Agrément des généralistes : vive réaction de l'ABSyM aux propos du Cartel

10 juillet 2013

Le Cartel dévoile ses batteries : il considère que des médecins ayant fait l’effort de formation en médecine générale et exerçant des pratiques légitimes et utiles peuvent connaître une humiliante rétrogradation. Que cela concerne ± 6.000 médecins ne semble pas être un problème pour eux.

Le Cartel dévoile ses batteries : il considère que des médecins ayant fait l’effort de formation en médecine générale et exerçant des pratiques légitimes et utiles peuvent connaître une humiliante rétrogradation. Que cela concerne ± 6.000 médecins ne semble pas être un problème pour eux.

 

Ils pensent peut-être que contraints et forcés, ils vont redevenir médecin généraliste (MG) et ouvrir un cabinet. C'est une vue de l'esprit. La plupart seront forcés de se contenter de la sous-solution qu'on leur offre même si leurs actes sont dévalués, même s'ils subissent des diminutions barémiques et même s'ils sont limités dans leur activité par une réduction drastique de leur accès à la nomenclature. Beaucoup émigreront et tenteront de trouver des cieux plus cléments.

 

On aura fait des victimes pour résoudre quoi en fait ? Une pénurie de MG ?

Avec 1 MG pour 900 à 1.100 habitants par rapport aux Pays-Bas où il y en a 1 pour 2.500 habitants (chiffre OCDE 2013), peut-on vraiment parler de pénurie ?

 

Le vrai problème, c'est la garde. La solution : des gardistes pour compléter les listes et peut-être en créer suffisamment pour qu'il n'y ait plus qu'un volontariat. Mais comment pourrions-nous y arriver si les gardistes à plein temps sont menacés du retrait d'agrément ?

 

La seule solution pour ces MG menacés de perdre leur agrément est de leur accorder un statut alternatif équivalent (MG à activité spécifique) qui les distingue des MG qui répondent aux critères  et qui permet  donc de comparer des profils comparables et d'identifier les budgets (de prestations et de prescriptions) de la médecine générale effective.

 

C'est une richesse pour la médecine générale que d'en avoir de multiples facettes. Il ne faut d'ailleurs surtout pas voir sortir ces activités du giron de la médecine générale et risquer de s'appauvrir et de mettre en danger tous ceux qui ne sont pas menacés actuellement parce qu'ils ont des pratiques mixtes.

Et puis, au nom de quoi devrait-on interdire la liberté de choix de carrière ?

 

Le Dr Hueting, au nom du Cartel se réjouit de la proposition de l'INAMI. L'INAMI affirme (à juste titre, en l'absence de statut particulier qui est de la compétence de la Santé Publique) qu'il ne connaît que des médecins généralistes, des spécialistes et des médecins en formation et que les autres ne sont que des simples diplômés – 000 ou 009 – ceux qui perdent leur agrément n'ont pour l'INAMI d'autres prérogatives que celles réservées au diplôme de base.

 

L'INAMI a cependant proposé d'élargir ces prérogatives. Les médecins concernés pourront désormais porter en compte une consultation au tarif des MG qui jouissent des droits acquis, avec le code 101010 qui vaut à peu près la moitié de la consultation du MG agréé et accrédité. Ils pourront prescrire mais leur accès à la nomenclature sera très fortement limité.

 

Pour les médecins menacés d'exclusion, cette situation, si elle devenait définitive, serait une vraie catastrophe même si la situation aurait pu être pire encore. Ce ne peut donc être qu'une solution provisoire en attendant l'établissement d'un statut.

 

Nous avons accepté cette proposition avec réticence car l'opposition de certains à la définition d'un statut de remplacement pour ces médecins menacés est telle que nous craignons que cela prenne encore beaucoup de temps et cette proposition, si elle est provisoire, vaut malgré tout mieux que rien du tout.

Elle n'est malheureusement pas sans effet pervers car en donnant un accès plus grand aux soins aux simples porteurs du diplôme, on crée une brèche dans le contingentement  et on met en péril toute planification.

 

En effet, c'est l'accès à une formation qui est contingenté. La planification ne concerne pas ceux qui n'ont pas l'intention d'en faire une. Bien sûr, leur statut n'est pas attractif et ne va pas  séduire spontanément un grand nombre de jeunes diplômés mais il n'y aura plus de raison que les universités prennent des mesures de sélection en amont puisqu'il y aura une échappatoire pour les diplômés en excès. N'est-ce pas là le véritable danger pour les MG qu'il y ait à côté d'eux une catégorie de médecins mal définis non tenus par les règles qui régissent les cercles mais qui leur feront concurrence ?

 

De toute façon, lorsque l'on parle de pénurie on ne sacrifie pas 6.000 médecins. Ce n'est pas logique mais surtout, ce n'est pas humainement acceptable.

 

Le Dr Roland Lemye

Président ABSyM

 

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À propos de l'ABSYM

Nous défendons une médecine libre avec un modèle de rémunération à l'acte, complétée par des forfaits.

Par exemple, en médecine générale, nous défendons toutes les formes de pratique et pas seulement les pratiques de groupe multidisciplinaires comme nos concurrents.

Le médecin généraliste solo doit pouvoir garder sa place.

En ce qui concerne les spécialistes, nous défendons tous les spécialistes y compris ceux qui exercent en dehors de l'hôpital.