Dr Johan Blanckaert : « Convaincre un maximum de collègues de voter »

15 mai 2023

Les administrateurs de l’ABSyM étaient rassemblés ce samedi à Anvers pour leur Assemblée générale annuelle. Il va de soi que cette assemblée était placée sous le signe des élections médicales. Découvrez ci-dessous le discours de notre président, le Dr Johan Blanckaert.

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Johan Blanckaert

Dans un avenir très proche, les élections médicales seront bien entendu organisées. Après la précampagne débutée en février, nous sommes maintenant passés à la campagne électorale proprement dite. Le groupe de travail ‘élections’ dirigé par Marc Brosens et notre responsable en communication, Peter Backx a proposé un plan en 20 points.

La campagne se déroule bien, mais franchir un palier supplémentaire est toujours possible. Nous nous trouvons aussi dans la dernière partie, quand la campagne profite également d’un aspect visuel, avec notamment des clips vidéo de nos ‘figures de proue’.

Comme vous le savez peut-être, les élections se tiennent du 6 au 26 juin. Il est donc essentiel que chacun autour de soi motive les médecins à voter. Obtenir une bonne représentativité nous est essentiel.

En 2014, 37 % des médecins sont allés voter. En 2018, le taux de participation était historiquement bas à 24 % et nous visons maintenant une représentativité moyenne pour des élections qui ne sont pas obligatoires. Nous fixons nos ambitions à au moins 40 %.

Pour ce faire, dans la dernière ligne droite, nous devons mettre tout en œuvre pour motiver chacun à faire entendre effectivement sa voix. Ne supposez pas que chaque collègue votera spontanément. Nos concurrents feront tout leur possible pour nous souffler nos électeurs. Bon nombre de collègues n’ont pas non plus conscience de la valeur de leur vote. Parlez-leur et persuadez-les de voter. Ces cinq minutes d’action signifient énormément pour notre syndicat. Ne pas aller voter équivaut à donner raison au gouvernement.

Ne supposez pas que chaque collègue votera spontanément.

Dr. Johan Blanckaert
Président ABSyM

Procédure de vote entièrement numérique

Cette année, la procédure de vote est entièrement numérique, via EID, itsme, ou les codes pour se connecter à MyInami. Espérons que cette procédure numérique encouragera un nombre maximum de collègues à exprimer leur vote. De préférence en faveur de l’ABSyM, bien évidemment. La capacité de l’ABSyM-BVAS à agir à l’avenir dépend entièrement du résultat de l’élection. 

Nous devons également pouvoir convaincre les généralistes que le malaise actuel dans la pratique générale est en grande partie imputable à l’hégémonie de l’AADM. Il faut absolument mettre un terme à la dépersonnalisation de la relation médecin-patient. Le gouvernement et nos ‘concullègues syndicats’ préféreraient éviter.

Le fait que le médecin reste en tête de liste des professions dans lesquelles les gens ont le plus confiance est une épine dans le pied des politiques et des mutuelles. Ne permettons jamais que ce lien personnel avec nos patients soit abandonné ou minimisé. Nous sommes à cet égard privilégiés. Mieux encore, nous devons chérir et valoriser autant que possible ce lien personnel avec le patient. Si nous y renonçons, il ne faudra pas longtemps avant que le pharmacien vienne combler le vide laissé. Le concept de pharmacien de famille commence à gagner en popularité, alors que le terme de médecin de famille est l’objet d’un travail de sape.

De nombreux dossiers ont été lancés

Entre-temps, durant cette première année de mon mandat, de nombreux dossiers ont été lancés, certains sont en partie terminés, d’autres en partie gelés. Nous n’étions encore que le 29 juillet quand le ministre est arrivé avec un AR relatif à la compensation de la vaccination Covid par le pharmacien, l’infirmière et le médecin, un AR entré en vigueur le 18 juillet. Nota bene, le jour où une procédure de vote écrite a commencé.

Le ministre n’a même pas pris la peine d’attendre le vote. En septembre, de nouveau la même histoire, l’ABSyM a dû mettre en garde que le ministre Vandenbroucke risquait de franchir la ligne rouge avec des dispositions unilatérales sur les suppléments d’honoraires. Un communiqué de presse visant à l’avertir et à l’arrêter s’est avéré insuffisant, puisque le ministre fit approuver par le conseil des ministres une loi portant des diverses dispositions qui, « unilatéralement et contrairement à tous les engagements », touchait aux suppléments d’honoraires.

Alors que les autres syndicats restaient les bras croisés, nous avons obtenu des concessions de la part du ministre grâce à des actions concrètes et à notre audace de nous opposer.

Dr Johan Blanckaert
PrésidentABSyM

Une meilleure définition d'un supplémént d'honoraires

La loi portant des diverses dispositions a été publiée au Moniteur début décembre et nous avions 14 jours pour élaborer une contre-offensive. La seule action possible à la disposition de l’ABSyM était d’activer l’article 8.4.1. Par conséquent, une médico-mut extraordinaire a été convoquée le 9 janvier. Lors de cette réunion nocturne, la délégation de l’ABSyM a obtenu d’importantes concessions de la part du ministre. Alors que les autres syndicats restaient les bras croisés, nous avons obtenu des concessions de la part du ministre grâce à des actions concrètes et à notre audace de nous opposer. Il y aura une meilleure définition de ce qui constitue réellement un supplément d’honoraires. Et le groupe de patients vulnérables sera mieux délimité.

Nous avons également négocié que le paragraphe 3 de l’article 155, qui détermine les coûts directs et indirects de la rétrocession, soit clarifié une fois pour toutes. Nous attendons un résultat à ces 3 dossiers en 2023. Il est crucial d’examiner toutes les réformes dans leur contexte. Commencer à bricoler avec les suppléments sans également réformer la nomenclature et le financement des hôpitaux est impossible. Ces trois chantiers sont intrinsèquement liés et doivent donc être traités ensemble.

Nous préconisons par exemple que tous les coûts associés à l’exécution d’actes de la nomenclature soient comptabilisés comme coûts de fonctionnement, y compris ceux cachés dans le budget des moyens financiers (BMF) de l’hôpital. Un groupe de travail de la KU Leuven calcule actuellement ce que cela signifierait en termes concrets. Il est impossible d’avancer tant que ces chiffres ne sont pas connus. En effet, les médecins sont attachés aux soins de santé tout au long de leur carrière, un ministre, 5 ans seulement.

Maintien du droit des médecins à déterminer leurs honoraires

Nous pouvons également classer ces dossiers sous la rubrique « Maintien du droit des médecins à déterminer leurs honoraires dans un modèle avec rémunération par prestation ». un composant important de l'ADN de l'ABSyM-BVAS.

Pendant ce temps, le gouvernement n’est pas resté les bras croisés. Des dossiers importants, comme à quels prestataires de soins le patient peut donner accès à son dossier médical, ont été préparés, suivis et mis à jour par les représentants de l’ABSyM. 68 % des Belges veulent choisir à qui ils donnent accès à leurs données médicales. Un message sans équivoque que le gouvernement n’a « malgré tout » pas compris. Un exemple typique de la façon dont le ministre dirige les médecins et leur fait la leçon depuis sa tour d’ivoire. Un sommet a été atteint dans l’émission d’entretien « Met 4 aan Tafel » de Gert Verhulst, quand la généraliste Sophie Lemmens a remis le ministre à sa place en disant « Je sais quand même bien de quoi je parle. C’est mon quotidien. »

Permettez-moi d'énumérer encore quelques dossiers importants dans lesquels l'ABSyM est activement impliquée

  • le report des coopérations fonctionnelles des postes de garde
  • le new deal pour les médecins généralistes.
  • l’augmentation de l’indemnité de permanence
  • non au devoir d’acceptation
  • non au docteur bashing
  • augmentation de la consultation à un minimum de 30 €
  • non à l’extension de la vaccination par les pharmaciens
  • s’attaquer aux agressions contre les prestataires de soins
  • amélioration du statut des MGF 
  • réforme de la nomenclature

Pas le moment de nous reposer sur nos lauriers

Chers collègues et amis. Aujourd’hui, ce n’est pas le moment de nous reposer sur nos lauriers. Aujourd’hui, nous devons donner un nouveau coup d’accélérateur pour nous assurer la victoire électorale escomptée.

Votre avenir et celui de la jeune génération de médecins en dépendent. Dans les 3 prochaines semaines, convainquons tous les médecins de donner leur voix à l’ABSyM.

Pour l’exprimer en termes marketing : « Never stop pitching that ABSyM is good for you. » (N’ayez ce cesse de répéter que l’ABSyM est là pour les soutenir)

À propos de l'ABSYM

Nous défendons une médecine libre avec un modèle de rémunération à l'acte, complétée par des forfaits.

Par exemple, en médecine générale, nous défendons toutes les formes de pratique et pas seulement les pratiques de groupe multidisciplinaires comme nos concurrents.

Le médecin généraliste solo doit pouvoir garder sa place.

En ce qui concerne les spécialistes, nous défendons tous les spécialistes y compris ceux qui exercent en dehors de l'hôpital.