Dr Philippe Devos: « J’ai voulu changer les choses sans compter mes heures »

15 septembre 2021

Dans un long entretien sans tabou avec Le Spécialiste et Medi-Sphere, le Dr Philippe Devos s’est ouvert à ce qui l’a amené à démissionner de l’ABSyM et en profite pour faire un premier bilan de sa présidence.

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Philippe Devos

Voilà un peu plus de 24 h que Philippe Devos, président de l’Absym a démissionné. Il poursuit évidemment son travail et prépare ses réunions. « Je savais bien que ma présidence serait difficile. » Il prend quelques minutes pour faire le point. « J’ai travaillé plus de 80 h par semaine. Je n’ai jamais eu un jour où j’ai pu arrêter de travailler avant minuit. Je me levais très tôt pour poursuivre les dossiers. Dans ma présidence, j’ai lu plus de 250 pages par jour. »

Le constat est implacable. Comment pourrait faire le prochain président ? Faut-il une double présidence pour alléger la charge de travail ? Quelles solutions ?

« Deux choses ont été validées par le CA de l’Absym il y a quelque temps. Je ne pouvais juste plus attendre que ces deux éléments se mettent en place. La première a été validée il y a peu : engager un directeur de l’Asbym. Un non-médecin, bilingue avec un profil de science politique ou HEC qui fait le rôle de chef de cabinet qui instruit les dossiers, qui les prépare, qui va aux réunions préparatoires à la place du médecin. Le Président-médecin va juste à la réunion finale. Il faudra aussi permettre au syndicat d’envoyer un non-médecin à certaines réunions pour représenter les médecins. Plusieurs arrêtés royaux ne permettent pas ce cas de figure. »

Vous avez un budget prévu pour un tel profil ?

« Il faut trouver la perle rare. Il nous faut trouver de l’argent pour le payer. L’Inami et le SPF santé et le ministre doivent assumer leur choix. La médecine est une enveloppe de 8 milliards d’euros et elle mérite un financement juste du syndicat....surtout quand on voit que les hôpitaux demandent de l’argent en plus pour la coordination des réseaux. Le sous-financement majeur des syndicats médicaux ne permet pas aux médecins de travailler efficacement. »

Vous aviez annoncé vouloir déléguer. Impossible ? 

«Il faut un management participatif avec un président "manageur coordinateur". Je l’avais dit quand je suis devenu président. Il faut une dizaine de coordinateurs avec des thématiques précises. J’ai voulu le lancer...mais un certain nombre d’intervenants (mutuelle, Etat...) ne veulent parler qu’avec le président. Ils ne comprennent pas cette logique de délégation. C’est insensé. Il faut aussi donner plus d’agilité à la représentation des syndicats dans certaines commissions où l’on est nommé pour 4 ans ou plus. »

Vous avez dû faire face à un manque aussi de personnes qui ne veulent pas s’investir 

« Les candidats ne se bousculent pas au portillon. Certains sujets attirent les foules comme la télémédecine...mais le financement hospitalier attire moins les foules. On sent le manque de vocation des jeunes et c’est une inquiétude pour l’avenir de la profession. C’est le meilleur moyen pour, qu’à terme, des gens qui ne connaissent pas le métier de médecin décident pour les médecins. C’est dangereux pour l’humanisation de la médecine et la qualité des soins. »

Avez-vous eu des conflits internes pendant votre présidence ?

«J’ai proposé une présidence en rupture. On est passé d’un système pyramidal à un management par la base. Certaines l’ont bien vécu, d’autres pas. Je n’ai pas eu de gens qui cherchaient à me nuire. Mais j’ai mis sur la place publique en conseil d’administration des questions tabous pour lesquelles, avant, le président décidait seul : comme l’indexation généralisée des honoraires, la juste rémunération horaire d’un médecin, la comparaison entre les différentes spécialités au niveau du salaire horaire (il y avait une frustration de certaines spécialités moins bien rémunérées), les relations avec les directions hospitalières, les pressions et le protectionnisme des directions hospitalières avec les laboratoires et l’imagerie (certains médecins sont prisonnier des directions hospitalières)... Je voulais évoquer tous ces tabous. Nous sommes à la veille d’une réforme majeure des honoraires. Nous devions donc aborder toutes ces questions et connaître la position de l’Absym. Je voulais un mandat pour négocier à travers une position du CA et pas juste la position du Président. Tout cela prend plus de temps : un spécialiste ne comprend pas toujours la réalité de terrain d’un généraliste et inversement. »

Cela a provoqué des tensions ?

« Inévitablement, il y a eu du lobbying de spécialistes ou de généralistes suivant les dossiers. C’est sain, cela prouve que la démocratie fonctionne. Chacun défend une partie de sa médecine. Les quotas (Flamands/francophones, Spécialistes/généralistes) amènent toujours les gens qui sont élus  à défendre leur quota. Alors, l’intérêt général et collectif est perdu par les intervenants. Il ne reste que le président qui est asexué et hors quota. Le président se retrouve donc parfois seul à défendre l’intérêt collectif et se bat contre les clivages dont je comprends la logique. Certains perdent  de vue l’intérêt général. J’ai donc toujours voulu réfléchir à partir de trois axes pour être le plus objectif possible : la qualité des soins, le bien-être du médecin et le résultat sur le patient.»

Vous avez connu en plus la crise sanitaire...

« Le Covid a nécessité un investissement supplémentaire pour nous tous. Par ailleurs, l’article de blog que j’ai écrit, et où j’ai eu raison, m’a amené un surcroît de médiatisation important. Cela a été difficile à vivre pour ma famille et mes enfants qui sont les enfants du docteur de la TV. Certains ont même été jusqu’à poser des questions sur la crise covid à mon épouse. Par ailleurs, nous avons aussi dû gérer le passage en budget trisannuel qui est idéal pour donner des perspectives en terme de santé publique... mais qui nous a donné plus de travail encore évidemment. Cela s’ajoute au suivi de la crise du covid, à l’avancement du dossier de la télémédecine, à la réforme des honoraires....Sans oublier, à mon niveau, évidemment, le déménagement, en pleine crise covid, du CHC où je suis président du Conseil médical »

Vous avez aussi été frappé par les inondations ? 

“Rien ne m’aura été épargné!  Mes parents ont eu 80 cm d’eau dans leur rez-de-chaussée. ”

Vous allez rester engagé ?

« Je vais rester dans les commissions où j’ai des mandats légaux qui m'empêchent d’être remplacé. Je m’investirai avec la même énergie. Notamment ce jeudi à la commission médecin-hôpitaux qui va parler du nouveau statut des assistants. J’y serai. Les assistants ont besoin de tout le soutien possible face aux hôpitaux qui tentent encore de renégocier. Ce n’est pas le moment de les lâcher. »

Votre plus belle réussite ?

« Même si les avancées ne sont pas révolutionnaires, c’est la première fois qu’une convention paritaire est signée en faveur des médecins-assistants. Je sais que ma présidence a permis ces avancées. À titre personnel, c’est l’aboutissement du dossier dont je suis le plus fier. Nous disons aux jeunes : « vous êtes importants, vous êtes l’avenir de la médecine »
Si tous les membres du Cimacs pouvaient rejoindre l’Absym dans l’avenir, je signerais à deux mains. »

Une phrase qui résume votre décision ? 

« Mardi matin, ma fille (je n’avais pas encore pu lui dire) a entendu à la radio que j’avais démissionné et elle m’a pris dans ses bras et elle m’a dit merci. »

Source: Le Spécialiste

 

De overeenkomst ten gunste van de ASO's, dat is waar ik het meest trots op ben. Wij zeggen tegen de jongeren: 'Jullie zijn belangrijk, jullie zijn de toekomst van de geneeskunde'.

Dr. Philippe Devos

Heeft u tijdens uw voorzitterschap interne conflicten gekend?

"Ik stelde een breuk in het voorzitterschap voor. We zijn overgestapt van een piramidesysteem naar een bottom-up management. Sommigen waren er blij mee, anderen niet. Niemand wou me kwaad doen. Maar ik heb wel taboevraagstukken op de publieke agenda van de raad van bestuur geplaatst, vraagstukken waarover de voorzitter vroeger alleen besliste: zoals de veralgemeende indexering van de honoraria, de billijke uurvergoeding van een arts, de vergelijking tussen de verschillende specialismen op het vlak van uurvergoeding (er was frustratie bij bepaalde minder goed betaalde specialismen), de relaties met de ziekenhuisdirectie, de druk en het protectionisme van de ziekenhuisdirectie op het vlak van laboratoria en medische beeldvorming (sommige artsen zijn gevangenen van de ziekenhuisdirectie)..."

"Ik wilde over al die taboes praten. We staan aan de vooravond van een grote tariefhervorming. Dus moesten we al deze kwesties aanpakken en het standpunt van Bvas kennen. Ik wilde een mandaat om te onderhandelen via een standpunt van de Bvas-raad en niet alleen het standpunt van de voorzitter. Dit alles vergt meer tijd: een specialist begrijpt niet altijd de realiteit van het vakgebied van een huisarts en omgekeerd."

Heeft dat enige spanning veroorzaakt?

"Het is onvermijdelijk dat er gelobbyd is door specialisten of huisartsen, afhankelijk van het onderwerp. Dat is gezond, het bewijst dat democratie werkt. Iedereen verdedigt een deel van zijn geneeskunde. De quota (Nederlands-/Franssprekenden, specialisten/huisartsen) leiden er altijd toe dat mensen die gekozen zijn hun quota verdedigen. Het algemeen en collectief belang gaat dus verloren voor de belanghebbenden. Rest alleen de voorzitter nog die aseksueel is en buiten de quota valt."

"De voorzitter staat dus soms alleen om het collectieve belang te verdedigen en vecht tegen verdeeldheid, waarvan ik de logica begrijp. Sommige mensen verliezen het algemeen belang uit het oog. Ik heb altijd in drie richtingen willen denken om zo objectief mogelijk te zijn: de zorgkwaliteit, het welzijn van de arts en het resultaat voor de patiënt."

U zat ook volop in de pandemiecrisis...

"Covid vergde een extra investering van ons allemaal. Bovendien heeft het blogartikel dat ik schreef en waarin ik gelijk kreeg (ook overgenomen door De Specialist en MediSfeer, red.), me veel extra media-aandacht opgeleverd. Dat was moeilijk voor mijn familie en mijn kinderen, kinderen van een TV-dokter. Sommigen gingen zelfs zo ver dat ze mijn vrouw vragen stelden over de covid-crisis."

"Bovendien moesten wij de overgang naar een driejarenbegroting in goede banen leiden, wat ideaal is om perspectieven te bieden op het gebied van de volksgezondheid... maar wat ons uiteraard nog meer werk opleverde. Dat komt bij de follow-up van de covid-crisis, de vooruitgang van het dossier telegeneeskunde, de hervorming van de honoraria..... Zonder, op mijn niveau natuurlijk, de verhuizing te vergeten, midden in de covid-crisis, van het ziekenhuis waar ik voorzitter ben van de medische raad."

Werd u ook getroffen door de overstromingen?

"Niets werd mij bespaard. Mijn ouders hadden 80 cm water op hun benedenverdieping."

Blijft u betrokken?

"Ik zal in de commissies blijven waar ik wettelijke mandaten heb die verhinderen dat ik word vervangen. Ik zal mezelf met dezelfde energie inzetten. In het bijzonder aanstaande donderdag bij de commissie artsen-ziekenhuizen die de nieuwe status van assistenten zal bespreken. Ik zal er zijn. De assistenten hebben alle steun nodig die ze kunnen krijgen van de ziekenhuizen die nog steeds proberen te heronderhandelen. Dit is niet het moment om ze in de steek te laten.

Uw grootste verwezenlijking?

"Ook al zijn de vorderingen niet revolutionair, toch is het de eerste keer dat een gemeenschappelijke overeenkomst ten gunste van de ASO's wordt ondertekend. Ik weet dat mijn voorzitterschap deze vooruitgang mogelijk heeft gemaakt. Persoonlijk is dit het dossier waar ik het meest trots op ben. Wij zeggen tegen de jongeren: "Jullie zijn belangrijk, jullie zijn de toekomst van de geneeskunde".
"Als alle Cimacs-leden (Franstalige tegenhanger Vaso, red.) zich in de toekomst bij het syndicaat konden aansluiten, zou ik met beide handen tekenen."

Eén zin die uw beslissing typeert?

"Op dinsdagmorgen hoorde mijn dochter (ik had het haar nog niet kunnen vertellen) op de radio dat ik ontslag had genomen en ze gaf me een knuffel en zei dank je wel."

Bron: De Specialist

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