Comparer le chiffre d'affaires brut des médecins avec le salaire brut du Premier ministre, c’est comme comparer des pommes et des poires

27 août 2024

L’ABSyM ne comprend pas la comparaison faite dans De Standaard d’hier entre le revenu brut des médecins et le salaire brut du Premier ministre. Cette comparaison n’a aucun sens.

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Pour obtenir le revenu brut du médecin, De Standaard divise les dépenses par discipline médicale par le nombre de médecins qui exercent cette discipline. Il s’agit-là d’une approche plutôt simpliste.

Le résultat d'un tel calcul peut tout au plus refléter le chiffre d'affaires brut. Après déduction des retenues de l’hôpital, de toutes sortes de frais (personnel, infrastructure, matériel) et des impôts, un médecin perçoit en moyenne un quart de ce revenu que l’on peut considérer comme net.

Certains spécialistes se font prélever jusqu'à 80 % de leurs honoraires par l'hôpital. Les médecins spécialistes ne peuvent commencer leur carrière qu’après l’âge de trente ans, parfois même plus tard. Comme indépendants, ils doivent se constituer leur propre pension, n’ont droit ni aux prestations d’incapacité de travail ni aux indemnités de chômage.

De nombreux médecins doivent investir de manière conséquente pour créer leur cabinet. En outre, une assurance responsabilité civile coûteuse est indispensable car, contrairement au Premier ministre, les médecins peuvent être tenus personnellement responsables des erreurs. De nombreux médecins indépendants emploient également du personnel qu’ils financent par leurs propres ressources.

L’article de De Standaard compare des pommes et des poires. En plus de son salaire, un Premier ministre bénéficie d'avantages supplémentaires comme un chauffeur avec une voiture, une résidence officielle, une augmentation de salaire avec l'ancienneté, une pension généreuse et des indemnités de retraite.

Par ailleurs depuis des années, l’ABSyM est favorable à une réforme de la nomenclature des médecins et y travaille activement. Cette réforme entraînera des modifications dans les tarifs des disciplines médicales afin qu'il y ait plus d'équité entre les différentes disciplines.  A condition bien entendu que les acteurs de ce débat, à savoir les médecins, soient écoutés.

Il n'y a pas de « surplus » dans la catégorie des honoraires des médecins, comme tente de nous le faire croire De Standaard. Au contraire, année après année, le monde médical doit faire face à un budget inférieur à celui qui devrait correspondre à la demande de plus en plus croissante de soins.  Confondre le montant de la facture des soins médicaux avec le revenu net du médecin ne reflète pas la réalité.

Dr Johan Blanckaert,
Président ABSyM

À propos de l'ABSYM

Nous défendons une médecine libre avec un modèle de rémunération à l'acte, complétée par des forfaits.
Par exemple, en médecine générale, nous défendons toutes les formes de pratique et pas seulement les pratiques de groupe multidisciplinaires comme nos concurrents.

Le médecin généraliste solo doit pouvoir garder sa place.

En ce qui concerne les spécialistes, nous défendons tous les spécialistes y compris ceux qui exercent en dehors de l'hôpital.