La MC sabote les négociations sur la rémunération des médecins

2 février 2021

Selon le président de la Mutualité chrétienne (MC), Luc Van Gorp, les médecins ne devraient pas pouvoir gagner plus que le Premier ministre, soit 290 000 euros bruts par an. Cette comparaison est complètement biaisée et cherche à nuire à l’image des médecins. Que le président de la MC veuille avoir cette discussion dans la presse n’aide en rien à faire des progrès rapides. Que du contraire ! La démarche de Luc van Gorp ne fera que durcir les positions et torpiller les négociations au sein de la médicomut.
 

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Selon le président de la Mutualité chrétienne (MC), Luc Van Gorp, les médecins ne devraient pas pouvoir gagner plus que le Premier ministre, soit 290 000 euros bruts par an. Cette comparaison est complètement biaisée et cherche à nuire à l’image des médecins. Que le président de la MC veuille avoir cette discussion dans la presse n’aide en rien à faire des progrès rapides. Que du contraire ! La démarche de Luc van Gorp ne fera que durcir les positions et torpiller les négociations au sein de la médicomut.

 

Bruxelles, le 2 février 2021

 

Entendre le patron de la MC présenter sa proposition comme un « conseil éthique » défie toute imagination. Il n’y a rien d’éthique à comparer les revenus du Premier ministre au chiffre d’affaires brut des médecins. Dans certaines spécialités, les hôpitaux retiennent jusqu’à 80% des honoraires. Soit la MC n’est pas en mesure de faire la distinction entre chiffre d’affaires et rémunération, soit – et cela semble plus probable – cette proposition fait montre de malhonnêteté intellectuelle. Van Gorp oublie qu’outre son salaire, le Premier ministre bénéficie d’avantages supplémentaires considérables tels qu’une voiture avec chauffeur, un logement de fonction, une pension généreuse ou encore des indemnités de retraite.

 

L’ABSyM est particulièrement dérangée par le timing choisi par Luc Van Gorp. Il lance sa proposition de ‘norme premier ministre’ au moment où les groupes de travail, au niveau de l’INAMI, entament les discussions relatives à la réforme de la nomenclature. Des discussions que l’ABSyM souhaite engager avec l’esprit ouvert. 

 

Le Président de la MC envoie donc le signal que ces groupes de travail n’ont aucun sens. En mettant la pression dans les médias, il fait de chaque négociation une parodie à l’avance. Sa seule intention consiste à mettre le ministre des Affaires sociales dans une position dans laquelle il peut faire passer des décisions qui avaient déjà été prises.

 

La MC fait totalement fi des engagements conclus dans l’accord médicomutualiste. Toutes les parties qui ont signé l’accord, y compris la MC, se sont engagées à mener à bien la discussion relative à la réforme de la nomenclature d’ici la fin de l’année. L’ABSyM constate que la concertation vise de plus en plus à céder la place à la primauté de la politique.

 

Il s’agit là d’une évolution néfaste qui est encore récemment apparue clairement lors de la composition du groupe de travail sur la vaccination dans lequel les médecins n’ont rien à dire. Fait encore plus marquant, la ministre De Block a refusé toute forme de concertation avec l’ABSyM, l’an dernier. Nul besoin de préciser que ce manque de capacité d’écoute aura contribué au dysfonctionnement du gouvernement.

 

Dr Philippe Devos

Président de l’ABSyM

 

 

À propos de l'ABSYM

Nous défendons une médecine libre avec un modèle de rémunération à l'acte, complétée par des forfaits.
Par exemple, en médecine générale, nous défendons toutes les formes de pratique et pas seulement les pratiques de groupe multidisciplinaires comme nos concurrents.

Le médecin généraliste solo doit pouvoir garder sa place.

En ce qui concerne les spécialistes, nous défendons tous les spécialistes y compris ceux qui exercent en dehors de l'hôpital.