« La consultation à 30 €, la visite à 45 » (MG francophones de l’ABSyM)

10 septembre 2020

L’ABSyM réclame une majoration des (télé)consultations, indique le Dr Paul Pevée, administrateur à la Chambre de Liège/Luxembourg. De leur côté, les MG francophones de l’ABSyM aspirent aussi à un rattrapage au niveau des visites, un décalage s’étant installé par rapport à la consultation.
 

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« Point de départ du raisonnement pour la consultation : les téléconsultations autorisées durant la crise du covid. Nous aimerions pouvoir poursuivre des consultations téléphoniques honorées à 20 €. Les vidéo-consultations, plus complexes et chronophages, devraient tourner autour de 24 €. Et pour bien marquer la différence avec la consultation présentielle, il faudrait une majoration progressive de celle-ci, à concrétiser en 3 ans, qui la porterait à +/- 30 € », développe le Dr Pevée. Conscient que ce scénario nécessitera du budget, le syndicat objecte cependant que la consommation en soins ne va pas s’envoler : il y aura du glissement entre catégories de prestations. « Cette demande à propos des (télé)consultations figure parmi les desiderata déjà officiellement introduits par l’ABSyM auprès de Jo De Cock, à la veille de la réflexion budgétaire annuelle », précise le Dr Herry, président de la Chambre Liège/Luxembourg. 

 

« Par ailleurs - et c’est là une demande collective des MG francophones de l’ABSyM qui n’est pas encore passée par notre CA national -, il faudrait un système de rattrapage du tarif des visites à domicile », reprend Paul Pevée. Première catégorie de visites étudiée : la visite palliative. « On n’a pas, par MG, énormément de patients concernés. Mais il s’agit de visites délicates, qui prennent facilement le double du temps, où l’on s’occupe aussi des proches. Nous plaidons pour une hausse de 50%, pour arriver à 60 €. » 

 

Pour ce qui est des visites simples, doubles et multiples, Paul Pevée a scruté les lettres clefs qui régissent leur tarif respectif, dotées d’une certaine valeur en euros à multiplier par un coefficient. Pour faire bref, il a repéré que l’acte intellectuel de la visite unique est déprécié par rapport à sa « cotation » quand il s’agit d’une consultation. « Cela entraine une perte de +/- 5,5 € par visite. » Constat analogue pour les visites doubles et triples, où la valeur attribuée à l’acte intellectuel descend encore, comme celles de la disponibilité et du déplacement. « On aimerait donc voir les honoraires des visites simples, doubles et triples rectifiés, respectivement, à +/- 45 €, 40 € et 39 €. » 

 

L’attestation des visites aux résidents des MR(S) défraie actuellement la chronique. Les MG francophones de l’ABSyM trouvent discutable de ne pas assimiler ces prestations chronophages à des visites uniques à divers locataires d’un building à étages. Cela étant, le réajustement proposé (cf. supra) pourrait compenser le sentiment d’inadéquation de la règlementation. 

 

Pour nos interlocuteurs, une révision du tarif des visites relève du rattrapage, « peut-être plus facile à défendre qu’au fil des ans elles ont accusé un repli non contrebalancé par les consultations ». Cela n’en réclame pas moins des moyens. L’idéal selon eux serait une rallonge budgétaire spécifique, non dégagée en piochant dans un autre secteur, d’autant « qu’on a fait longtemps cadeau de cette ‘perte de revalorisation’ de l’acte intellectuel de la visite ». D’après leurs calculs, il faudrait 240 à 260 millions sur 3 ans (dont 190 millions pour la médecine générale) pour concrétiser la consultation des MG mais aussi des « petits » spécialistes à 30 € et le rattrapage des visites. Une revalorisation à financer via trois enveloppes : l’index, la norme de croissance et, on l’a dit, une enveloppe supplémentaire à négocier. 

 

Si la consultation monte bien à 30 €, il faudrait pour conserver l’écart ajouter 3 € à l’honoraire de la visite, toujours sur 3 ans, soit arriver alors à 48 € pour le 103132. 

 

D’après une interview groupée avec les Dr Van Nieuwenhuyse, Pevée, Herry et Simon - septembre 2020

 

Source: Médi-Sphère

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