JdM - Nominé au Prix du Spécialiste de l'année - Paul Colson, membre ABSyM

29 octobre 2019

 
Le quatrième portrait des spécialistes nominés au Prix du Spécialiste de l'année est celui du Dr Paul Colson. Diplômé de l'UCL en 1979, il est actuellement urgentiste et directeur médical au Centre de santé des Fagnes à Chimay. Travailleur, rigoureux et enthousiaste, la notion du patient est très importante pour lui. " Il faut savoir se mettre à son niveau pour le comprendre. " Son investissement important dans " l'Hôpital des Fagnes " contribue à sa nomination au Prix du Spécialiste.

Image

 

"Le Dr Colson, un 'omnipraticien' au service de la population"

 

Le quatrième portrait des spécialistes nominés au Prix du Spécialiste de l'année est celui du Dr Paul Colson, membre ABSyM de la Chambre syndicale des provinces du Hainaut, de Namur et du Brabant Wallon. Diplômé de l'UCL en 1979, il est actuellement urgentiste et directeur médical au Centre de santé des Fagnes à Chimay. Travailleur, rigoureux et enthousiaste, la notion du patient est très importante pour lui. " Il faut savoir se mettre à son niveau pour le comprendre. " Son investissement important dans " l'Hôpital des Fagnes " contribue à sa nomination au Prix du Spécialiste.

 

Engagé et empathique, notre spécialiste, originaire d'Andenne puis de Waterloo, a plusieurs cordes à son arc. Médecin interniste-réanimateur, il est devenu urgentiste, une profession qu'il a acquise progressivement. Il est aussi actuellement directeur médical du CSF (Centre de Santé des Fagnes) et, en 2000, a représenté la ville de Chimay pendant quatre ans en tant que bourgmestre.

 

Sur les traces d'une idole

 

Le souhait d'entamer des études de médecine lui viendra grâce à un ami de la famille. " Dans mon entourage, personne n'a fait la médecine. C'est un chirurgien d'Andenne qui m'a donné cette envie, le Dr Jean-Louis Pirson. Un homme que j'ai admiré durant toute ma jeunesse. "

 

Mais la médecine n'était pas sa seule aspiration. " A un moment donné, j'ai voulu être archéologue ! "

 

A la question de son choix pour la médecine d'urgence, il répond que cela s'est passé de manière très évolutive. " Je me suis spécialisé en médecine interne à l'UCL, où j'ai fait beaucoup de réanimation, et ensuite je suis arrivé au CSF à Chimay en 1984. "

 

Le CSF est un petit hôpital éloigné de tout mais que le directeur de l'époque a réussi à dynamiser en y intégrant une série de jeunes médecins. Chimay était une région que le Dr Colson connaissait bien puisque son épouse provenait de là. " Ma femme était native de la région et donc elle était contente de retourner vers ses racines car, à l'époque, elle était infirmière en réanimation à Saint Luc. "

 

" Dans ce territoire de Chimay où on déplore une traumatologie routière importante, nous avons créé un SMUR, avec l'aide des communes de notre pays de vie. Et c'est avec ce projet, épaulé par une équipe médico-infirmière dynamique, que je suis devenu petit à petit urgentiste ", explique-t-il.

 

Le Dr Colson s'est aussi investi au niveau social dans sa région d'adoption. " Avec d'autres personnes des environs, nous avons créé une asbl, et nous nous sommes battus pour préserver un château qui était en ruine. Ensuite, je me suis investi dans la politique locale. Et c'est dans ce cadre-là, un peu par hasard, que je suis devenu bourgmestre de Chimay. Au vu de la charge de travail que représentait la politique en plus de la médecine, j'ai décidé de privilégier mon métier d'urgentiste en mettant fin à mon mandat après quatre ans. "

 

Des allers-retours

 

Début des années 2000, les médecins de Chimay voyaient l'avenir avec inquiétude en raison de la petitesse de l'hôpital et de la fragilité de ses équipes médicales et ont cherché des solutions permettant de maintenir la qualité des soins.

 

Pourquoi le Dr Colson a-t-il à cette époque quitté brutalement l'hôpital s'il l'aimait tant ? L'urgentiste nous en donne la raison. Un acte qu'il voit avec du recul comme une marque d'impatience et de manque de communication, même si la raison en était légitime. " Au conseil médical, nous voulions privilégier une collaboration avec les deux hôpitaux français situés à 25 km de chez nous de l'autre côté de la frontière. Nous considérions que la fusion était la seule solution pour fournir des soins constants et de qualité, dans le cadre d'un hôpital transfrontalier. Et donc, nous nous sommes retrouvés en opposition avec le pouvoir organisateur. Nous avons probablement manqué de patience et nous avons décidé de manière un peu irrationnelle de démissionner de l'hôpital. Il faut dire aussi qu'à cette époque, je cumulais différents postes ; j'étais médecin mais aussi bourgmestre. Cette situation était très compliquée et a créé des tensions. "

 

Après avoir passé 14 ans à la Clinique Sainte-Elisabeth, qui maintenant fait partie du CHU UCL Namur, Paul Colson décide de retourner vers ses premières amours, à Chimay. Depuis fin 2018, il est directeur médical du Centre de Santé des Fagnes. " J'étais revenu pour faire de la médecine interne et participer aux urgences et on m'a demandé de mener une charge difficile, celle de médecin-chef ", raconte-t-il.

 

Un homme investi

 

Le Dr Colson est particulièrement fier d'être médecin urgentiste. " En urgence, nous nous retrouvons dans une situation un peu différente de celle des autres services. Nous devons prendre en charge trois, quatre, voire parfois cinq patients en même temps. Des patients qui n'ont pas choisi d'être là. Ils se trouvent dans une situation de crise et nous devons réagir au mieux. La traumatologie routière, entre autres, nous amène des choses très difficiles à gérer... Mais ce qui est enthousiasmant, dans chacune de ces prises en charge, c'est de récolter les indices pour s'approcher du diagnostic, c'est d'envisager les hypothèses et de pouvoir approcher ou préciser la cause de l'inconfort, de la douleur, de la maladie : être un peu Sherlock Holmes et puis, de soulager au mieux. Il y a de plus toute une composante psychosociale essentielle dans notre travail. "

 

Le scoutisme lui a fait beaucoup de bien. " Les mouvements de jeunesse m'ont appris à intégrer les personnes avec leurs capacités dans une équipe et aussi à ancrer l'équipe dans un projet. " Pour cet urgentiste, également directeur médical, chaque membre a sa place et répond aux besoins.

 

Aujourd'hui, l'urgentiste entretient sa forme en se rendant au travail à vélo électrique. Et ses (rares) hobbies, il les partage entre sa passion pour l'archéologie, la Provence et les moments agréables qu'il passe en famille entouré de son épouse, de ses quatre enfants et de ses cinq petits-enfants.

 

NDLR ABSyM:

 

L’investissement pour défendre le métier a induit sa participation à la création de la BeSEDiM, Société Belge de Médecine d’Urgence puis à celle du Collège pour la Médecine d’Urgence, visant à améliorer la qualité. Son « dada » scientifique se focalise sur l’hantavirose, zoonose véhiculée par les rongeurs des zones forestières, à l’origine d’un syndrome fébrile douloureux très sévère suivi d’une néphropathie heureusement transitoire.

 

À la gestion quotidienne des affaires médicales en tant que médecin-chef, s’ajoutent les projets internes, comme la création d’une cellule « Alcoologie », permettant une prise en charge intégrée de l’assuétude à l’alcool en partenariat avec un réseau extérieur comprenant la première ligne, les équipes mobiles et les centres de post-cure.

 

Adossé à la frontière, à plus de 40km du premier hôpital belge, l’hôpital de Chimay voit son avenir renforcé par l’intégration dans un réseau hospitalier clinique belge bienveillant mais aussi par une collaboration avec les hôpitaux français à 20 minutes du CSF, en créant le pôle hospitalier transfrontalier de la Thiérache franco-belge.

 

Vous avez jusqu'au 22 novembre pour voter! Pour ce faire, cliquez ICI!

 

Source: Le journal du Médecin

 

 

 

 

À propos de l'ABSYM

Nous défendons une médecine libre avec un modèle de rémunération à l'acte, complétée par des forfaits.

Par exemple, en médecine générale, nous défendons toutes les formes de pratique et pas seulement les pratiques de groupe multidisciplinaires comme nos concurrents.

Le médecin généraliste solo doit pouvoir garder sa place.

En ce qui concerne les spécialistes, nous défendons tous les spécialistes y compris ceux qui exercent en dehors de l'hôpital.