Communiqué de l'ABSyM: Les effets pervers du tiers payant

10 juin 2015

Il ne faut pas confondre tiers payant (TP) et capitation. Cette dernière représente la médecine à l’abonnement, telle qu’elle existe dans les pays du Nord de l’Europe (Angleterre, Pays-Bas, pays nordiques). Elle a aussi de nombreux effets pervers dont nous reparlerons car l’inflation des dépenses dues au TP obligatoire (TPO) pourrait y mener.

Bruxelles, le 10 juin 2015

 

Il ne faut pas confondre tiers payant (TP) et capitation. Cette dernière représente la médecine à l’abonnement, telle qu’elle existe dans les pays du Nord de l’Europe (Angleterre, Pays-Bas, pays nordiques). Elle a aussi de nombreux effets pervers dont nous reparlerons car l’inflation des dépenses dues au TP obligatoire (TPO) pourrait y mener.

 

Quand je parle d’effets pervers du TP, je pense au TPO et surtout au TPO généralisé. Cette situation existe en Allemagne pour la médecine générale.

 

Les patients reçoivent de leur caisse une fiche qu’ils confient au médecin généraliste (MG) de leur choix et qui est valable pour six mois. Les médecins y notent toutes les prestations effectuées. L’accès au médecin est gratuit. Le médecin note sur la fiche les consultations du patient et les actes techniques effectués. Ils sont nombreux, plus ou moins sous-traités. Le médecin ignore, au moment où il effectue la consultation l’honoraire, qui y sera dévolu. L’ensemble des consultations de tous les MG du pays fait partie d’une enveloppe. Le prix de l’acte dépend donc du nombre de consultations. Comme chaque médecin ignore ce que fera son voisin, il a intérêt à multiplier les actes et pour en faire davantage, à déléguer le maximum de tâches.

 

C’est exactement l’inverse que nous avons développé en Belgique : en revalorisant l’acte, nous avons permis au MG de consacrer du temps et de l’attention au patient. En fait, nous avons remplacé la quantité par la qualité. Il serait absurde de faire le chemin inverse en entrant dans la généralisation du TP.

 

Au fait, savez-vous quel est le nombre moyen de fois qu’un patient européen consulte son médecin généraliste par an ? … deux fois, et combien de fois le fait le patient allemand ?  … douze fois, soit six fois plus !

 

Voulons-nous, à l’instar des Allemands, un honoraire flottant en fonction du nombre global accompli ? Voulons-nous un honoraire à la baisse dans un budget fermé ou passer à la capitation ? Ne serait-il pas temps de donner un coup d’arrêt à cette évolution ?

 

Docteur Roland LEMYE

 

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