Enrayer la dérive des fonctions généralistes à l'hôpital

23 novembre 2020

Dans ce 4e épisode (2e saison) de la série du JdM consacrée à la philosophie et la médecine, le Dr Jean Creplet, administrateur de l'ABSYM Bruxelles, poursuit son analyse des fonctions généralistes à l'hôpital.

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L'usage officiel réserve le mot généraliste à la médecine. Il n'y a pas de titre d'ingénieur ou d'avocat généraliste. Pourtant, dans tous les domaines, des fonctions généralistes doivent jeter des ponts entre les spécialistes. Eduqués à suivre des procédures, au moindre obstacle ils doivent faire preuve d'initiative et d'ouverture aux autres, qualités typiques des fonctions généralistes. Celles-ci s'apprennent surtout dans le feu des contacts humains, avec leurs tensions et leurs ambiguïtés. Les caractères aptes à les affronter, intuitifs, subtils et courageux, parfois excessifs, se révèlent à l'expérience, plus ou moins éprouvante selon les enjeux. Ce versant peu amène de la lutte pour le pouvoir a peut-être nourri l'idée de sélectionner les candidats de manière scolaire. Croire à des diplômes en gouvernance rassure mais déresponsabilise les gouvernés. Cette évolution a enfermé les individus dans des cages, à tous les niveaux: harcelés par un management fort de compétences équivoques rendant aveugle et sourd aux difficultés du terrain, ils ressentent un malaise, dépriment ou se rebiffent. Les organisations craquent sous les ruptures neuropsychologiques dues à la perte de sens et au manque de valorisation financière. Initié par un virus, un essai clinique in vivo nous oblige à revoir de fond en comble les relations entre métiers pointus, fonctions généralistes et rôles politiques dans la société.

 

Depuis des années, la colère des médecins et des soignants hospitaliers gronde dans les médias. Les expressions les plus entendues, "la santé n'est pas une marchandise, l'hôpital pas une entreprise, stop au management par l'argent, les malades avant le budget...", expriment surtout du ressentiment. A première vue, le manque de moyens cruellement montré par la pandémie leur donne raison. Mais s'il s'agit de dénoncer en termes vagues ou de réclamer plus d'argent, ces revendications risquent de rester lettre morte. Une analyse approfondie de l'organisation hospitalière s'impose.

 

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Source: Le journal du Médecin©

 

 

 

 

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