COMMUNIQUE DE PRESSE: L’ABSyM comprend le report supplémentaire des soins non urgents mais elle tient à mettre en garde contre les risques graves pour la santé.

17 avril 2020

Le conseil de sécurité a décidé de prolonger l’application du report des soins non urgents et non essentiels.  L’ABSyM comprend cette décision : la reprise de ces soins est moins facile à organiser que la réouverture des magasins de bricolage. Cependant, ce report est une menace sérieuse pour la santé et qui nécessite des solutions immédiates.  En attendant, l’ABSyM propose d’introduire les téléconsultations pour tout le monde et ce, dans les plus brefs délais.
 

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Le conseil de sécurité a décidé de prolonger l’application du report des soins non urgents et non essentiels.  L’ABSyM comprend cette décision : la reprise de ces soins est moins facile à organiser que la réouverture des magasins de bricolage. Cependant, ce report est une menace sérieuse pour la santé et qui nécessite des solutions immédiates.  En attendant, l’ABSyM propose d’introduire les téléconsultations pour tout le monde et ce, dans les plus brefs délais.

 

Bruxelles, le 17 avril 2020.

 

Le SPF santé publique nous a transmis un courrier (cliquez ici pour le télécharger) dans lequel il rappelle aux prestataires que le plan d’urgence hospitalier et un confinement sévère sont toujours d’application.

 

Que ce soit en intra ou en extra-hospitalier, le SPF santé publique nous rappelle que seules les activités essentielles sont autorisées. 

 

Ainsi, il est précisé dans ce courrier ce qu’il faut entendre par activité essentielle, ce qui pourra aider certains prestataires et hôpitaux à adapter leur offre actuelle. Des contrôles seront par ailleurs effectués, entre autres via la tarification.

 

Il est également rappelé que les prestataires travaillant dans un hôpital, même à temps très partiel, doivent se tenir en permanence pleinement disponibles en cas de rappel par la direction médicale.

 

Le maintien de ces mesures est justifié par deux choses :

  • La situation est toujours critique dans de nombreux hôpitaux, la situation dans les maisons de repos ne permet pas avec certitude d’espérer une amélioration d’ici le prochain conseil national de sécurité et enfin, les soins intensifs ont dû sortir de leurs murs habituels pour arriver à ne pas être saturés. Nous ne sommes pas encore dans une situation normale.
  • Le manque de matériel de protection individuelle que ce soit pour les médecins, les autres prestataires de soins ou les patients ne permet pas de garantir une reprise complète de toute la médecine en totale sécurité.

 

L’ABSYM partage cette analyse.

 

Toutefois, il est clair que l’absence de consultations physiques non urgentes pose des problèmes. La population ne vient plus voir le médecin pour des choses graves comme des alertes cardiaques, des petits AVC, des masses palpables dans un sein, etc.  Et la médecine générale se plaint d’avoir parfois des difficultés à obtenir un avis du spécialiste habituel du patient concernant ses maladies chroniques.

 

Résultat, les choses s’aggravent au sein des foyers et il y a un risque pour que malheureusement , le jour où ils viendront consulter, ce soit déjà trop tard pour certains d’entre eux. Cela a malheureusement été décrit par le passé dans d’autres pandémies ou catastrophes.

 

Une étude de l’UZA sur le report de soins non covid (cliquer ici pour la télécharger) montre que :

  • 52% des sondés pensent qu’il n’est pas possible actuellement de consulter un médecin pour quelque raison que ce soit.
  • au moment du sondage, 23% des sondés déclaraient avoir un problème de santé non covid pour lequel, en temps normal, ils se seraient rendus chez le médecin. Dans les circonstances actuelles, aucun de ces 23% n’a contacté un médecin, pas même par téléphone.
  • Dans les motifs pour lesquels ils n’ont pas contacté le médecin, pas même par téléphone :
    • 40% pensent que les médecins sont débordés et qu’il faut ne pas les déranger.
    • 23% ont peur d’attraper le virus en se rendant chez le médecin. Ce chiffre de 23% correspond avec d’autres observations faites à Taiwan lors de l’épidémie SARS au début des années 2000. 

 

 

Actuellement, en dehors des médecins des soins intensifs, nombreux médecins ne sont pas débordés. Nombreux sont ceux qui ont du temps pour de la téléconsultation. Et on n’attrape pas le coronavirus en téléconsultation.

 

  • J’invite donc la communauté médicale et également les directions hospitalières à tout mettre en œuvre pour universaliser la téléconsultation le plus rapidement possible.

 

Certaines pathologies par contre nécessitent un examen physique du médecin, un acte invasif ou des examens complémentaires. Il va falloir progressivement remettre en route ces examens et ces actes.

 

Mais bien sûr, et nous le répétons, il y va de notre devoir de s’assurer qu’aucun patient non Covid ne soit contaminé durant ses soins.

 

La remise en route totale d’une médecine non téléphonique devra être progressive, par strates, coordonnée sur le pays, avec une livraison assurée de matériel de protection puisque telle est la priorité absolue en période pandémique.

 

La société scientifique de médecine générale SSMG ainsi que l’ABSYM ont demandé depuis début avril qu’on soit attentif à ces reports de soins et qu’on réfléchisse à une remise en route rapide, progressive et sécuritaire.

 

Nous comprenons que cette remise en route, nécessitant du matériel sous tension (masque), est moins simple à organiser que l’ouverture d’un magasin de bricolage et doit encore attendre mais le report de soins est une menace sérieuse pour laquelle il faut trouver des solutions sans plus tarder.

 

Nous avons appris qu’un vaste travail de remise en route va être entamé au sein du SPF santé publique avec la participation active des acteurs de terrain. Nous espérons que ce travail veillera à impliquer les représentants des différents métiers médicaux de terrain et en particulier, l’ABSYM.

 

Nous espérons vraiment que ce travail pourra être adéquatement réalisé par rapport à nos réalités, rapidement achevé, que les moyens de protection seront présents en suffisance et que ces soins dangereusement reportés pourront être pris en charge dans un délai le plus proche possible.

 

La santé de nos patients en dépend.

 

Dr Philippe Devos,

Président

 

À propos de l'ABSYM

Nous défendons une médecine libre avec un modèle de rémunération à l'acte, complétée par des forfaits.
Par exemple, en médecine générale, nous défendons toutes les formes de pratique et pas seulement les pratiques de groupe multidisciplinaires comme nos concurrents.

Le médecin généraliste solo doit pouvoir garder sa place.

En ce qui concerne les spécialistes, nous défendons tous les spécialistes y compris ceux qui exercent en dehors de l'hôpital.