Communiqué de presse: Consultation gratuite chez le médecin généraliste? Démagogie socialiste!

19 février 2019

 
L’ABSyM ne peut souffrir les propositions populistes du sp.a et du PS requérant la gratuité totale pour une visite chez le médecin généraliste. Le seuil atteint pour se rendre chez un médecin généraliste est déjà particulièrement bas à l’heure actuelle.

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Bruxelles, le 19 février 2019

 

L’ABSyM ne peut souffrir les propositions populistes du sp.a et du PS requérant la gratuité totale pour une visite chez le médecin généraliste. Le seuil atteint pour se rendre chez un médecin généraliste est déjà particulièrement bas à l’heure actuelle. Les bénéficiaires de l’intervention majorée ne paient qu’1 euro de ticket modérateur.

 

Si cela ne tenait qu’aux socialistes, on pourrait tous consulter son médecin traitant gratuitement. Lors d’un congrès électoral qui a eu lieu samedi dernier, le sp.a a lancé sa proposition ‘Go Left’, impliquant la gratuité des visites chez le médecin généraliste pour tout le monde. Le PS a également inscrit la consultation gratuite chez le médecin généraliste dans son programme. Pour le justifier, ils s’appuient à tort et à travers sur une étude européenne datant de 2014[1] qui démontrerait que 900 000 Belges (soit 1 Belge sur 12 à 13) reportent annuellement une visite chez le médecin généraliste et ce, pour des raisons financières. L’ABSyM ose mettre en doute ce chiffre élevé[2] et demande une étude objective en la matière.

 

L’ABSyM tient à souligner que le montant du seuil pour une visite chez le médecin généraliste est déjà purement symbolique pour les patients les plus démunis. Si ces patients disposent d’un dossier médical global (DMG) chez leur généraliste, ils ne paient actuellement qu’1 euro de ticket modérateur. S’ils n’ont pas de DMG, le montant de la consultation est d’1,5 euro. Mais le sp.a et le PS font comme s’ils n’étaient pas au courant de cette mesure sociale.

 

Dans le communiqué de presse relatif au projet ‘Go Left’, seules les informations suivantes sont curieusement indiquées : « Actuellement, vous payez 6 euros de ticket modérateur chez votre médecin. Nous vous proposons de supprimer également ces 6 euros pour rendre les soins accessibles ». Dans sa communication, le parti ne fait nulle part mention des montants d’1 ou 1,5 euro. Remarquable illustration de malhonnêteté intellectuelle. Le montant de 6 euros représente en effet le ticket modérateur (maximal) sur une consultation chez le médecin généraliste pour les bénéficiaires ordinaires, à savoir ceux qui ne bénéficient pas du régime préférentiel et ne disposent pas de DMG. Si toutefois le bénéficiaire ordinaire en dispose, le montant du ticket modérateur est alors de 4 euros.

 

Si les patients reportent éventuellement une consultation chez le médecin généraliste, cela n’est pas dû à ce que leur coûte la consultation en elle-même mais probablement plutôt aux frais induits par l’achat de médicaments ou parfois aux coûts liés aux examens complémentaires qu’ils s’attendent à ce que le médecin prescrive.

 

L’ABSyM ne voit aucune raison de supprimer le ticket modérateur chez le médecin généraliste. Si l’on veut s’attaquer à la cause sous-jacente de l’éventuel ajournement d’une consultation, il faudrait tout bonnement procéder à une injection budgétaire substantielle dans les soins de santé.

 

Ce point ne devrait-il pas figurer dans les memoranda politiques de ces partis que l’on trouve un peu partout ?

 

Dr Marc MOENS

Président 

 

[1] L’étude QUALICOPC: Quality and costs of primary care in Europe, avec pour chercheurs responsables belges, les Prof. Sara Willems et Jan De Maeseneer, UGent.

[2] Les chiffres varient déjà en fonction du public de lecteurs auquel les mêmes Prof. Sara Willems et Jan De Maeseneer s’adressent: 8,6% dans la presse (ex. Knack du 07/08/14) et 6,1% dans une étude (https://steunpuntwvg.be/images/rapporten-en-werknotas/vlaamse-prioritaire-thema2019s-met-betrekking-tot-eerstelijnsgezondheidszorg-focus-op-de-vlaamse-huisartsgeneeskunde).

 

 

 

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