Coûts de la vaccination à l’hôpital: le CFEH demande 31,38 euros par vaccin et 108 euros /heure par médecin

19 février 2021

Le Conseil fédéral des établissements hospitaliers (CFEH) travaille sur une note pour objectiver les coûts de la vaccination à l’hôpital. Le Spécialiste a pu lire ce projet d’avis du CFEH qui détaille les demandes du secteur. Le ministre fédéral de la santé devra évidemment trancher. 
 

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Le Conseil fédéral des établissements hospitaliers (CFEH) travaille sur une note pour objectiver les coûts de la vaccination à l’hôpital. Le Spécialiste a pu lire ce projet d’avis du CFEH qui détaille les demandes du secteur. Le ministre fédéral de la santé devra évidemment trancher. 

 

Depuis la fin de l’année 2020, les hôpitaux, d’abord les HUB et puis les autres, se sont penchés sur la problématique du coût de la mise sur pied de la vaccination. Le Conseil fédéral des établissements hospitaliers (CFEH) a répondu à la demande d’avis du ministre Vandenbroucke « concernant la détermination des coûts liés à la vaccination des collaborateurs hospitaliers. » 
Le Spécialiste a pu lire ce projet d’avis du CFEH qui détaille les demandes du secteur. « Le coût forfaitaire total demandé s’élève à la somme de 26,38 euros (frais de personnel) à laquelle on ajoute 5 euros (frais divers)... soit 31,38 euros/vaccin. 

 

À cela s’ajoutent les coûts liés à la prise en charge du vaccin dans les officines hospitalières telle que décrite dans le précédent avis du CFEH sur le financement des hôpitaux HUB . Le vaccin est, lui, payé par le SPF santé publique.

 

108 euros /heure par médecin

Aujourd’hui, «cette note doit encore être approuvée par la plénière du CFEH et évidemment le ministre fédéral de la santé en fera ce qu’il veut » nous dit cette source proche du dossier qui ajoute : « En ce qui concerne la mise à disposition du médecin dans la ligne de vaccination, on se base sur une rétribution compensatoire forfaitaire de 108 euros/heure. Ce n’est toutefois pas gagné. »

Un financement indispensable

De son côté, Benoît Libert, directeur général du CHU UCL Namur, précise que « les hôpitaux, par les pharmaciens en amont notamment (préparer les doses...) s'investissent dans la vaccination. On a une revendication pour qu’il y ait une prise en compte des coûts. C’est une demande légitime. On est au service de la population sans idée mercantile, mais les coûts ne sont pas anodins. »

Ce dossier est actuellement en discussion. A ce jour, les revendications des hôpitaux ne sont pas encore rencontrées : « Il y a un besoin de financement. Derrière cette vaccination, on ne se rend pas toujours compte du côté des autorités ou du grand public, qu’il y a un important travail logistique et humain. Surtout qu’il va y avoir plusieurs vaccins avec des protocoles différents. Si conceptuellement, cela peut paraître simple, pratiquement cela ne l’est pas. Sur le site de Godinne dans le personnel de première ligne, hors hospitalier, on va vacciner plus de 4500 personnes. »

 

Tenir son budget

« Pour l’instant, tous ces aspects financiers restent très compliqués. On reste toujours avec des éléments sous réserve de confirmation. On doit donc engager des montants importants avec des échéances. Pour 2021, on doit construire des budgets, mais avec de nombreuses inconnues comme celles des coûts liés à la vaccination, mais aussi d’autres. On est donc parti du budget 2019, avec plusieurs hypothèses comme,notamment, une autre vague covid . » Benoît Libert donne un exemple : “ Nous n'avons aucune certitude que l’on aura une indemnisation pour les premiers mois de 2021 alors que notre activité est toujours en phase 1B. On ne peut pas oublier que le secteur des hôpitaux possède peu de marge. On sait que quand on fait 1% de marge, on est dans les bons...mais 1% de marge, cela représente quelques équivalents temps plein en plus ou en moins, des refinancements ou pas...tout se tient. En plus, on nous dit qu’il n’y aura pas de régularisation avant 2023, cela veut dire que l’on restera pendant 2 ans avec des incertitudes financières dans des bilans qui représentent des centaines de milliers d’euros.

De son côté, Paul D’Ottrepe, directeur général de la Clinique Saint-Luc à Bouge, et président de l’ABDH, espère que le bon sens prévaudra : « Globalement, mon sentiment est que si les calculs sont bien faits, les hôpitaux ne perdront pas d’argent. Aujourd’hui, dans mon hôpital, 83% du personnel  est demandeur de vaccination. Nous sommes très bien avancé pour les 1ère doses et commençons cette semaine les 2eme doses ». Le système fonctionne globalement bien. On voit que le personnel est satisfait. »

 

Source: Le Spécialiste©

 

 

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