L’ABSYM poursuit son combat pour revaloriser financièrement les disciplines les plus défavorisées
Dans son rapport n°178 du 31 mai 2012, intitulé « Manuel pour une tarification des interventions hospitalières basée sur les coûts », le KCE a calculé que les médecins hospitaliers touchent en moyenne, après déduction des montants qu’ils cèdent à l’hôpital en compensation des coûts afférents à leurs prestations, 460€ d’honoraires par demi-journée de travail – une somme qui varie toutefois considérablement en fonction de la spécialité et de l’établissement. La rémunération des généralistes n’a pas été abordée dans ce rapport ; l’ABSyM a néanmoins souhaité réaliser une estimation de leurs revenus annuels sur la base du rapport relatif aux dépenses de l’année 2011, afin de les pouvoir situer dans le classement parmi les autres spécialités.
Il ressort de l’analyse globale que les dépenses de l’Inami pour la médecine générale ont progressé de 68,2 % en dix ans, et même de 80,61 % en douze ans (entre 2000 et 2011) : tandis que ce poste ne représentait encore que € 625,221 en 2000, il atteignait € 1.129,188 million en 2011, ce qui correspond à une augmentation moyenne et cumulative de 5,05 % par an. En tenant compte de l’inflation intervenue entre janvier 2000 et décembre 2011 (f = 0,7662, base 1996), l’augmentation réelle (à prix constants) des dépenses de l’Inami en médecine générale s’est élevée à 61,67 % au cours de cette période, ce qui correspond à une augmentation moyenne et cumulative de 4,09 % par an.
Pour calculer le revenu global des généralistes, il convient d’ajouter aux dépenses de l’Inami les tickets modérateurs perçus. En 2011, ceux-ci s’élevaient en moyenne à 20 % du montant des consultations et visites à domicile des généralistes, soit € 225,838 millions (20%*€ 1.129,188 million). Leurs activités dans le cadre de l’Inami ont donc rapporté cette année-là aux médecins de famille un total de € 1.354,026 millions.
D’après une étude réalisée fin mai 2012 par le Dr Pascal Meeus (Inami), la Belgique compte actuellement 12.228 médecins avec un profil Inami de médecine générale, correspondant à environ 8.200 équivalents temps plein (ETP).
En couplant ces données, on peut évaluer les revenus annuels émanant d’activités de médecine générale dans le cadre de l’Inami à € 1.354,026 millions/8.200 = € 165.125 par généraliste ETP… soit un tiers de moins que ce que gagne en moyenne en une année un spécialiste hospitalier ETP d’après le rapport susmentionné du KCE. Il ressort en effet de l’annexe 18 dudit rapport que le revenu annuel moyen de ces prestataires (avant prélèvement des montants versés aux gestionnaires de l’établissement hospitalier et/ou du conseil médical) s’élève à € 244.959.
Suivant les chiffres tirés du calcul ci-dessus (pour les généralistes) et du rapport du KCE (pour les spécialistes hospitaliers), seuls les neurologues gagnent actuellement moins pour un ETP que les généralistes, avec un revenu annuel moyen de € 157.536 vs € 165.125.
L’ABSyM a œuvré ces dernières années avec succès à la revalorisation financière de la médecine générale : en douze ans, elle est parvenue à peu de chose près à doubler le montant des remboursements que l’Inami verse aux médecins de famille. Grâce à l’entrée en vigueur d’Impulseo III, le 1er avril dernier, tous les généralistes peuvent en outre désormais bénéficier d’une aide financière pour le recrutement d’un collaborateur administratif ou le recours à un télésecrétariat, et ce quel que soit leur mode de pratique. L’ABSyM est également parvenue à obtenir un taux d’imposition réduit de 16,5 % sur la prime de €20.000 du Fonds d’Impulsion à laquelle les médecins de famille peuvent prétendre lorsqu’ils ouvrent un cabinet (individuel ou de groupe) dans une zone dite prioritaire. Enfin, il a été convenu tout récemment, lors de la réunion de la CNMM du 25 juin dernier, que les honoraires des consultations, visites à domicile et avis qui avaient été indexés de 1,50 % au 1er janvier 2012 bénéficieraient au 1er août 2012 du complément d’index de 1,49% prévu dans l’accord. Cette décision s’appliquera également aux consultations, honoraires de surveillance et psychothérapies des médecins spécialistes.
Avec le soutien de ses membres et représentants au sein des diverses instances, l’ABSyM entend bien poursuivre dans le futur ce combat pour la revalorisation, même si le difficile contexte économique actuel complique sensiblement les choses.
Dr Marc Moens
Président de l’ABSyM
À propos de l'ABSYM
Nous défendons une médecine libre avec un modèle de rémunération à l'acte, complétée par des forfaits.
Par exemple, en médecine générale, nous défendons toutes les formes de pratique et pas seulement les pratiques de groupe multidisciplinaires comme nos concurrents.
Le médecin généraliste solo doit pouvoir garder sa place.
En ce qui concerne les spécialistes, nous défendons tous les spécialistes y compris ceux qui exercent en dehors de l'hôpital.