Communiqué de presse SPF Santé publique: "Les patients atteints d’une affection chronique auront bientôt un 'pharmacien de référence'"
BRUXELLES, 15/03/2017- Maggie De Block, ministre des Affaires sociales et de la Santé publique, l’Association Pharmaceutique Belge et l’Office des Pharmacies Coopératives de Belgique ont signé aujourd’hui un cadre pluriannuel concernant le rôle du pharmacien d'officine en matière de soins aux patients. Les mesures reprises dans ce cadre permettront d'améliorer davantage la qualité des soins pharmaceutiques proposés aux patients. Pour ce faire, le concept de « pharmacien de référence » sera notamment introduit. Autre point important : l'adaptation des règles de répartition des pharmacies d'officine.
La ministre De Block : « Grâce aux accords conclus dans ce cadre, nous renforçons le rôle du pharmacien d'officine en tant que prestataire de soins de première ligne, proche du patient. En tant qu'expert du médicament, le pharmacien possède les clés pour dispenser des soins pharmaceutiques de qualité : il est en mesure d'accompagner les patients en vue d’une utilisation correcte et efficace des médicaments, il peut donner des conseils, stimuler l'observance thérapeutique, etc. Il contribue ainsi à la santé et à la qualité de vie des patients. »
Consultez le texte intégrale du cadre pluriannuel en cliquant sur ce lien.
Ces derniers mois, la ministre De Block, l’Association Pharmaceutique Belge (APB) et l’Office des Pharmacies Coopératives de Belgique (OPHACO) ont travaillé à une série de mesures visant à améliorer la qualité et l'accessibilité des soins pharmaceutiques pour le patient. Le rôle du pharmacien d'officine est renforcé en tant que prestataire de soins de première ligne. Les pharmaciens prêteront une plus grande attention à l'accompagnement des patients au niveau de la médication, l'éducation à la santé et la prévention, ainsi qu’à la collaboration interdisciplinaire avec le médecin de famille et les autres prestataires, l'observance thérapeutique, etc.
Le pharmacien de référence
En outre, le concept de « pharmacien de référence » sera introduit par analogie avec le médecin de famille. Grâce à la vue globale qu’il a des patients, le pharmacien de référence pourra mieux adapter ses conseils à leurs besoins individuels. Les premiers bénéficiaires de ses services seront les patients chroniques ainsi que les patients atteints du diabète de type 2 inclus dans un pré-trajet diabète. Différents prestataires de soins sont impliqués dans le traitement et le suivi de ces patients, qui sont souvent polymédiqués. Une collaboration intégrée entre prestataires des soins est donc primordiale pour garantir la qualité des soins.
La ministre De Block : « Aujourd'hui, dans la pratique, de nombreux pharmaciens remplissent déjà ce rôle de « pharmacien de référence », surtout pour les patients chroniques. En introduisant officiellement ce terme, nous voulons accentuer ce rôle. Nous soulignons ainsi le fait qu'il s'agit d'un engagement de longue durée impliquant une relation thérapeutique durable entre le pharmacien et son patient. »
Par ailleurs, des mesures supplémentaires sont prévues pour améliorer la qualité des préparations magistrales. L’APB et l’Ophaco sont en train d'élaborer un système d'autocontrôle et les préparations magistrales pourront être sous-traitées à des pharmaciens d'officine spécialisés en la matière.
Les professions des soins de santé
Le renforcement du rôle du pharmacien d'officine en tant que prestataire de soins de première ligne sera pleinement intégré dans la réforme de la loi relative à l'exercice des professions des soins de santé (LEPSS), c’est-à-dire l'ancien AR n° 78. Le titre professionnel de pharmacien d'officine y sera reconnu officiellement. Cela permettra de fixer certains critères, entre autres, au niveau du diplôme requis et de la formation continue. Et cela permettra d’encore mieux garantir aux patients la qualité des soins pharmaceutiques dispensés par les pharmaciens d'officine.
Par ailleurs, un organe consultatif fédéral des pharmaciens sera créé au sein du futur Conseil des professions des soins de santé. Composé de représentants des universités et des organisations professionnelles, cet organe consultatif pourra se prononcer notamment sur le contenu concret à donner aux « soins pharmaceutiques », les missions et responsabilités des pharmaciens, le développement des titres professionnels particuliers pour les pharmaciens, etc.
Le cadre pluriannuel contient également des accords visant à revaloriser financièrement la fonction de prestataire de soins assurée par le pharmacien d'officine. Pour ce faire, une réaffectation des honoraires existants est prévue, et ce, sans incidence budgétaire : alors que leur rémunération actuelle est basée sur la délivrance de médicaments, les pharmaciens d'officine seront surtout rémunérés à l'avenir pour la dispensation de soins pharmaceutiques de qualité.
Une répartition équilibrée
Outre l'amélioration de la qualité, le cadre pluriannuel vise aussi à améliorer l'accessibilité des soins pharmaceutiques. Chaque citoyen a le droit de bénéficier de soins pharmaceutiques de qualité près de chez lui. En ce moment, le nombre de pharmacies est très élevé dans notre pays – 45 pour 100.000 habitants, contre 35 en France, 26 en Allemagne et 12 aux Pays-Bas – et leur répartition n'est pas non plus très équilibrée : il y a une surconcentration dans les villes, tandis que certaines régions rurales sont confrontées à une pénurie. Les nouvelles règles de répartition visent à stimuler les fusions et les collaborations tout en créant un meilleur équilibre sur le territoire.
Réforme du service de garde
Une autre mesure qui améliorera l'accessibilité des soins pharmaceutiques, c’est la réforme du service de garde. Dorénavant, les informations relatives aux services de garde seront disponibles en permanence sur le site www.pharmacie.be et seront intégrées ultérieurement au service gratuit du système 1733.
De plus, lors de la garde, les pharmaciens d'officine ne factureront plus d'honoraires de garde aux patients pour des médicaments prescrits par un médecin, sauf s'il ne s'agit visiblement pas d'un cas urgent. Pour les gardes de nuit (de 22h à 8h du matin), les pharmaciens d’officine recevront des honoraires de disponibilité.
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