Comment l’ABSyM va se réorganiser
Une interview Du Dr Jacques de Toeuf parue dans "Le Spécialiste"
Après 41 ans passés au sein du syndicat, Jacques de Toeuf s’en va et l’Absym va devoir se réinventer face aux défis des soins de santé. Mais comment voit-il l'évolution de son syndicat ? Sa succession à la Chambre de Bruxelles et au Fédéral ? Quelle place pour les femmes ? Les jeunes ?
«Pour moi, il est temps. J’ai toujours dit que le changement devait être porté par des jeunes médecins qui sont encore dans la vie active et qui devront s’investir dans des débats comme celui de l’intelligence artificielle.» Jacques de Toeuf fermera une première porte en avril, lors du renouvellement du Conseil d’administration de la Chambre de Bruxelles de l’Absym, et en mai pour le Fédéral. «Je reste toutefois disponible pour aller au Comité d’assurance le lundi matin s’il manque de volontaires.» Pour lui, l’Absym doit évoluer en profondeur: «Actuellement, il y a, parmi les représentants des syndicats médicaux, de nombreux collègues âgés qui siègent au Comité de l’assurance et au Conseil général parce que cela représente trop de boulot pour les médecins qui consultent. A l’Absym, nous devrions travailler par groupes thématiques et plus par province pour répondre à l’évolution des soins de santé. Il faut des experts par secteur et surtout avoir plusieurs personnes responsables d’un domaine transversal et plus seulement deux comme Marc Moens et moi parce que c’est un travail permanent».
Certains proposent une présidence bicéphale de l’Absym. Toutefois pour mettre en place un binôme, les statuts devront changer et cela ne pourrait pas se faire d’ici le mois de mai: «Un binôme composé du Dr Luc Herry et du Dr Philippe Devos est évoqué par les intéressés. Ils ont l’avantage de connaître les généralistes et les spécialistes mais ils ont le défaut de ne pas couvrir le nord du pays en venant tous les deux de Liège. Une alternative est un binôme NL/FR. D’autres personnes de qualité existent comme le Dr Bejjani qui devrait me remplacer à la Chambre de Bruxelles et à l’Absym par exemple».
Deviendront sans doute les nouveaux leaders des médecins les quadras bruxellois Bergiers, Bersou, Depuydt et des jeunes comme Giovanni Briganti, Quentin Lamelyn ou encore Remi Florquin. Il faut aussi plus de membres cotisants pour avoir les moyens de professionnaliser le bureau technique: circulation interne des documents et coordination, fiches techniques, analyses juridiques et économiques.
Mieux communiquer
D’autres aspects doivent être améliorés. «Au cours des trois prochaines années et demi, l’Absym entend travailler à une meilleure communication avec la base et tend vers un rajeunissement. En 2022, la participation aux élections médicales doit sans aucun doute opérer un tournant positif», explique, de son côté, le Dr Marc Moens, président de l’Absym.
La place des femmes
Enfin, pour le Dr Caroline Depuydt, médecin-chef de Service HAS Fond’Roy, administratrice au sein du Conseil d’administration Absym-Bruxelles, les plus hautes fonctions «sont actuellement gérées par des hommes alors qu’il y a au moins autant de médecins femmes que d’hommes. Il faut d’autant plus féminiser les hautes fonctions que les femmes ont des atouts et des investissements différents». Inévitablement, la question vient sur son propre rôle: «Je suis évidemment intéressée parce que le challenge intellectuel est très tentant... mais c’est trop tôt et en plus cela demande une véritable formation. Par ailleurs, je dois gagner ma vie au travers de mon travail de psychiatre». Elle a toutefois son idée pour réformer l’Absym: «Devant les défis d’aujourd’hui en soins de santé, il faut un pluralisme de l’expertise pour que ce type de travail soit humainement vivable à la tête du syndicat». Un aspect sur lequel tous les intervenants paraissent d’accord...
Source: Le Spécialiste
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