Communiqué de l'ABSyM : Conclusions des Tables Rondes sur la garde en médecine générale

24 septembre 2013

La conception du système de garde en médecine générale est  en train de se transformer de fond en comble. Les changements n’ont pas commencé aujourd’hui. Déjà, l’implication des cercles, l’installation des postes de garde, ont bouleversé la situation.

La conception du système de garde en médecine générale est  en train de se transformer de fond en comble. Les changements n’ont pas commencé aujourd’hui. Déjà, l’implication des cercles, l’installation des postes de garde, ont bouleversé la situation.

 

L’efficacité de ces postes là où ils existent, surtout sur des grands territoires, a déjà permis de diminuer de manière importante le nombre minimal de médecins généralistes de garde. Si dans l’ensemble les expériences nouvelles ont été positives, d’autres comme le Tiers-Payant en garde, ont amené leur cohorte d’effets pervers dont le report de soins qui auraient pu être effectués en semaine pour pouvoir en bénéficier.

 

Il n’empêche qu’il reste un nombre important de problèmes ; parmi ceux-ci, la nuit noire, la sécurité, le triage des appels, la coordination entre la première et la deuxième ligne.

 

Malgré quelques messages divergents, parfois futuristes, irréalistes ou excessifs, il y a eu une remarquable convergence de points de vue qui a donné l’impression que les solutions étaient à portée de main d’autant que la Ministre a démontré sa volonté d’y parvenir rapidement.

 

Elle a accepté de généraliser (sans obligation d’y recourir) le triage des appels par un numéro unique. Ce triage d’appels, tel qu’il existe déjà dans certaines régions, peut encore s’améliorer mais, l’exemple des pays voisins a démontré que ce système pouvait être très efficace et améliorer l’aiguillage des patients vers l’offre de soins la plus adaptée et donc apporter une plus-value pour le patient.

 

La Ministre accepte aussi l’idée que les cercles, qui utiliseront ce triage des appels, seront exonérés des responsabilités de ce triage qui sera transféré à l’Etat. Outre un budget à cet effet, la Ministre proposera un projet législatif.

 

En ce qui concerne la sécurité, elle peut être renforcée par quelques solutions techniques (dispositifs permettant d’être en contact avec une centrale) par l’accompagnement du médecin (policier, …) mais surtout, par l’utilisation d ‘une voiture avec chauffeur. Cette possibilité existe actuellement mais semble peu utilisée. Dans le cadre du budget actuel, il y a encore des possibilités sans permettre une généralisation mais, malgré la situation budgétaire contraignante, la Ministre promet de trouver les moyens supplémentaires pour 2014.

 

La nuit noire pose problème, certains (en particulier les jeunes) veulent carrément l’abandonner. Avec un médecin généraliste pour 300.000 habitants (dans les régions où c’est possible), la récurrence de cette obligation serait déjà divisée par 10. Pour assurer la nuit noire, la Ministre ne s’oppose pas à des accords avec les hôpitaux mais, si certains cercles veulent l’abandonner, cette condition devient indispensable. Ce n’est certainement pas faisable partout et les services de garde hospitaliers ne sont pas toujours preneurs. Les médecins spécialistes hospitaliers ont aussi leurs obligations en matière de garde.

 

Du côté des généralistes, même si on ressent l’inutilité de beaucoup d’appels, ils sont d’accord pour dire que les soins palliatifs, les soins aux patients en MRS et aux grabataires en général, ne peuvent pas être abandonnés et que le médecin généraliste de garde doit pouvoir se déplacer. Il faut dire que beaucoup de médecins généralistes sont souvent joignables  par GSM pour ce genre de patients.

 

La Ministre accepte cependant de faciliter ces accords en modifiant la législation qui impose qu’un médecin ne puisse se faire remplacer que par un médecin de la même qualification. Il suffirait de dire dans la loi qu’un médecin peut être remplacé par un autre qui a la compétence pour le faire.

 

Une autre possibilité est l’utilisation de gardistes. Des médecins pourraient se consacrer entièrement à cette tâche. Serait-ce un nouveau métier avec un autre titre, s’interroge la Ministre ? La Ministre propose un projet expérimental pour en évaluer la possibilité.  Elle promet également un plan « garde » dans les deux mois.

 

L’ABSyM se réjouit de l’évolution positive de ce dossier. Elle se réjouit du consensus qui règne au sein de la profession et des différentes organisations professionnelles. Elle se réjouit d’avoir largement contribué aux solutions actuellement en vue et avoir été le relai efficace des médecins du terrain et d’avoir pu contribuer à éclaircir les voies à suivre pour réaliser ce consensus. Elle se réjouit enfin de voir que l’idée des gardistes, qu’il a lancée, suit son chemin. Ces gardistes doivent rester des médecins généralistes pour que la garde de médecine générale reste effectivement dans le giron de la médecine générale. Il est évident qu’ils ne peuvent pas perdre l’agrément qu’ils auraient acquis à moins de bénéficier d’un statut alternatif sous coupole de la médecine générale.

 

A condition d’avoir un poste de garde comme point fixe et de logement ainsi qu’une voiture avec chauffeur qui dispense la gardiste de connaître la région, il pourrait exister des pools de gardistes, par groupe linguistique, qui seraient nécessaires en priorité là où il existe une pénurie. Un tel service permettrait de ne plus organiser le service de garde que sur base d’un volontariat et pourrait être organisé par les médecins eux-mêmes.

 

L’ABSyM fera des suggestions à la Ministre pour son projet expérimental.

 

Le Dr Roland Lemye

Président de l’ABSyM 

 

Pour plus d’information sur ce communiqué de presse:

David Desmet, responsable de la communication de l’ABSyM, attaché du Président

david.desmet@absym-bvas.be, 0491/233.000

À propos de l'ABSYM

Nous défendons une médecine libre avec un modèle de rémunération à l'acte, complétée par des forfaits.
Par exemple, en médecine générale, nous défendons toutes les formes de pratique et pas seulement les pratiques de groupe multidisciplinaires comme nos concurrents.

Le médecin généraliste solo doit pouvoir garder sa place.

En ce qui concerne les spécialistes, nous défendons tous les spécialistes y compris ceux qui exercent en dehors de l'hôpital.