Interview jdM: "Jacques de Toeuf, une vie"

21 juin 2019

À 73 ans, Jacques de Toeuf prend une "retraite active" de ses activités syndicales à l'ABSyM dont il reste, avec Marc Moens et Roland Lemye, un des trois "présidents honoraires". L'occasion pour le jdM de revenir sur près de 40 ans de défense de la profession.

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Jacques de Toeuf a démarré le syndicalisme médical fin des années 70, à son retour des États-Unis, un pays à la pointe en matière de chirurgie cardiaque et que la Belgique découvre lentement. Au conseil médical de l'hôpital Molière-Longchamp, on lui souffle de se présenter comme candidat administrateur à la Chambre syndicale de Bruxelles.

 

Au début, le jeune et fringant chirurgien qu'est de Toeuf n'y comprend pas grand-chose. Donc, il écoute. " Peu de temps après, arrive la grève des médecins de 1980. Avec la bande de 'jeunes administrateurs fous', on fait de l'agit-prop. On établit un 'Bureau de la propagande' dans un bâtiment d'Uccle où se réunit notamment la société de gastro-entérologie... Tous les soirs a lieu une 'réunion d'information' où Wynen et Farber (les Drs André Wynen et Joseph Farber, figures tutélaires de la représentation médicale fondèrent ensemble les Chambres syndicales des médecins, en 1963, pour s'opposer à la loi Leburton sur l'assurance maladie, ndlr) 'communiquent'... Nous assurons le rôle de colleurs d'affiche. J'ai 34 ans. On prépare les papiers à distribuer aux médecins afin de mener la contre-propagande. "

 

Après la grève, le Dr Farber exprime rapidement son souhait de faire de De Toeuf un syndicaliste... Wynen est d'accord. " Pour être sûr que je n'emmerde personne mais que je me rende utile, on me colle la nomenclature. Personne ne voulait le faire car ça prend énormément de temps. J'acquiesce. Je suis donc nommé au CTM(conseil technique médical, qui formule des propositions de modifications de la nomenclature des prestations de soins de santé, ndlr). J'y siège normalement comme les autres membres. Je participe à tous les groupes de travail. Histoire de comprendre comment ça marche. Le président du CTM de l'époque, Marcel Franckson (ancien résistant, professeur de médecine de l'ULB, ndlr) , grand monsieur, me prend sous son aile. Il était pote de guindaille de mon père à l'ULB. Il me connaissait bien. J'ai travaillé avec lui. Le CTM correspondait à la commission 'poly-spécialisée' à l'Absym. C'était l'étripage à l'époque entre les spécialités. On pond des textes d'accommodement qui font consensus. C'est de la diplomatie. Je prendrai la présidence du CTM en 1992. Ma connaissance de la nomenclature, c'est donc le plus grand des hasards. " Et la porte grande ouverte sur la présidence du syndicat...

 

À propos de l'ABSYM

Nous défendons une médecine libre avec un modèle de rémunération à l'acte, complétée par des forfaits.

Par exemple, en médecine générale, nous défendons toutes les formes de pratique et pas seulement les pratiques de groupe multidisciplinaires comme nos concurrents.

Le médecin généraliste solo doit pouvoir garder sa place.

En ce qui concerne les spécialistes, nous défendons tous les spécialistes y compris ceux qui exercent en dehors de l'hôpital.