. Depuis des semaines, le ministre Vandenbroucke avait communiqué que les pharmaciens y seraient habilités dès le 1er octobre. Ce ne sera finalement pas le cas car la loi n’a pas été votée. L’ABSyM se réjouit de constater que d’autres ne voient pas d’un bon œil le droit de vaccination par le pharmacien.

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Luc Herry

Hier, le vote de la loi qui devait permettre aux pharmaciens d’administrer le vaccin contre la grippe dès le 1er octobre était censée passer comme une lettre à la poste. Finalement, il n’en fut rien. L’opposition a vivement marqué son désaccord en invoquant notamment une atteinte à la qualité des soins.

Une des tâches du MG

C’est précisément pour la qualité des soins que notre syndicat se bat depuis des semaines pour faire comprendre que la vaccination contre la grippe relève des tâches du médecin généraliste et non du pharmacien.

En effet, c’est tout de même le médecin généraliste le mieux placé pour déterminer si son patient relève d’un groupe à risque et a intérêt à être vacciné. Pour nous, il est clair que la vaccination antigrippale doit se concentrer sur ceux qui en ont besoin, et ce,  pour des raisons tant sanitaires que financières.

En outre, c’est aussi le médecin généraliste qui connaît le mieux son patient et qui a l’occasion d’examiner son patient pour voir s’il n’y a pas une contre-indication à la vaccination et peut-être aussi diagnostiquer une pathologie silencieuse chez ces patients âgés.

Par ailleurs, pour encore plus d'efficacité, l'ABSyM plaide également pour que le MG puisse commander et se faire livrer les vaccins plutôt que de passer par la pharmacie.

Une loi à l’encontre de la loi qualité

Pour l’ABSyM, autoriser le pharmacien à vacciner toute personne qui entre dans sa pharmacie contre la grippe entraînerait une diminution de la qualité des soins et va à l’encontre de la loi sur la qualité des soins.

D’une part, ce n’est pas acceptable dans un pays comme la Belgique d’accepter de voir se dégrader la qualité des soins à cause d’une mauvaise décision. D’autre part, si l’on vote une loi qui va à l’encontre de la qualité des soins, cela pourrait faire jurisprudence. Les soignants seraient-ils alors encore tenus d’agir pour la qualité des soins ?

Pas le timing idéal

Enfin, si le Conseil supérieur de la Santé autorise la vaccination Covid-19/grippe concomitante, il ne la conseille pas. Aucune étude ne prouve qu’il y a un intérêt à cette double vaccination concomitante. Pour l’ABSyM, le plus urgent est de vacciner maintenant les patients contre le Covid-19. Quant à la grippe, il est plus judicieux d’attendre encore quelques semaines afin que la vaccination intervienne dans le meilleur timing pour être efficace.

 

Dr Luc Herry, vice-président de l’ABSyM

Dr Jos Vanhoof, administrateur de l’ABSyM

Dr Johan Blanckaert, président de l’ABSyM

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