Communiqué de l'ABSyM : Le budget des soins de santé concocté par les mutuelles

7 octobre 2014

Dans un contexte économique en crise et un contexte budgétaire difficile, les médecins ne refusent pas de prendre leur responsabilité même si depuis le début de la crise, ils représentent avec l’industrie du médicament et parfois les hôpitaux, les seuls postes invités à cracher au bassinet. Les hôpitaux se rattrapent de toute façon en ponctionnant davantage les honoraires médicaux.

Dans un contexte économique en crise et un contexte budgétaire difficile, les médecins ne refusent pas de prendre leur responsabilité même si depuis le début de la crise, ils représentent avec l’industrie du médicament et parfois les hôpitaux, les seuls postes invités à cracher au bassinet. Les hôpitaux se rattrapent de toute façon en ponctionnant davantage les honoraires médicaux.

 

Le budget proposé était cependant inacceptable pour les prestataires de soins (sauf ceux qui ont été épargnés en vertu du principe qu’il faut diviser pour régner) parce que, d’une part, il a été préparé unilatéralement par les mutuelles alors qu’officiellement, les soins de santé fonctionnent dans un système de négociations qui se traduit par des accords et des conventions. Les prestataires découvrent la proposition de budget en séance (sauf les médecins qui l’ont reçue deux jours avant à titre confidentiel !) et ont juste le droit de l’approuver ou de la refuser mais pas de l’amender. D’autre part, ces mêmes mutuelles en profitent pour bouleverser le système de soins (ce qu’elles appellent des mesures structurelles) et pour s’octroyer davantage de pouvoir.

 

Certains trouveront logique qu’elles aient un poids accru pour maîtriser les dépenses mais cette maîtrise ne se fait bien sûr pas à leur détriment. Elles réclameront sans doute davantage de frais administratifs pour remplir les nouveaux rôles qu’elles s’attribuent.

 

Leur logique voudrait qu’elles s’abstiennent dans le cadre de la maîtrise des dépenses de toute mesure susceptible de les augmenter en déresponsabilisant les acteurs. Or, c’est bien ce qu’elles font. Le livre blanc de l’INAMI, reçu en même temps que le budget et subissant la même influence de la part des organismes assureurs, met en tête des priorités la généralisation du tiers payant pour tous. La justification est d’augmenter l’accessibilité. Or, les mesures de maîtrise de dépenses qu’elles veulent prendre orientent tout droit les soins de santé vers le rationnement comme c’est le cas en Angleterre où les patients de plus de 65 ans n’ont plus droit à la dialyse.

 

A quoi servira donc une accessibilité accrue à des soins qui ne sont pas accessibles ?

 

Dr Roland Lemye

Président de l’ABSyM

 

Pour plus d’informations sur ce communiqué de presse, veuillez contacter:

David Desmet, responsable de la communication de l’ABSyM, attaché du Président

david.desmet@absym-bvas.be, 0491/233.000

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