Collaborer avec des infirmiers? Très volontiers, mais dans le respect des limites légales

10 novembre 2023

"Il faudrait faire plus souvent appel aux infirmiers pour les consultations chez les patients souffrant de maladies chroniques ou de longue durée", indique un nouveau rapport du Centre fédéral d’expertise des soins de santé (KCE). L’ABSyM et l’ASGB/Cartel sont attachés à une bonne collaboration entre médecins et infirmiers, mais donner cette autonomie aux infirmiers va trop loin.

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arts en verpleegkundige

Dans un nouveau rapport (*), le KCE recommande de permettre aux infirmiers de réaliser certaines consultations, de demander certains examens et de prescrire certains médicaments de manière autonome. Le KCE arrive à point nommé pour le ministre Vandenbroucke qui prépare un projet de loi visant à donner plus de responsabilités aux infirmiers.

L’ABSyM et l’ASGB/Cartel voient de nombreux avantages à une collaboration bien développée avec les infirmiers. Cette collaboration peut même encore être intensifiée. Mais nous estimons que le médecin généraliste doit rester responsable de l'élaboration du processus décisionnel, tant diagnostique que thérapeutique. Bien sûr, cela inclut aussi la délégation de tâches à d'autres prestataires de soins, mais toujours avec le médecin généraliste comme détenteur exclusif du mandat de la prescription de soins.

« En redistribuant certaines tâches et en donnant plus de responsabilités aux infirmiers », argumente le KCE, « la charge de travail des médecins et des infirmiers peut être réduite ». Ce n’est pas neuf comme argument. Une fois de plus, des plaintes légitimes concernant la surcharge administrative et la surcharge de travail engendrée par des tâches non liées aux soins sont invoquées pour éroder l’ensemble des tâches propres aux médecins généralistes. Cela doit cesser.

L’ABSyM et l’ASGB/Cartel demandent depuis longtemps que la pratique de médecine générale bénéficie d'un réel soutien, notamment financier. L'accord médico-mutualiste en cours prévoit à cet effet un budget de 16,5 millions d'euros pour 2023. Mais le groupe de travail chargé de se pencher sur la mise en œuvre de ce point de l’accord ne s'est réuni pour la première fois que récemment. La finalisation des travaux sera donc pour 2024.

New Deal

Un projet de loi qui donnerait aux infirmières l'autonomie de prescrire des médicaments et de demander des tests interfère avec le New Deal pour les médecins généralistes dans lequel les infirmières se voient attribuer un rôle de soutien à la pratique et un rôle exécutif sous la supervision du médecin.

Il est également important que les pratiques de médecins généralistes qui choisissent de ne pas adhérer au New Deal puissent bénéficier également d'un soutien infirmier. De cette façon tous les médecins peuvent déléguer des tâches à l'infirmier afin de prodiguer ensemble des soins plus ciblés. De nombreuses pratiques travaillent déjà de facto de cette façon, même si le cadre financier est très insuffisant.

Une tour d'ivoire

Pour l’ABSyM et l’ASGB/Cartel, il est inacceptable que le ministre Vandenbroucke prépare unilatéralement une initiative législative dans les circonstances actuelles. Nous demandons au ministre d'entamer urgemment des concertations. Nous sommes en effet favorables à une première ligne forte dans laquelle chaque groupe professionnel exécute les tâches qui lui sont confiées par la loi.

Ne serait-il pas plus constructif d’organiser une concertation plutôt que de prendre des mesures unilatérales depuis une tour d'ivoire qui dressent les acteurs de cette première ligne les uns contre les autres ?



Dr Johan Blanckaert, président ABSyM

Dr Jos Vanhoof, administrateur ABSyM

Dr Luc Herry, administrateur ABSyM

Dr Thomas Gevaert, co-président ASGB/Cartel

Dr Michel Creemers, co-président ASGB/Cartel



(*) Vous trouverez le rapport du KCE via le lien ci-dessous: 

https://kce.fgov.be/fr/consultations-infirmieres-pour-les-patients-avec-des-problemes-de-sante-complexes

À propos de l'ABSYM

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Par exemple, en médecine générale, nous défendons toutes les formes de pratique et pas seulement les pratiques de groupe multidisciplinaires comme nos concurrents.

Le médecin généraliste solo doit pouvoir garder sa place.

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