Communiqué de l'ABSyM: Bonne nouvelle pour les médecins généralistes menacés d'exclusion de l'agrément
COMMUNIQUÉ DE PRESSE
Bonne nouvelle pour les médecins généralistes menacés d’exclusion de l’agrément
Bruxelles, le 19 janvier 2016.
La Ministre De Block a fait paraître, en catimini juste avant les fêtes, un arrêté limitant ministériel les critères d’agrément et de maintien d’agrément du médecin généraliste à la formation médicale continue (FMC), critère somme toute logique et incontournable mais n’excluant personne qui fasse œuvre utile et une médecine de qualité. L’arrêté ministériel de 2010 qui était déjà une répétition de l’arrêté de 2008 annulé par le Conseil d’Etat (pour des raisons techniques plutôt que pour des raisons de fond) avait pris plusieurs années de discussions pour arriver à un équilibre toutefois précaire.
S’il consacrait l’existence d’une médecine générale (MG) différente de l’omnipratique, possédant sa formation, son enseignement, sa recherche et ses lettres de noblesse, il imposait des critères qui ne reconnaissaient le titre qu’aux médecins effectivement installés, tenant les dossiers de leurs patients, ayant un minimum de patientèle, participant à un service de garde, etc.. Bref, ces critères excluaient tous ceux qui n’avaient pas une pratique classique. A la limite, ceux qui combinaient cette pratique classique avec autre chose étaient sauvés mais ceux qui consacraient l’entièreté de leur temps à la médecine scolaire, au planning familial, aux soins palliatifs, aux drogues, aux handicapés, aux soins somatiques pour des patients psychiatriques ou à bien d’autres choses étaient condamnés… D’accord, pas tout de suite, cette absence de pratique classique devait être constatée pendant cinq ans (le compteur se mettant en route à partir de 2011). De plus, au bout de cinq ans, les intéressés pouvaient encore bénéficier de deux années d’agrément à condition de s’engager à s’apprêter pendant ces deux années à remplir les critères.
Bref, la bonne intention qui consistait à offrir à la médecine générale un statut « presque » équivalent à celui de la médecine spécialisée s’assortissait d’une espèce de coercition vis-à-vis des médecins qui ne s’inscrivaient pas dans le moule même si la société éprouvait un réel besoin de l’activité qu’ils remplissaient.
Cinq ans de discussions au sein du groupe de travail ‘médecins généralistes’ du Conseil supérieur et au Conseil supérieur lui-même n’ayant apporté que des propos byzantins, nous pouvons considérer que Mme De Block était en droit de « débloquer »la situation.
Aux intéressés maintenant (la plupart le faisait déjà) d’organiser la FMC spécifique à leur activité et à créer de nouvelles sections (ce qui n’est pas exigé mais leur apporterait une consistance désormais inattaquable) d’accréditation.
La perte d’agrément de tous ces médecins aurait eu pour conséquence inéluctable que le planning familial, la médecine scolaire, les soins palliatifs et bien d’autres choses n’auraient plus été considérés comme de la médecine générale. Par effet de cascade, les médecins qui pratiquaient ces activités dans le cadre d’une activité mixte (avec de la MG classique) et qui n’étaient pas concernés jusque-là auraient perdu cette faculté. C’eut été un appauvrissement de la MG, une perte inestimable d’activités potentielles.
On peut comprendre que ceux qui les pratiquent à titre exclusif pendant de nombreuses années ne puissent, s’ils le veulent (ce qui n’est pas la situation la plus fréquente) revenir à une MG classique sans une remise à jour (ce à quoi l ‘ABSyM ne s’est jamais opposée).
La flexibilité de carrière est un élément important et une liberté dont doivent pouvoir jouir les médecins.
Comme toute l’Europe, l’ABSyM souhaite une MG compétente, assumant un rôle indispensable et en complémentarité avec la médecine spécialisée. Il serait paradoxal, pour la valoriser, d’en limiter les frontières.
La plupart des pays européens (en tout cas la majorité) ont fait de la MG une spécialité. Bien sûr, il ne s’agit pas d’une spécialité dans l’acceptation traditionnelle qui veut dire que l’intéressé ne pratique de façon pointue qu’une partie de la médecine. Cela veut dire que la MG n’est pas la connaissance encyclopédique de toutes les spécialités mais que l’approche en MG est spécifique et professionnelle et qu’elle s’apprend et qu’elle s’enseigne. Le médecin généraliste, c’est le médecin qui couvre l’entièreté de la personne, qui en englobe tous les aspects.
Soyons fiers de notre métier et réclamons la reconnaissance en tant que spécialité (même si c’est en route, la dernière étape n’est pas encore franchie) parce que « nous le valons bien ».
L’époque où (même gentiment) on nous considérait comme des « petits médecins » est révolue.
Docteur Roland LEMYE
Vice-président
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Par exemple, en médecine générale, nous défendons toutes les formes de pratique et pas seulement les pratiques de groupe multidisciplinaires comme nos concurrents.
Le médecin généraliste solo doit pouvoir garder sa place.
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