Augmentation des couts en radiologie: un investissement nécessaire dans l’innovation et les soins aux patients

2 septembre 2024

Le coût des examens radiologiques a augmenté de 29,26% en Belgique entre 2013 et 2022, peut-on lire dans le quotidien flamand De Standaard du 29.08.2024, alors que le nombre de scanners n'a augmenté que de 7,90%. Ces chiffres méritent un peu de contexte et de nuance.

Image
radioloog patiënt

En même temps, le Budget des Moyens Financiers (BMF) a également augmenté de 29,43%. Le BMF est le budget que les hôpitaux reçoivent des autorités pour leur fonctionnement. Le nombre de lits d'hôpitaux et le nombre d'hôpitaux ont diminué de manière significative au cours de la même période, tout en étant en mesure toutefois de fournir des soins à un plus grand nombre de patients.

Cette fermeture de lits est une bonne chose car il y a une grave pénurie de personnel soignant. Mais fermer des lits tout en continuant à prodiguer des soins suppose que l'on passe d'hospitalisations de plusieurs jours à l’hospitalisation de jour. Cela n'a été possible que si l'imagerie médicale investissait également dans un parc de machines performantes avec des durées d'examen plus courtes.

Par ailleurs, les radiologues exposent les patients à des niveaux de radiation de plus en plus faibles. Cela aussi ne peut se faire qu'avec des appareils plus efficients. Dans de nombreux cas, il est même possible aujourd'hui de scanner des enfants en bas âge sans les endormir au préalable.

En Belgique, le recours au scanner, qui génère des radiations, est supérieur à la moyenne européenne et le recours à l'IRM, qui ne génère pas de radiations mais qui est beaucoup plus cher et prend plus de temps par examen, est inférieur à la moyenne européenne. Un investissement substantiel a également été consenti à ce niveau-là pour offrir de plus en plus de solutions avec des scanners IRM qu'avec des scanners CT.

Pour pouvoir réaliser tous ces examens dans un nombre d'hôpitaux de plus en plus réduit, les services de radiologie font des heures supplémentaires. De nombreux services d'IRM sont également ouverts la nuit et le week-end.

Ainsi, le budget de l'Imagerie médicale n'a pas dépassé le budget demandé par les hôpitaux, alors que les radiologues parviennent à répondre aux exigences d'examens plus rapides, de traitements en hôpital de jour, de moins de radiations, de diagnostics plus approfondis et plus affinés, sans parler de la « radiologie interventionnelle », qui utilise de petits points d’accès dans les vaisseaux sanguins pour atteindre des zones très difficiles et autrement inaccessibles pour traiter en toute sécurité des pathologies au lieu d’avoir recours à des procédures chirurgicales très lourdes et très coûteuses.

Il n'est pas surprenant que les radiologues soient soumis à une très forte pression et que les jeunes hésitent à suivre une formation aussi lourde, avec de longues journées de travail et des gardes la nuit et les week-ends. De Standaard écrit que les radiologues occupent une position médicale de premier plan. Une position médicale de premier plan ne peut être acquise qu'avec une formation de haut niveau et de grande qualité, et c’est le cas.

 

Dr Johan Blanckaert, Président de l’ABSyM

Dr Stan Politis, Président du GBS

Dr Tom De Beule, Président de la SBR

À propos de l'ABSYM

Nous défendons une médecine libre avec un modèle de rémunération à l'acte, complétée par des forfaits.

Par exemple, en médecine générale, nous défendons toutes les formes de pratique et pas seulement les pratiques de groupe multidisciplinaires comme nos concurrents.

Le médecin généraliste solo doit pouvoir garder sa place.

En ce qui concerne les spécialistes, nous défendons tous les spécialistes y compris ceux qui exercent en dehors de l'hôpital.